Édition du 23 avril 2024

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Reconnaissance et condamnation du massacre des Algériens le 17 octobre 1961

La gauche rectifie la trajectoire de l’histoire coloniale !

Une nouvelle génération de Députés brise l’omerta dans l’hémicycle. Le combat contre les nostalgiques de la colonisation ne fait que commencer. La résolution reconnaissant et condamnant le massacre du 17 octobre 1961 à Paris, a été adoptée. Sabrina Sebaihi et ses collègues s’en félicitent.

De Paris, Omar HADDADOU

Comble de la traitrise, c’est d’écrire l’Histoire à sa guise !

Le chemin biaisé de la mémoire a donné du fil à retordre aux Historiens et aux peuples de débusquer le réel. La Gauche, notamment les groupes Ecologiste et Renaissance, menés par les Députées baroudeuses, Sabrina Sebaihi et Julie Delpech, a dû ferrailler ferme pour que la République regarde son passé en face.

La chape de plomb sur le massacre des manifestants Algériens (es), le 17 octobre 1961 à Paris, faisant plus de 200 morts, sous l’autorité du sinistre Préfet Maurice Papon, auteur de l’injonction : « Pour un coup reçu, vous en donnez 10 ! » se dissipe au fil des témoignages poignants.

En donnez 10 ! sous-entend «  Tuez 10 ! ».

Aujourd’hui, l’outil de communication et sa force de frappe, contribuent activement et massivement à la prise de conscience des jeunes sur le passé colonial. La classe politique et l’Exécutif n’ont plus la main sur l’orientation de l’Histoire des peuples. Mais la responsabilité de l’Etat sous Vichy et l’enseignement de cet infâme épisode dans les manuels scolaires, restent comme des trous béants dans l’espace régalien.
Ramener la réalité à sa vraie dimension, tel est à présent le crédo de la Gauche française.

Un élan qui ulcère viscéralement l’opposition. En témoigne la résolution « condamnant la répression meurtrière et sanglante » des manifestants Algériens (es) le 17 octobre 1961, adoptée ce jeudi à l’Assemblée nationale à 67 contre 11 voix.
A la tribune, Sabrina Sebaihi, ne mâchait pas ses mots : « Il ne faut rien céder à ceux qui veulent écrire l’Histoire pour se racheter une conscience. On a voulu jeter un voile pudique sur cette part de notre Histoire » s’indigne -t-elle, avant de s’offusquer des officiers sanguinaires français, honorés sur la place de Paris.

Et la Députée Julie Delpech de la relayer : « Un voile d’omission a tenté de couvrir l’ampleur de cette tragédie. Le souvenir de cette journée reste gravé dans notre mémoire ».

Les Elus (es) dressent des rapports et des bilans glaçants.

Des constats battus en brèche, avec insolence et un condensé de racisme, par le Député du RN (Rassemblement national) : «  Oui le FLN était un mouvement terroriste (hués), comme le HAMAS l’est aujourd’hui. En proposant cette résolution, vous (La Gauche) placez vos pas sur ceux d’Emmanuel Macron ! ».

En position de force, l’Homme devient l’oublieux de ses martyres d’hier. Les Algériens (es)des deux rives graveront dans le marbre le postulat suivant :
Les oppressés du III Reich sont devenus leurs oppresseurs ! Ironie de l’Histoire, une Légion d’Honneur leur est décernée.
Le carnage prémédité du 17 octobre a été sciemment couvert par les autorités de l’époque. Ni le Général de Gaule, ni le Premier ministre Michel Debré, ne reconnaitront la responsabilité de l’Etat. Ils se garderont même de pointer du doigt Maurice Papon, sommé à accomplir la sale besogne, celle d’étouffer impitoyablement la mobilisation pacifique des Indépendantistes algériens dans un bain de sang. Oui ? On a laissé faire le Préfet de police qui impudemment tonnait : « Mais la France tant que j’aurais un souffle, je n’y laisserai pas faire ! ».

Les « Français Musulmans d’Algérie », comme les nommait l’occupant, aspirant à l’autodétermination avaient répondu à l’appel du Front de Libération National (FLN).

Plus de 40. 000 Algériens et leurs familles, partis de la banlieue Est, se rassemblent à Paris pour protester contre le couvre-feu.
Le dispositif des CRS et des gendarmes (10.000), appelé ironiquement « Comité d’accueil », les prend en tenaille. On dénombre 12.000 arrestations. La répression est innommable ! Sur le pont de Neuilly, les Algériens (es) sont jetés dans la Seine et meurent par noyade. D’autres, dont des enfants et des femmes, seront criblés à bout portant de balles. Un grand nombre échappant à la mitraille, fera les frais de la ratonnade. S’en suivront des rafles et des internements dignes de la seconde Guerre mondiale.

Ceux qui ont l’Algérie en travers de la gorge, osent l’ineptie : «  Nous n’avons pas à rougir de la Police nationale ! » meuglait le nostalgique de « l’Algérie française  », Jean-Louis Arajol, Secrétaire Général du Syndicat de Police. Réclamant une revanche sur le FLN avec une police chauffée à blanc, Maurice Papon aura accompli la tâche exécrable de faucheur de vies, validant le Crime d’Etat.

Les auteurs de ce massacre ne seront jamais poursuivis en Justice ! 

O.H

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