Édition du 14 mai 2024

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Politique d’austérité

Mise à jour économique du gouvernement libéral – les réactions syndicales, populaires et de Québec solidaire

Mise à jour le 3 décembre 2014

Presse-toi à gauche vous offre un tour d’horizon des réactions à la mise à jour économique du ministre des Finances, Carlos Leitao présentée ce mardi 2 décembre. Nous mettrons régulièrement à jour cette page.

Mise à jour économique et financière de l’automne 2014 - Le Parti libéral engage le Québec dans l’austérité permanente (QS)

QUÉBEC, le 2 déc. 2014 - « Le ministre des Finances devrait suivre l’exemple de TransCanada et changer de firme de relations publiques. Personne n’est dupe : la croissance économique n’est pas au rendez-vous, les banques seront épargnées et les contribuables vont encore payer », a déclaré le député solidaire de Mercier, Amir Khadir, suite à la mise à jour économique et financière de l’automne 2014 présentée cet après-midi.

Québec solidaire estime que l’exercice est fait pour rassurer les gens et maquiller la réalité. « Le gouvernement prétend en demander en plus aux banques, mais c’est une fumisterie. Plutôt que de réinstaurer la taxe sur le capital comme le propose Québec solidaire depuis des années, le gouvernement taxera les masses salariales. Cette mesure servira de prétexte à la baisse des salaires ou à la compression de postes. Quelle occasion ratée », a poursuivi le député, rappelant que le bilan net du gouvernement c’est 100 000 emplois à temps plein en moins.

Parmi les mesures qui feront le plus mal à la population, la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé dénonce quant à elle les compressions de 29 millions $ dans la Prime au travail, les hausses des tarifs de garde et les coupures dans les crédits d’impôt pour les cotisations syndicales et professionnelles. « Après la pluie de compressions des derniers mois, le ministre des Finances en rajoute et démontre son entêtement à enfoncer le Québec dans l’austérité permanente tuant du coup l’emploi et les services publics. Les citoyens ordinaires passent à la caisse et paieront plus cher pour des services publics qui continueront à se dégrader. »

Québec solidaire a proposé de changer la vocation du Fonds des générations et de permettre un atterrissage en douceur des finances publiques. « En pleine période d’austérité budgétaire, au moment où des coupures tous azimuts sont effectuées dans les missions sociales les plus essentielles, le Québec mettra 4 milliards $ dans le Fonds des générations. Pire, il veut accélérer le remboursement de la dette. Le ministre est déconnecté de la réalité de la population québécoise. »

Mise à jour économique du Québec - Le gouvernement du 1 pour cent, déplore le SFPQ

QUÉBEC, le 2 déc. 2014 Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) considère que la mise à jour budgétaire du gouvernement reflète le peu de considération du Parti Libéral du Québec pour la classe moyenne. « Pendant que les parents voient leurs frais de garde exploser et que les Québécois devront se demander s’ils ont les moyens de prendre l’ambulance, on demande une contribution négligeable aux richissimes », souligne Lucie Martineau, présidente générale du SFPQ.

Selon le SFPQ, le ministre des Finances devrait rougir de désigner cette mise à jour comme étant la « juste part » du monde des affaires. Par exemple, les six grandes banques canadiennes avaient déclaré 30 milliards de profit en 2013. La légère augmentation de leur contribution annoncée par le ministre des Finances est limitée sur 2 ans et est largement inférieure à la taxe sur le capital des banques abolie il y a trois ans.

Pour le SFPQ, le gouvernement devrait se tourner vers des solutions novatrices pour assurer un financement à long terme des services publics. « Il n’y a rien sur la création d’un régime universel d’assurance médicaments, rien sur les paradis fiscaux, rien sur les redevances minières. La même vieille recette économique des libéraux est appliquée : abolir des services, mettre à pied des fonctionnaires, augmenter les tarifs, favoriser les amis du parti », s’indigne Lucie Martineau.

