Édition du 7 mai 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Battre la droite où elle se trouve

Le 8 septembre 2011

J’ai récemment pris la décision de devenir membre du NPD. Je suis pourtant un souverainiste convaincu depuis l’âge de 16 ans. Je croyais et je crois toujours qu’il faut faire l’indépendance, car nous sommes une nation distincte qui peine à faire entendre sa voix de manière adéquate sur la scène internationale.

Pourquoi alors adhérer au NPD ? Le politologue Jean-Marc Piotte a déjà dit que trop de militants souverainistes pensent et agissent comme si nous étions déjà dans un Québec souverain. En d’autres mots, ce qui se passe au fédéral ne les intéresse pas vraiment parce qu’ils se disent que, de toute façon, nous serons bientôt indépendants. La forte présence du Bloc à Ottawa participait à renforcer ce sentiment. Seulement voilà, en attendant l’indépendance, Harper dirige un gouvernement majoritaire et ce qui est au programme n’est pas beau. C’est un immense recul des acquis sociaux qui se prépare à partir des officines d’Ottawa. Ces reculs nous toucherons tous et toutes, souverainistes ou pas.
Force est d’admettre que la reconfiguration brutale du mouvement souverainiste repousse l’échéance référendaire à plus tard. Devant cette perspective peu réjouissante pour les souverainistes, battre les conservateurs s’impose comme un objectif politique à court terme. Dans ce cas, pourquoi ne pas reconstruire le Bloc ? Parce qu’une des raisons de la défaite du Bloc est qu’il ne pouvait pas remplacer les conservateurs, il pouvait seulement les ralentir. Cela s’est avéré insuffisant. Si cette raison était pertinente le 2 mai, elle le sera encore plus dans 4 ans.

Que faire alors ? Il faut d’abord et avant tout opposer une mobilisation citoyenne sans précédent envers les politiques conservatrices. C’est la base. Par contre, si la mobilisation citoyenne peut bloquer ou ralentir bien des choses, il en va autrement lorsqu’on parle d’adopter une loi au parlement ou de créer un nouveau programme étatique. Pour cela, il faut un parti qui fasse le relais entre la mobilisation citoyenne et le parlement. Il me semble évident que ce parti est le NPD. Bien que ce parti ne soit pas parfait (lequel l’est ?), il a de très bonnes racines dans la gauche canadienne et une ouverture concrète envers les nationalistes québécois.

En conclusion, en tant que militant de la gauche souverainiste, mon implication principale demeure Québec solidaire (voir www.paysdeprojets.org). Cependant, si nous sommes sérieux dans notre ambition de remplacer Harper, il ne faut pas gaspiller des énergies dans une impertinente reconstruction du Bloc. Il faut plutôt créer des alliances avec les progressistes canadiens, entre autres, en devenant membre du NPD.

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