En effet, le gouvernement Couillard a annoncé qu’il n’évaluerait pas les émissions de gaz à effet de serre (GES) liés au projet de pipeline Énergie Est de TransCanada. Comble de l’insulte, il a fait cette annonce pendant le Sommet des Nations Unies sur le climat qui se déroule à Lima !
Québec plie devant Harper et l’Ouest
Influencé par les premiers ministres de l’Alberta et de la Saskatchewan (sans parler du fédéral), M.Couillard a décidé d’ignorer les 30 millions de tonnes de GES supplémentaires qui seront émis chaque année en Alberta en raison de ce pipeline. Le pipeline Énergie Est est rien de moins que LE projet de plus polluant au Canada, car en terme de GES il équivaudrait à ajouter 7 millions de véhicules sur les routes ! Évidemment, le fédéral refuse d’évaluer l’impact climatique de ce projet (pour demander que cela change, vous pouvez signer ici). Rappelons que le Canada se classe comme le pire des pays industrialisés en matière de lutte aux changements climatiques et est même critiqué par Ban Ki Moon ! Et maintenant, c’est le Québec qui se fait complice de l’expansion des sables bitumineux et des GES en décidant de faire comme le gouvernement Harper et de ne pas évaluer l’impact du pipeline sur les GES. Autoriser ce pipeline se résume pourtant à autoriser une augmentation massive des GES au pays.
Québec doit être sérieux face à la crise climatique
S’il est sérieux face à la crise climatique, M. Couillard doit honorer la motion unanime de l’Assemblée nationale qui demande d’évaluer l’impact global qu’aura ce projet sur les émissions de GES. Si le Québec veut être un leader climatique, il ne peut jouer à l’autruche et ignorer que ce projet génèrera une expansion massive de la production de pétrole bitumineux. Énergie Est augmenterait d’un tiers la capacité de transport du brut de l’Alberta, engendrant par le fait même une augmentation significative de la production de pétrole bitumineux et des GES.
Selon l’Institut Pembina (http://www.pembina.org/pub/oilsands-expansion-emissions-and-the-energy-east-pipeline), il y a suffisamment de capacité de transport pour la production actuelle en Alberta, ce qui ne serait évidemment plus le cas si la production augmente. En raison de ces contraintes et du fait qu’Énergie Est transporterait 1,1 million de barils par jour, il est certain qu’il influencera l’expansion des sables bitumineux (et des GES).
S’il est vrai que le pipeline de TransCanada ne contribuera pas à l’expansion des sables bitumineux, alors pourquoi le fédéral, l’Alberta, la Saskatchewan et maintenant le Québec refusent d’évaluer son impact sur les GES au Canada ? De quoi ont-ils peur ? Il est évident que ce projet ne peut être accepté si nous sommes sérieux dans la lutte aux changements climatiques. Voilà pourquoi d’importants scientifiques ont écrit dans la revue Nature (http://www.theglobeandmail.com/news/politics/canadian-academics-urged-moratorium-on-oil-sands-development/article19328812/) pour demander un moratoire sur l’expansion de la production des sables bitumineux et des infrastructures de transport qui y sont liés.
Le Québec est à la croisée de chemin, décidera-t-il de suivre Harper ou choisira-t-il le camp des leaders de la lutte aux changements climatiques ?
Aidez-donc Québec à se réveiller, appelez (http://act.350.org/call/eeflipflopfr/) le bureau de M.Couillard sans tarder…