De plus, cette mise à jour annonce une nouvelle contribution pour la classe moyenne : une diminution de 50 pour cent des déductions d’impôts applicables aux cotisations syndicales. « C’est vraiment toujours les mêmes qui payent. Ce ne sont pas les banquiers ou les PDG d’entreprises qui bénéficiaient de ces réductions pour leurs cotisations, mais les ouvriers, les adjointes administratives et le personnel technique », déplore madame Martineau.

Le SFPQ est un syndicat indépendant qui regroupe environ 42 000 membres à travers le Québec, dont quelque 31 000 d’entre eux sont issus de la fonction publique québécoise et répartis comme suit : près de 27 000 employés de bureau et techniciens et environ 4 000 ouvriers travaillant au sein de divers ministères et organismes. Les 11 000 autres membres proviennent du secteur parapublic.

Mise à jour économique - Les Québécois continuent à écoper, juge la CSN

MONTRÉAL, le 2 déc. 2014 - Le gouvernement libéral tente de nous faire croire dans sa mise à jour économique la fin des bouleversements alors que nous n’avons encore rien vu, dénonce le président de la CSN Jacques Létourneau qui condamne aussi les mesures anti-travailleurs présentées aujourd’hui.

« Le gouvernement laisse entendre que 84 % de ses objectifs en ce qui a trait aux compressions nécessaires pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire sont atteints, mais ce n’est que théorique, souligne Jacques Létourneau. Or, si celles-ci ont été identifiées par le gouvernement, les véritables conséquences des mesures d’austérité qui nous ont été annoncées presque tous les jours au cours des dernières semaines se feront sentir lourdement dans les mois qui viennent. »

Pour le président de la CSN, les libéraux du Québec s’associent aux conservateurs de Stephen Harper en s’attaquant directement aux travailleurs et à la classe moyenne. « Alors que 40 % des Québécois sont syndiqués, le gouvernement choisit de réduire le crédit d’impôt pour la cotisation syndicale de moitié. Il faut voir cette mesure pour ce qu’elle est : un moyen pour atteindre l’équilibre budgétaire en s’attaquant à la classe moyenne et aux syndicats », ajoute Jacques Létourneau en regrettant que la contribution demandée aux institutions financières soit aussi faible, en plus d’être temporaire.

Jacques Létourneau a aussi tenu à déplorer l’absence d’une stratégie permettant la création d’emplois en rappelant que de nombreux emplois au Québec ont été perdus depuis l’élection des libéraux. « De façon très idéologique, le gouvernement choisit de ne travailler que sur la colonne des dépenses. Pour la CSN, il est faux de prétendre que nous pouvons couper dans les dépenses publics sans handicaper les services publiques et les programmes sociaux sans nuire aux conditions de vie et de travail de l’ensemble de la population. Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’effort pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire remet en cause « le modèle québécois. » Si on n’arrête pas ce gouvernement au plus tôt, la population tout entière connaîtra des lendemains très douloureux », de conclure le président de la CSN.

Mise à jour économique du ministre des Finances - Réaction CSQ - 2,1 milliards de sacrifices pour la population, des peccadilles pour les banques et les entreprises !

MONTRÉAL, le 2 déc. 2014 - « Je suis particulièrement déçue de constater qu’encore une fois, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui écopent alors que les entreprises et les banques sont à peine effleurées dans leur portefeuille », constate Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). En effet, sur les 2,5 milliards de compressions identifiées par le gouvernement libéral pour 2015, moins de 400 millions représentent les efforts demandés aux entreprises.

L’entêtement de l’équilibre budgétaire 

Le gouvernement Couillard s’entête à réduire le rôle de l’État en coupant aveuglément dans les services publics. Ses compressions identifiées dans par le ministre des Finances, Carlos Leitao, laisse présager le pire pour la société québécoise :

 689 millions économisés par le gel d’embauche contribuant à la surcharge de travail du personnel de l’État et à la perte d’expertise ;

 300 millions retranchés du pacte fiscal municipal qui sera refilé aux contribuables ;

 205 millions espérés dans le grand chambardement de structures du réseau de la santé et des services sociaux ;

 193 millions dans la révision du financement des services de garde favorisant le principe de l’utilisateur-payeur.

