Édition du 30 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Face au mouvement étudiant : Répression ou compromis ?

Dans le tournant décisif de ces prochains jours, plus que jamais, les mots unité, solidarité et responsabilité, devront prendre des formes concrètes, vivantes, variées et imaginatives, au sein du mouvement étudiant, mais aussi dans la population qui doit être consciente de ce que pourrait signifier la victoire ou la défaite d’une partie significative de la jeunesse du Québec.

La “carotte et le bâton”…

Si le pouvoir personnifié par Monsieur Charest et ses acolytes a tendu la main au mouvement étudiant, on a pu constater que la carotte offerte, sous forme de promesse d’endettement, était plutôt avariée. Il n’est pas besoin, d’autre part, d’être grand stratège pour deviner ce que tient l’autre main… ! À la faveur de ce qu’il considère comme un appui dans l’“opinon publique”, le « garnement » (selon le détournement textuel du regretté Sol…) ne s’est certainement pas abstenu d’élaborer divers scénarios que d’aucuns pourraient sans doute qualifier de “répressifs”, voire de “machiavéliques”. C’est ce dont un certain Victor Serge prévenait ceux et celles qui d’aventure décident d’affronter le pouvoir, dans son classique « Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression » (1925).

Que l’on se rassure, il ne s’agit pas, comme en 1970, et selon une autre expression du même délinquant textuel, de récidiver avec les “mesures de naguère”… Mais il faut quand même s’attendre à ce que les policiers soient contraints de faire des heures supplémentaires, et que d’autre part, avocats et juges à la solde du pouvoir soient mis à contribution dans une opération de “retour à la normale”. Nul doute que le scénario d’Alma ne soit l’objet d’une planification juridico-politique visant à sa généralisation à l’échelle du Québec, opération dans laquelle les enseignants risquent fort d’être les otages d’un décret, voire d’une loi spéciale que l’on pourrait d’avance qualifier d’inique.

Face à des scénarios fort malvenus, mais néanmoins probables, les acteurs de l’institution scolaire, directions, cadres, enseignants, employés … et étudiants, auraient à prendre position d’une manière à la fois éthique et pratique … Les autres citoyens ne manqueraient pas d’être également interpellés. Quant aux divers agents de l’État, éventuellement conscrits dans une stratégie répressive gouvernementale, ils ne seraient pas en mesure d’écarter de leur conscience la question de la légitimité du détournement politique de leur fonction.

Le gouvernement aurait-il, malgré tout, dans ses “cartons”, une véritable solution de compromis permettant de résoudre le conflit actuel ?

Yves Claudé (père de famille, et membre du Parti québécois)

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