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Environnement

Enbridge 9B : encore un compromis sur la sécurité

Vaudreuil-Soulanges, 16 novembre 2015 : Enbridge a soumis une demande à l’Office National de l’Énergie (ONÉ), demandant au régulateur de réviser encore une fois une ordonnance de sécurité remise à la Compagnie.

Dans l’ordonnance du 18 juin 2015 MO-045-2015, l’ONÉ exigeait que des tests hydrostatiques à 100% SMYS soient faits sur 3 sections du pipeline 9B, ainsi que des patrouilles à pied sur le pipeline dans des régions vulnérables au moins une fois aux 2 semaines durant l’opération..

Le 22 juillet, Enbridge a demandé à l’ONÉ la permission de diminuer la pression lors des tests hydrostatiques, réduisant ainsi la marge de sécurité qui aurait été établie par les tests. L’ONÉ a accepté et Enbridge a pu mener les tests à une pression réduite. Le 30 septembre, l’ONÉ a approuvé les résultats des tests, donnant le feu vert pour l’ouverture du pipeline. Le 13 novembre, par un nombre accru d’inspections utilisant des hélicoptères munis de caméras thermiques « actuellement sous évaluation » selon la compagnie Enbridge a écrit à l’ONÉ, demandant la permission de remplacer patrouilles à pied

Le changement proposé par Enbridge pour l’observation du pipeline a des répercussions importantes pour la sécurité. Les patrouilles à pied ont été ordonnées par l’ONÉ pour améliorer la détection de fuites. Les systèmes de détection de fuites ne peuvent pas rapidement détecter les petites ou les moyennes fuites. Parfois même, pas du tout.

Selon Randy Allen, consultant à l’UTSI International, une firme qui se spécialise dans la détection de fuites, cité dans Bloomberg : “la plupart du temps, un système informatisé bien conçu trouvera une rupture majeure en bien moins de 10 minutes ». Mais Allen a aussi indiqué que certaines fuites, plus petites et plus lentes sont quasiment impossibles à détecter à distance. Et selon une des données américaines faite par InsideClimate News, 76% des fuites de pipelines entre 2002 et 2012 étaient plus petites que 30 barils de pétrole (4770 litres). [1]

Enbridge a aussi soumis à l’ONÉ les résultats de son évaluation technique détaillée pour la détection des fuites sur 9B. Il est estimé qu’avec la sensibilité des appareils de détection de fuites prévue, Enbridge mettrait deux heures à détecter une fuite correspondant à 2% du flux nominal. Basées sur un volume prévu de 300 000 barils par jour, ces données de performance révèlent que le système ne détecterait pas une fuite en bas de 500 barils (80 000 litres) sur une période de deux heures.

Citoyens au Courant, un groupe de citoyens et experts de Vaudreuil-Soulanges, directement touché par Enbridge 9B, attend de voir si l’ONÉ maintiendra son ordonnance à Enbridge, qui exige des inspections visuelles régulières dans le régions sensibles, ou bien si le régulateur va une fois de plus faire passer les intérêts de l’opérateur du pipeline avant la sécurité des citoyens.

Source : Citoyens au Courant.

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