Que ce soit à titre de contribuable, d’employé ou de bénéficiaire de services, toutes ces mesures sont entièrement absorbées par la population. L’aveuglement idéologique du gouvernement l’empêche de voir que la cause première des déficits est le marasme de l’économie québécoise et non pas la soi-disant « explosion » des dépenses. Pourtant, il s’entête à frapper sur la colonne des dépenses et ne fait rien pour relancer l’économie. La CSQ remarque que tant la mise à jour économique que les Comptes publics de l’année dernière démontrent que le gouvernement rate sa cible de revenus de 500 millions à chaque coup. À trop vouloir ralentir l’intervention de l’État, le gouvernement nuit lui-même à son propre objectif d’équilibre budgétaire. Cela en plus de mettre à mal les services à la population.

« Il est extrêmement inquiétant de voir nos dirigeants gouverner le Québec comme s’il s’agissait d’une entreprise privée. Laisser la misère et les inégalités grandir au sein d’une société est loin d’être rentable. Il faut plutôt miser sur la qualité de vie de sa population pour stimuler l’économie. Pas besoin d’être économiste pour comprendre ça », lance Louise Chabot. 

Les entreprises et les banques épargnées

Le grand ménage des crédits d’impôt aux entreprises annoncé par le gouvernement afin de dégager 600 millions d’économies n’aura finalement pas lieu. Le ministre annonce donc qu’il n’ira pas plus loin que la réduction paramétrique de 20% annoncée au budget. Il demande une faible contribution spéciale aux banques de 125 millions. En plus d’être trop modeste, cette contribution pénalise la création d’emploi dans ce secteur au lieu de puiser à même les larges profits annuels de ces dernières. Enfin, le ministre aura préféré piger 112 millions dans les poches des travailleuses et travailleurs par la réduction du taux de conversion du crédit d’impôt sur les cotisations syndicales et professionnelles de 20 à 10 %. Le ministre Leitao semble s’inspirer de plus en plus du gouvernement Harper. Après avoir présenté un projet de loi « mammouth » incluant bien plus que des mesures d’application du budget, il s’attaque maintenant aux syndicats.

Verte de déception

Dans le mandat de la commission d’examen sur la fiscalité, le gouvernement libéral annonçait un virage vers la fiscalité verte. La majoration de la taxe sur les « grosses cylindrées » représente une mesure très décevante qui aura peu d’impact tant sur les finances publiques (8 millions) que sur les choix des consommateurs. La CSQ propose depuis quelques années l’instauration d’une formule de bonus-malus qui récompenserait l’achat de véhicules écologiques tout en décourageant l’acquisition de voiture polluante. Notre proposition permettait d’engranger plusieurs centaines de millions de dollars.

En conclusion, cette mise à jour ne nous apprend rien de nouveau sur les orientations du gouvernement libéral. Son entêtement à réduire la taille de l’État et remettre en question le modèle québécois sous prétexte d’équilibrer le budget se révèle plus que jamais.

Mise à jour économique : pour l’APTS, le personnel du réseau de la santé et la population paieront la note

LONGUEUIL, QC, le 2 déc. 2014 - L’APTS dénonce les mesures annoncées par le ministre des Finances, Carlos Leitao, dans sa mise à jour économique déposée aujourd’hui. Pour l’APTS, les travailleurs et les travailleuses seront encore une fois touchés de plein fouet, notamment par la réduction du crédit d’impôt pour cotisation syndicale et professionnelle.

