Édition du 7 mai 2024

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La profession enseignante mérite mieux ! » (à propos de l'évaluation du personnel enseignant et de la paye au mérite)

Québec, le 9 septembre 2011. – La présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Mme Manon Bernard, tient à réagir aux débats faisant l’actualité cette semaine, au sujet notamment de l’évaluation des enseignantes et enseignants et de la paye au mérite.

« Tout ce qui circule actuellement est une insulte au travail des enseignantes et enseignants œuvrant dans les écoles du Québec. La vision comptable de la réussite découlant de ces pratiques relève d’une profonde méconnaissance de la profession et de ce qu’est la réalité quotidienne des enseignantes et enseignants. Ce n’est pas en instaurant un système de rémunération au mérite et un système d’évaluation pour mesurer ce mérite qu’on améliorera le système d’éducation ! », déclare Manon Bernard.

La paye au mérite est une pratique qui a été testée dans plusieurs pays du monde, notamment les États-Unis, avec des résultats négatifs. Cette pratique n’a pas d’incidence sur la réussite scolaire des élèves, elle engendre une compétition malsaine entre les membres du personnel enseignant et elle n’est pas favorable au développement d’un climat scolaire propice aux apprentissages. Celle-ci s’est avérée tellement inefficace qu’elle a été délaissée par certaines autorités éducatives américaines qui en avaient pourtant fait une solution magique pour améliorer le taux de réussite des élèves.

La FSE tient à rappeler que de nombreuses règles balisent l’exercice du travail des enseignantes et enseignants : l’encadrement législatif, la formation universitaire, l’évaluation des stagiaires et les comités de perfectionnement prévus aux conventions collectives. De plus, pour gérer les cas dits d’incompétence, une procédure disciplinaire est prévue aux conventions collectives. Diverses étapes peuvent être appliquées par les directions d’établissement et les commissions scolaires afin de soutenir l’enseignante ou l’enseignant.

Des dérives qui détournent des vrais problèmes

« Pendant que les enseignantes et enseignants de la FSE proposent des solutions concrètes pour améliorer la réussite de toutes et tous, particulièrement celle des garçons, de faux débats font l’actualité. Il s’agit de questions provenant d’idées reçues et ponctuées de solutions toutes faites. Concentrons-nous sur l’essentiel : la réussite des élèves et les moyens de l’améliorer », continue la présidente de la FSE.

La FSE a entrepris une démarche de valorisation de la profession afin de pouvoir, entre autres, intéresser les jeunes à devenir enseignante ou enseignant et le demeurer. « Ce n’est certes pas en faisant une chasse aux sorcières qu’on rendra la profession attrayante, mais plutôt en reconnaissant le rôle essentiel des enseignantes et enseignants en éducation. Les solutions magiques ne nous sont d’aucune utilité à ce chapitre », conclut Manon Bernard.

Profil
 
La FSE représente plus de 60 000 enseignantes et enseignants à tous les secteurs d’enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu’à la formation professionnelle et à l’éducation des adultes.

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