Édition du 7 mai 2024

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Rapport du groupe de travail sur le fonctionnement de l’industrie de la construction

La FTQ et la FTQ-Construction en appellent à la sagesse du gouvernement

Montréal, le 12 septembre 2011 – C’est avec une grande déception que la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et la FTQ-Construction accueillent le Rapport du groupe de travail sur le fonctionnement de l’industrie de la construction. Du moins après une première lecture.

Le placement : au cœur du rapport

« Tout d’abord, on fait tout un plat de ce qu’on appelle du placement syndical de la main-d’œuvre qui touche au maximum 15 % des embauches dans l’industrie de la construction. Les modalités d’un nouveau système de référence sont telles que plutôt que d’améliorer la situation, on court tout droit dans un précipice, où la bureaucratie, l’alourdissement, la désorganisation et l’inefficacité s’en donneront à cœur joie », a déclaré Arnold Guérin, président de la FTQ-Construction.

« Pensons seulement au fait que la CCQ serait appelée à déléguer un représentant sur chaque chantier de 25 travailleurs et plus pour s’assurer du respect du système de référence. Cela signifie que sur à peu près 4 000 chantiers, un représentant pourra être appelé en tout temps pour ce faire, tout en étant capable de gérer l’inscription sur les listes, les embauches, les mises à pied, sans compter les chevauchements de listes. Ça n’a aucun bon sens ! », a ajouté le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet.

De plus, selon lui, ce sont les travailleurs et les travailleuses qui seront les premières victimes d’un tel système. En devant s’inscrire obligatoirement sur une liste qui permettra impunément aux entrepreneurs de choisir qui il veut, plusieurs seront pénalisés. « Nous faisons actuellement pression pour encourager l’embauche des femmes, des minorités visibles, des autochtones… Avec ce qui est proposé, adieu à la non-discrimination. »

Pour la corruption, on repassera !

« À lire ce rapport, c’est comme si tout ce qui ne va pas bien sur les chantiers dépendait des organisations syndicales. Pas un mot sur les agissements d’entrepreneurs et de donneurs d’ouvrage sur qui pèsent pourtant des allégations de collusion et de corruption. Rien qui ne s’attaque vraiment au travail au noir, à la santé et à la sécurité du travail. Un tel rapport va-t-il disculper le gouvernement d’initier une commission d’enquête sur l’industrie de la construction ? Nous osons croire que non », a commenté Daniel Boyer, secrétaire général de la FTQ.

Les carottes sont cuites

Autre sujet de déception, la ministre du Travail, Lise Thériault, a annoncé qu’elle, et l’ensemble de son gouvernement endossaient l’intégralité du Rapport du groupe de travail, dont le contenu devrait se retrouver tel quel dans un prochain projet de loi.

« Il me semble que la ministre aurait pu se garder une petite gêne. Elle aurait pu attendre de voir les réactions des intervenants concernés avant d’annoncer publiquement que le projet de loi allait être un simple copier-coller. À quoi ça sert de consulter, si les conclusions sont déjà tirées ?

« À la FTQ et à la FTQ-Construction, on en appelle à la sagesse du gouvernement et on souhaite qu’il sera attentif à la consultation qui s’annonce et aux propositions qui lui seront faites », ont conclu les dirigeants syndicaux.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente plus de 600 000 membres et la FTQ-Construction, 70 000 membres.

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