« La plupart de nos membres sont également membres d’un ordre professionnel, affirme la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Il s’agit d’une attaque en règle contre le personnel du réseau de la santé et des services sociaux qui subissent déjà les contrecoups des compressions, des coupures et des restructurations. Tout ça pour aller chercher 112 millions de dollars. Pour une travailleuse à salaire moyen du réseau de la santé, ça représente environ 160$ de moins dans leurs poches. En plus de la hausse des tarifs de garde, la taxe santé, la hausse de coûts d’immatriculation, etc. »

Le gouvernement fait mine de s’attaquer aux institutions financières, en imposant une taxe, temporaire, sur la masse salariale des employés des institutions financières. Cette mesure ne rapportera que 125 millions, alors qu’une taxe sur le capital des banques pourrait rapporter 600 millions de dollars. Rappelons que cette taxe a été abolie par les libéraux en 2011. Au troisième trimestre 2014, le profit des six grandes banques canadiennes s’est élevé à 7,32 milliards de dollars, soit 20 millions de dollars par jour. »

Pour l’APTS, la population paye la note. « L’entreprise de démolition de nos services publics se poursuit à grande vitesse. Quoiqu’en dise le gouvernement, les citoyens n’en ont pas pour leur argent : ils payent de plus en plus, pour de moins en moins de services. »

Réaction de la FTQ à la mise à jour économique - « Une mise à jour économique : une autre occasion ratée de mettre à contribution les entreprises. » - Daniel Boyer, président de la FTQ

MONTRÉAL, le 2 déc. 2014 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) déplore le manque d’imagination de l’exercice comptable du gouvernement Couillard. « Malgré les récentes hausses pour les services de garde et l’ensemble des compressions annoncées, le gouvernement aurait dû demander des efforts supplémentaires aux entreprises », constate le président de la FTQ, Daniel Boyer.

« La contribution supplémentaire demandée aux institutions financières n’est que symbolique. À titre d’exemple, les deux mesures annoncées qui s’adressent à l’ensemble des institutions financières rapporteront 253 millions, soit moins de 1 % des profits des banques (en 2013, 29 milliards de profits). La FTQ a formulé des revendications en ce sens, mais elle s’attendait à des mesures plus musclées. C’est vraiment indécent », ajoute Daniel Boyer.

« Comment se fait-il qu’au Québec, 32 % des grandes entreprises (1825) ne paient aucun sou d’impôt ? Pourquoi le gouvernement refuse-t-il d’instaurer un impôt minimum pour les grandes entreprises alors qu’elles sont assises sur des montagnes de liquidités ? Comment se fait-il également que les gains en capital ne soient pas imposés à 100 %, comme tous les revenus de travail ? », s’interroge Daniel Boyer.

L’équilibre budgétaire n’est pas une religion


Pour la FTQ, le gouvernement Couillard va trop vite dans son objectif d’atteindre l’équilibre budgétaire dès cette année. « La FTQ n’est pas contre l’atteinte de cet équilibre, bien au contraire, mais il faut prendre le temps de bien faire les choses et non agir de façon idéologique, dans la précipitation, en ne se préoccupant pas du sort des plus démunis et de la classe moyenne. »

Par exemple, le resserrement des critères d’admissibilité à la prime au travail vient frapper de plein fouet les ménages à plus faible revenu. De même, la diminution du crédit d’impôt de moitié pour les cotisations syndicales et professionnelles qui affectera davantage les travailleurs et les travailleuses de la classe moyenne. « Il s’agit d’une attaque contre toute forme de représentation collective, que ce soit un syndicat ou une association professionnelle », indique Daniel Boyer.

Par ailleurs, Québec doit suspendre pour la prochaine année le versement de 1 milliard de dollars prévu au Fonds des générations, cela permettrait au gouvernement de se donner une marge de manœuvre et d’éviter ainsi de passer à la tronçonneuse les programmes sociaux.

« En maintenant le cap sur l’équilibre budgétaire, les libéraux font peser sur le Québec le spectre d’une récession comme l’ont déjà déclaré certains économistes. Ce n’est pas en mettant du monde à la rue que l’on va améliorer les services à la population », ajoute le président de la FTQ.

« Plus que jamais, la population du Québec doit se mobiliser et dénoncer ce gouvernement qui ferme les yeux sur la colonne des revenus et matraque la classe moyenne. Quant aux mesures de création d’emploi et de stimulation de l’économie, c’est le désert », conclut le président de la FTQ.

