Édition du 7 mai 2024

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Alors que la crise climatique s’aggrave, les Libéraux, Libérales dépensent $300 milliards pour des navires de guerre

La dépense militaire la plus importante de l'histoire du Canada

Le projet du gouvernement canadien « Combattant de surface » remplacera à la fois les navires de guerre de la classe Iroquois et les frégates de patrouille polyvalentes de la classe Halifax.

29 octobre 2022 | tiré du site de Canadian Dimension

À ce stade, nous devrions être habitué.e.s à ce que les dirigeant.e.s politiques à Ottawa soient déconnecté.e.s de façon alarmante des besoins des Canadien.ne.s ordinaires.

Et pourtant, la détermination du gouvernement fédéral à acheter de nouveaux navires de guerre pour la Marine royale canadienne, malgré la montée en flèche des dépassements de coûts des projets, malgré la crise écologique, malgré les régimes d’indemnisation inadéquats des peuples autochtones, malgré le sous-investissement dans les soins de santé et le coût insoutenable de la vie , cela est une manifestation particulièrement flagrante d’apathie à l’égard des besoins fondamentaux des habitant.e.s de ce pays.

Initialement, le gouvernement fédéral a approuvé le développement et l’achat d’une nouvelle flotte de navires de combat canadiens au coût de $26 milliards. Maintenant, ce coût est passé à $84,5 milliards - près de cinq fois plus que les $17 milliards réservés aux initiatives de décarbonisation par ce gouvernement libéral en 2021.

De plus, le coût d’entretien et d’exploitation des navires au cours des 65 prochaines années atteindra $219.8 milliards, ce qui amène leur coût total pour les contribuables à plus de $300 milliards. Cela fait de l’acquisition des « Combattants de surface » la dépense la plus importante de l’histoire du Canada.

En même temps qu’il procède à l’achat du navire de guerre, le gouvernement fédéral se bat contre les décisions du Tribunal des droits de la personne en faveur de l’indemnisation des peuples autochtones et du financement de programmes d’infrastructure dans leurs réserves.

Il est également en retard sur l’action contre la crise climatique.

Simultanément, le coût de la vie au Canada continue d’augmenter à un rythme insoutenable, entraînant une augmentation de 35 % de l’utilisation des banques alimentaires depuis mars 2019. Pour un pays qui connaît déjà une dangereuse crise d’insécurité alimentaire dans laquelle des millions de Canadien.ne.s ont du mal à trouver suffisamment manger, c’est une évolution épouvantable.

Au milieu de ce tourbillon de crises sociales et économiques, le chantier naval Irving, propriété de l’une des familles les plus riches du Canada, demande au gouvernement fédéral plus de subventions, ce qu’il est susceptible de recevoir.

Selon le journaliste David Pugilies dans The Ottawa Citizen :

« Le chantier naval d’Irving à Halifax a été sélectionné en 2011 comme gagnant pour construire de nouvelles flottes de navires de guerre pour la marine... Parmi les conditions requises pour remporter l’appel d’offres, le chantier naval devait avoir la capacité de construire les navires pour que les contribuables n’aient pas besoin de contribuer au financement pour équiper les installations pour la tâche. Mais Irving demande maintenant au gouvernement fédéral des fonds supplémentaires, afin qu’il puisse moderniser ses installations pour construire les navires. Des sources de l’industrie affirment que les libéraux envisagent de fournir au moins $300 millions au chantier naval qui appartient à l’une des familles les plus riches du Canada. »

L’acquisition des navires de guerre se déroule dans le contexte d’une posture de plus en plus militarisée d’Ottawa. Le chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, a appelé les fabricant.e.s d’armes nord-américain.e.s à entrer sur un « pied de guerre » et à « renforcer leurs chaînes de production pour pouvoir répondre aux besoins existants, qu’il s’agisse de munitions, d’artillerie, de roquettes... »

À cette fin, le ministère de la Défense nationale a coparrainé une conférence le 25 octobre à l’Institut canadien des affaires mondiales intitulée « Mettre l’approvisionnement de la défense canadienne sur un pied de guerre ». Parmi les autres commanditaires figuraient Lockheed Martin, General Dynamics, Irving Shipbuilding, BAE Systems Canada et General Atomics.

Le général Eyre a également affirmé que la Russie et la Chine menaceraient bientôt la « mainmise précaire » du Canada sur le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Il a soutenu également les projets du gouvernement fédéral de « modernisation du NORAD et de la défense continentale et d’établissement d’un réseau sous-marin de surveillance ».

Dans un aveu particulièrement dystopique, le général a affirmé que parce que le changement climatique cause tant de fonte dans l’Arctique, de nouvelles voies de navigation s’ouvriront, offrant à Pékin et à Moscou de nouvelles opportunités pour menacer la souveraineté du Canada. Même en prenant cette affirmation au pied de la lettre, la solution est ridicule : empêcher la fonte en premier lieu par une action climatique rapide et de grande envergure serait évidemment préférable à une militarisation accrue, qui elle-même exacerbera les émissions.

À l’heure actuelle, les Canadiens et les Canadiennes font face à une série de menaces qui pèsent sur les modes de vie auxquels ils et elles sont habitué.e.s, des menaces dont aucune ne peut être résolue par une augmentation des dépenses militaires.

Les changements climatiques, les structures sociales et économiques inégales, le sous-financement des services publics de base, et l’inaction face à la crise du coût de la vie – tout cela aggrave et continuera d’aggraver les effets de la violence structurelle au Canada, causant d’immenses souffrances par des maladies évitables, le manque d’accès à des aliments nutritifs et de l’eau propre, et les effets de l’effondrement écologique en cours.

Au milieu de ces menaces, le fait que le gouvernement fédéral accorde la priorité à l’acquisition de navires de guerre au coût de $300 milliards est plus qu’inquiétant.

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