En effet, les fantasmes de ce gouvernement en matière d’éducation sont l’abolition des commissions scolaires et la maternelle 4 ans.
L’abolition des commissions scolaires et leur remplacement par une structure suprarégionale centralisée est du même acabit que la structure « hospitalocentriste » du domaine de la santé instauré par le ministre Barrette. Cette structure régionale centralisée remplaçant les commissions scolaires remettra entre les mains d’administrateurs régionaux l’ensemble des pouvoirs et des fonctions actuellement dévolues à celles-ci.
Ce n’est pas parce que la structure aura disparu que les responsabilités et les tâches assignées à ces structures auront disparu, quelqu’un devra s’en occuper. Les directions d’écoles écoperont de ces nouvelles tâches. Ils devront se réunir continuellement, loin de leurs écoles pour régler des problèmes de transport de ressources humaines, d’infrastructure, d’approvisionnement et j’en passe.
On voit le résultat de cette « structurite » autoritaire en santé. Les milieux-écoles se verront éloignés des prises de décisions et laissés à eux-mêmes. Nous verrons alors les mêmes tares que dans le domaine de la santé et des services sociaux : isolement face aux nombreuses problématiques, délais pour obtenir de l’aide qui est déjà rare, centralisation excessive des fonctions administratives, pertes du sentiment d’appartenance, sentiment d’abandon et découragement.
Tout comme dans le domaine de la santé on fera face au « Drop in » en attendant sa retraite, congés de maladie et détresse psychologique. Il faut protéger nos enfants et nos petits enfants. Il faut surtout éviter d’autres cas pathétiques comme celui de Granby, gracieuseté de notre système de santé actuel !
La maternelle 4 ans suppose que des approches médicales pourront contrer les effets des problèmes sociaux vécus par les familles. On y consacre des centaines de millions en bâtiments et structures, alors qu’il existe déjà le système des CPE que les deux précédents gouvernements n’ont pas osé démanteler. Pendant ce temps on laisse à leurs problèmes les milieux-écoles qui auraient bien besoin d’air et de financement. On leur laisse des écoles design, des cours d’écoles fleuries et des menus Ricardo.
Claude Forgues
Ancien commissaire, Sherbrooke
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