Édition du 23 avril 2024

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Le blogue de Louise Chabot

Sous le couvert de l'austérité, une privatisation hypocrite de nos services publics

Les travaux reprennent aujourd’hui à l’Assemblée nationale. La pause estivale aura-t-elle permis à nos élus de réaliser l’ampleur des dommages engendrés par les mesures d’austérité des derniers mois ? Assisterons-nous à un changement de cap ? Laissez-moi en douter.

En sabrant de façon aussi sauvage dans l’ensemble des réseaux publics, le gouvernement ne cherche pas simplement à équilibrer les finances publiques. Il vise à transformer, de façon très importante, le rôle de l’État, tout en préparant le terrain pour une privatisation sournoise de grands pans de nos services publics.

La vraie source de nos problèmes budgétaires

S’il importe de se préoccuper de l’enjeu des finances publiques, on ne peut pas le faire n’importe comment, ni au prix du bien-être de la population. Des études sérieuses démontrent d’ailleurs que les problèmes financiers de l’État ne sont pas engendrés par le coût des services publics, mais plutôt par le fait qu’il se prive lui-même de revenus.

Ainsi, au lieu d’emprunter la voie de l’austérité, le gouvernement devrait opter pour une réforme de la fiscalité, comme la CSQ le propose depuis longtemps, tout en s’attaquant notamment aux échappatoires et paradis fiscaux, ainsi qu’à la hausse vertigineuse du coût des médicaments.

L’urgence de corriger le tir

Il est plus qu’urgent de réinvestir en éducation, en petite enfance, et en santé et services sociaux. Déjà, les effets pervers de ces coupes se font lourdement sentir, tant dans l’offre de services à la population que dans les conditions de travail du personnel qui les dispense.

Collectivement, nous avons le devoir de protéger le caractère public de ces services si l’on veut préserver l’équilibre social et maintenir les principes d’égalité et d’équité qui font la particularité du Québec.

Des organisations syndicales à la défense du bien commun

J’entends déjà des voix s’élever pour déclarer que cette prise de position syndicale est d’abord et avant tout corporative, puisque les employés du secteur public négocient actuellement le renouvellement de leurs conditions de travail avec le gouvernement. Affirmer une telle chose dénote une réelle méconnaissance des différentes luttes syndicales et des gains qui ont profité à l’ensemble de la société.

C’est également très mal connaître le mouvement syndical, qui s’est toujours positionné comme un rempart contre les décisions gouvernementales nuisibles pour la population et le bien commun.

Enfin, c’est oublier qu’on ne peut asphyxier volontairement les services publics sans répercussions sur les conditions d’exercice du personnel et sur l’accessibilité et la qualité des soins offerts à la population.

Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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