Édition du 30 avril 2024

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Politique canadienne

Arctique : le record de la honte

Le moment fatidique est arrivé. Un nouveau record vient d’être établi.

Mais ce n’est pas le type de record que l’on souhaite garder en mémoire et raconter à nos petits-enfants. Il ne s’agit pas de Terry Fox parcourant 5373 kilomètres pour semer l’espoir dans la lutte contre le cancer, ni de Maurice Richard marquant 50 buts dans une saison de 50 matchs : non, il s’agit d’un record bien plus sombre.

Des chercheurs de renommée internationale et des militants de Greenpeace sont en ce moment à bord de l’Arctic Sunrise pour mesurer la fonte de la calotte polaire. Aujourd’hui, un nouveau record vient d’être établi dépassant celui de 2007. La calotte n’a jamais été aussi petite.

En moins d’une génération, l’apparence de la planète a été transformée. Cette modification drastique de l’Arctique est exploitée par les compagnies pétrolières qui tentent désespérément de repousser des limites auparavant considérées comme infranchissables, trop risquées ou non rentables.

D’après les estimations de l’agence américaine Minerals Management Service, les activités de forage et d’extraction de pétrole dans l’océan Arctique ou à proximité de l’Alaska ont une chance sur cinq d’être à l’origine d’une marée noire importante. Ainsi, plus le nombre de secteurs exploités dans l’océan Arctique sera élevé, plus les risques de marée noire seront importants. Au cours des dernières années, les dangers liés aux icebergs ont augmenté car plusieurs grands glaciers du Groenland ont commencé à se désintégrer en raison des changements climatiques. Un immense bloc de glace, d’une superficie égale à quatre fois celle de Manhattan, s’est récemment détaché du glacier de Petermann. Il est probable que certains de ces icebergs soient trop gros pour être remorqués hors du passage des appareils de forage.

Pendant ce temps, le gouvernement canadien fait fi de ces avertissements : en 2012, un secteur de la mer de Beaufort de plus de 900 mille hectares a été mis aux enchères pour que les grandes compagnies pétrolières puissent forer sous les eaux glaciales.

On le voit, les records se multiplient dernièrement. Mais ils ne sont pas porteurs de joie ni d’espoir. Sauf peut-être celui-ci : en quatre mois, 1,7 million de personnes ont rejoint la campagne pour sauver l’Arctique pour qu’enfin cette zone exceptionnelle et précieuse devienne un sanctuaire naturel.

Il est temps de mettre fin à la course aux intérêts économiques et industriels en Arctique.

À notre tour, établissons un nouveau record mondial : celui de la mobilisation !

Diego Creimer

Blogueur à Greenpeace Canada

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