Mise à jour économique et financière de l’automne 2014 - Mépris des employés de l’État au profit des mieux nantis (SPGQ)

QUÉBEC, le 3 déc. 2014 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) juge préoccupante la déclaration du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, lors de l’exercice de mise à jour économique et financière, voulant que le plus dur soit fait pour atteindre l’équilibre budgétaire dès 2015. « Rien n’est plus faux, car le pire est à venir. Les Québécoises et les Québécois vont se heurter brutalement à des hausses de tarifs et à des baisses de services comme jamais auparavant », dénonce le président du SPGQ, M. Richard Perron.

Le président du SPGQ ajoute que « les commentateurs ont peu parlé des 689 millions $ que le gouvernement vient chercher dans les poches des employés de l’État - ses propres employés ! Le gouvernement exprime ainsi de manière à peine voilée un mépris pour ceux qui assurent la qualité des services publics. Plutôt que de stimuler l’économie, le gouvernement s’entête à sabrer idéologiquement les services à la population et à augmenter la charge fiscale de la classe moyenne, préservant ainsi la richesse des mieux nantis. »

Le gouvernement mettra donc les automobilistes à contribution, avec l’augmentation de la taxe sur l’assurance automobile pour les dommages matériels. Les membres d’ordres professionnels et les syndiqués verront également le crédit d’impôt sur leurs cotisations syndicales ou professionnelles réduit de 20 % à 10 %. « À travers l’avalanche de mauvaises nouvelles que fait déferler le gouvernement, les Québécois devront aussi délier les cordons de leur bourse pour payer la hausse de tarifs d’Hydro-Québec de 3,9 % à partir du 1er avril 2015. À cela s’ajoutera aussi l’augmentation des tarifs de garde, des taxes scolaires et municipales. À l’approche des Fêtes, quelle terrible façon pour le gouvernement de livrer ses meilleurs vœux de santé, de bonheur et… d’austérité ! », déplore M. Perron.

Le SPGQ concède toutefois au ministre des Finances que le plus dur a été fait, mais principalement pour miner l’économie du Québec qui, pour le seul mois d’octobre, a perdu plus de 30 000 emplois à temps plein, ce qui porte à 82 000 les pertes d’emplois depuis avril dernier. Puis, l’Institut de la statistique révèle que le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2 % en août, ce qui place le Québec à la frontière de la récession. « Lors de son discours inaugural, le premier ministre avait pourtant promis une économie en croissance, créatrice d’emplois de qualité partout au Québec. En prime, le ministre Leitão ose annoncer que l’année 2014-2015 se termine comme prévu ! », se désole le président du SPGQ.

En outre, le SPGQ s’étonne que le gouvernement plaide être parvenu à accomplir une bonne partie des compressions nécessaires pour atteindre le déficit zéro dès l’an prochain, au détriment du risque de provoquer une récession en 2016. « Comme l’économiste Pierre Fortin, le SPGQ est partisan d’un retour à l’équilibre budgétaire, mais pas à un rythme aussi effréné, et certainement pas d’une manière qui contribue à plonger les Québécois dans la pauvreté et le désarroi », mentionne M. Perron.

Selon la mise à jour budgétaire, le déficit budgétaire représente maintenant 0,47 % du PIB de 2013, soit un ratio beaucoup plus faible que la moyenne des provinces canadiennes. Pour 2014-2015, le déficit budgétaire représentera un peu moins de 0,3 % du PIB de 2014. Le ratio déficit/PIB du Québec devrait donc être 6 fois inférieur à celui de l’Ontario en 2014-2015. « Il est temps que le gouvernement appelle un chat un chat : en 2015-2016, le Québec ne sera pas en situation d’équilibre budgétaire, mais plutôt de surplus budgétaire de 1,617 milliard $, montant qui sera déposé intégralement au Fonds des générations. En comparaison, le déficit prévu en Ontario pour 2015-2016 est de 8,9 milliards $ en 2015-2016. Le gouvernement devrait donc écouter les 125 000 personnes qui, le 29 novembre dernier, ont dit non à des politiques d’austérité infondées qui provoquent le saccage des services publics », conclut le président du SPGQ.

