Le droit à un logement accessible et bon marché bafoué
Malgré que le taux d’inoccupation atteigne 3,5% pour l’ensemble du Québec, les grands logements demeurent rares pour les familles dans les grands centres : les taux sont sous le point d’équilibre à Montréal (2,2%) et Québec (2,5%) pour les logements de 3 chambres et plus. Ces mêmes logements sont également chers, les familles de Québec devant payer en moyenne 923$ par mois et celles de Montréal, 920$ en moyenne. « La rareté des grands logements abordables contraint les familles locataires à fréquenter les banques alimentaires ou à s’entasser dans des logements trop petits » s’inquiète la porte-parole.
Le RCLALQ ne partage pas l’hypothèse de la SCHL selon laquelle l’augmentation du nombre de copropriétés en location permet de soulager le marché. « Déjà que les ménages ont du mal à se payer le loyer moyen à 714$, les copropriétés offertes en location à des prix exorbitants sont hors d’atteinte pour la majorité des locataires » s’indigne Mme Bégin Gaudette. Le RCLALQ note que le loyer moyen (pour deux chambres à coucher) dans les grandes villes est au-dessus de la moyenne : Montréal à 742$, Gatineau à 747$ et Québec à 777$.
Hausses de loyer salées lors des déménagements
Le RCLALQ souligne que les propriétaires profitent de la signature d’un nouveau bail pour augmenter les loyers de manière aberrante, au-delà de ce qui serait permis par la Régie du logement. « Non seulement les propriétaires demandent des hausses abusives lors de déménagements, mais ils ne remplissent pas la section G du bail qui devrait indiquer le loyer payé par l’ancien locataire. Cette pratique illégale empêche les locataires de demander à la Régie de fixer le loyer, ce qui est dans leurs droits » explique la porte-parole.
Le RCLALQ considère que le gouvernement doit intervenir dès maintenant en instaurant un contrôle obligatoire et universel des loyers, ainsi qu’un registre des loyers, afin de freiner les hausses abusives. « La logique du marché est complètement déconnectée des besoins et de la capacité de payer des ménages locataires, qui sont chassés de leurs quartier par la gentrification et la spéculation » s’insurge Mme Bégin Gaudette.
Le RCLALQ fait le lien avec l’étude publiée ce matin par Radio-Canada sur le prix des logements en location offerts sur Kijiji qui démontre que, toutes tailles de logement confondus, les loyers sont 45% plus élevés que les chiffres de la SCHL. « Cette étude illustre très bien la nécessité d’un contrôle et d’un registre des loyers pour que cesse la spéculation sur le dos des mal-logés ! » plaide la porte-parole.