« Le gouvernement québécois fait preuve d’une complaisance scandaleuse qui nous a couté des milliards de dollars en coûts de médicaments depuis plusieurs années, déplore le député solidaire. Il pourrait aller chercher plus sur les génériques en décrétant lui aussi une baisse de 50% du barème de prix payé pour les génériques. Appliqué sur les 700 millions de dollars d’achat de
génériques par la RAMQ, cela devrait permettre une économie de 350 millions $, alors que le gouvernement se contente de 164 millions $. »
Le député de Québec solidaire souligne que malgré le fait que l’Ontario
héberge les principaux fabricants de génériques, son gouvernement ne s’est pas gêné pour tenir tête à l’industrie. Il presse également le ministre de réduire
le coût payé pour les médicaments dits d’origine qui constituent 80 % de nos
dépenses en médicaments, soit 2,8 milliards $ en 2008.
En vertu de la règle du « meilleur prix » de la politique du médicament du
Québec, les fabricants sont tenus d’offrir au Québec les meilleurs prix
consentis aux autres régimes publics au Canada. Or, Le Globe and Mail
révélait, le 11 mars dernier, que l’Ontario achète depuis quatre ans des
médicaments d’origine bien en dessous du prix affiché en vertu d’un système de rabais, tenu secret, ce qui soustrait de facto les manufacturiers impliqués à
cette règle.
Québec solidaire attend toujours le résultat de l’enquête à ce sujet
promis par le ministre Bolduc et les économies qui doivent en découler. « Cela
fait quatre ans que RxD, le lobby des médicaments d’origine, et son président,
Russel Williams, se livrent à une escroquerie contre le gouvernement du
Québec », dénonce Amir Khadir.
« Pourquoi cette complaisance, pourquoi ces faveurs indues à une industrie
dont la nature des pratiques commerciales souvent scandaleuses, a été
documentée aux États-Unis comme au Canada ? se demande le député de Mercier.
Pendant ce temps, il laisse les conditions de travail des infirmières se
détériorer et continue à refuser leurs demandes légitimes. Il envoie le
message que les profits de ces multinationales comptent plus pour le
gouvernement Charest que la dignité des conditions dans lesquelles on soigne
nos malades et on traite nos travailleuses. »
Citant en exemple la Nouvelle-Zélande, la Belgique et l’Équateur qui
négocient avec sérieux et fermeté le prix de leurs médicaments, M. Khadir
estime que le gouvernement du Québec gaspille entre un et deux milliards de
dollars par année en raison du prix gonflé des médicaments. Québec solidaire
propose depuis 2006 la création de Pharma Québec, un pôle public
d’acquisition, de recherche et de production de produits pharmaceutiques, pour
corriger cette situation.