Énoncé budgétaire : le gouvernement va de l’avant avec les compressions. Réaction de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics

Montréal, le 2 décembre 2014 – La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics réagit avec colère au dépôt de la mise à jour économique et financière du ministre des Finances, Carlos Leitão.

D’emblée, la Coalition déplore que le gouvernement ne recule absolument pas sur les compressions et les tarifications déjà annoncées et ce, malgré l’opposition de presque la totalité de la société civile et les mobilisations qui se succèdent pour dénoncer ces mesures affectant les services publics et les programmes sociaux. « Le ministre Leitao affirme que le Québec va mieux. Non, le Québec ne va pas mieux » réagit Véronique Laflamme, co-porte-parole de la Coalition. « Les cibles budgétaires de juin dernier ont été confirmées et l’impact des nouvelles tarifications annoncées ne s’est pas encore fait sentir. Le pire est donc à venir » d’ajouter madame Laflamme.

La Coalition dénonce que le gouvernement maintienne à tous prix l’atteinte de l’équilibre budgétaire en 2015-2016 et n’ait pas reculé sur son intention de limiter très sévèrement la croissance des dépenses dans le prochain budget.

La Coalition met en garde contre le jovialisme du ministre des Finances et rappelle que la population vit déjà avec les conséquences des mesures de tarification, de privatisation et des compressions imposées dans les derniers mois. Encore une fois, selon elle, les plus riches et les grandes compagnies sont largement épargnés et continuent de bénéficier de privilèges fiscaux.

La Coalition souligne que l’énoncé budgétaire propose deux mesures, dont une temporaire, mettant davantage à contribution les entreprises financières. « Soyons clair : cette mesure est nettement insuffisante ! » constate Kim De Baene, également co-porte-parole de la Coalition. « Une hausse temporaire, pour deux ans, de la taxe sur la masse salariale des institutions financières ne remplace pas la nécessité de réinstaurer la taxe sur le capital pour toutes ces entreprises. À ce titre, l’annonce d’aujourd’hui n’est que de la poudre aux yeux » de dire madame De Baene.

Même si elle reconnaît que les droits d’immatriculation supplémentaires pour les véhicules munis de moteurs de forte cylindrée et la réduction de l’aide fiscale à certaines grosses entreprises sont des pas dans la bonne direction, la Coalition considère que le gouvernement peut et doit aller beaucoup plus loin. La Coalition rappelle que c’est la baisse des revenus, résultat de cadeaux fiscaux accordés aux plus riches et aux grandes compagnies au fil des années, qui explique en bonne partie la situation déficitaire des finances publiques. Elle trouve donc inapproprié que le gouvernement se contente d’aller chercher 600 millions de revenus supplémentaires, faisant fi des nombreuses propositions exprimées autour de la Commission d’examen de la fiscalité.

« Sauf pour ces quelques 250 millions de dollars, arrachés par les mobilisations pour une justice fiscale et l’indignation de la population devant les privilèges fiscaux, le gouvernement Couillard continue de refuser d’aller chercher l’argent supplémentaire où il y en à, c’est-à-dire chez les mieux nantis et les grandes entreprises. Cela démontre qu’il ne sert absolument pas les intérêts de la majorité de la population, mais bien ceux d’une minorité de privilégiés, » déplore Véronique Laflamme. d’ailleurs de l’avant 18 solutions fiscales qui permettraient d’aller chercher 10 milliards $ chez les plus fortunés et les grandes entreprises..

La Coalition invite la population à continuer d’exprimer son indignation à propos des coupes déjà mises en place. Elle demande au gouvernement de reculer sur les mesures d’austérité annoncées, et de cesser d’en annoncer des nouvelles. Elle continue de revendiquer la révision en profondeur de la fiscalité québécoise afin de donner à la société québécoise les moyens de respecter les droits humains de l’ensemble de la population. La Coalition prévoit déjà des actions plus dérangeantes dans les prochaines semaines.

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