Édition du 30 avril 2024

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Politique québécoise

Le cas américain révélateur du cul-de-sac de l’évaluation Environnementale Scientifique

Gaz de schiste - l'EPA ne fait pas ce que doit

En n’enquêtant pas sur les contaminations d’eaux souterraines, l’EPA (Environmental Protection Agency) des États-Unis manque sérieusement au devoir. Le 24 mai 2011, la chef de l’EPA Lisa Jackson a déclaré au Congress : "Je ne suis pas au courant d’aucun cas prouvé que le procédé de fracturation lui-même ait eu un impact sur l’eau, bien qu’il y a des enquêtes en cour."

Note : libre au lecteur de remplacer EPA avec Environnement Canada, ou MDDEP ; É.-U. avec Québec, ou Canada. Au lieu de Lisa Jackson, comprenez John Baird, ou Pierre Arcand.

En n’enquêtant pas sur les contaminations d’eaux souterraines, l’EPA (Environmental Protection Agency) des États-Unis manque sérieusement au devoir. Le 24 mai 2011, la chef de l’EPA Lisa Jackson a déclaré au Congress : "Je ne suis pas au courant d’aucun cas prouvé que le procédé de fracturation lui-même ait eu un impact sur l’eau, bien qu’il y a des enquêtes en cour."

C’est un cas classique de refus de non-déni par une agence fédérale qui profite d’un statut d’observateur grâce à une loi qui donne l’encadrement des gazières aux états. Jackson ne disait pas qu’il n’y avait pas eu de cas de contamination d’eau souterraine causée par cette nouvelle technologie. Elle disait seulement qu’elle n’était pas au courant d’un cas prouvé.

Alors pourquoi les états du New Jersey, de la Caroline du Nord et de New York, et les villes de Buffalo et de Pittsburgh, la province du Québec (!) et toute la France ont tous interdit ou émit des moratoires sur la fracturation ?

La fracturation, ou la fracturation hydraulique, est un puits qui est creusé des milliers de pieds de profondeur dans le roc. Ensuite, des millions de gallons d’eau, de sable et de chimiques toxiques comme l’as-benzène, l’éthylbenzène, le toluène, le xylène et le formaldéhyde sont injecté à grandes pressions dans le schiste pour libérer le gaz naturel

Tout d’un coup, l’inaccessible est accessible, et le boom gazier commence avec des dizaines de milliers de nouveaux puits qui apparaissent en Arkansas, au Colorado, en Louisiane, en Ohio, en Pennsylvanie, au Michigan, au Texas, en Virginie Occidentale, au Utah et au Wyoming, et les résidents de ces états profitent de baux lucratifs.

Pourquoi pas ? Le gaz naturel brûle plus propre que le l’huile ou le charbon, est moins dispendieux que le pétrole étranger et crée des emplois. C’est ce dont se vante l’industrie, et c’est ce que Lisa Jackson a raconté au Congress. Et c’est probablement moins dangereux que le nucléaire.

Mais est-ce vraiment ?

Quand un puits a brisé dans Bradford County, en Pennsylvanie, des dizaines de milliers de gallons de fluides de fracturation ont fuit dans la rivière Susquehanna, tout comme les 8,000 gallons qui ont déversé dans un ruisseau près de Dimock, en Pennsylvanie.

Des milliers de résidents du Texas ont leurs puits d’eau potable contaminés dans le boom du Barnett, tout comme les puits d’eau potable dans la ville de Pavilion, au Wyoming.

Ce n’est pas seulement des chimiques. Des chercheurs de l’université de Duke ont trouvé des concentrations élevées de méthane dans 13 sur 26 puits qu’ils ont testés en Pennsylvanie, à un tel point que l’eau pouvait prendre feu, tout comme l’eau du robinet de cuisine au Wyoming dans le documentaire Gasland.

Le journal The New York Times a pu trouver dans des documents obtenus de l’EPA que les eaux usées de la fracturation est souvent radioactive, souvent dépassant les normes que les autorités fédérales ont fixées comme étant sécuritaire pour être traitées par les usines de traitement, de l’eau qui est éventuellement retournée dans les rivières.

Une enquête de ProPublica de 2009 avait trouvé plus d’un millier de rapports de contaminations d’eau. Pas surprenant que le New Jersey et l’état de New York ont une peur bleue de voir le boom gazier de la Pennsylvanie contaminer la rivière Delaware, où ces 3 états puisent leur eau potable.

Ensuite il y a eu la diminution dramatique du nombre et d’intensité des tremblements de terre en Arkansas quand la fracturation a cessé (en réalité, c’était l’injection des eaux usées à grande profondeur), ainsi que l’augmentation dramatique de la pollution de l’air en Utah, habituellement si pure, et au Wyoming, depuis le début des activités gazières.

Quand j’ai commencé à écrire, je me suis rappelé l’idée folle des tests nucléaires souterrains. Cela relâcherait le gaz du schiste sans dégâts chimiques, pensais-je ironiquement. J’ai ri jaune quand j’ai su que quelqu’un y avait déjà pensé et l’avait fait !

Pendant les années 1960 et 1970, des tests d’une série d’explosions 5 fois plus puissantes qu’Hiroshima ont été faits au Nouveau-Mexique et au Colorado afin d’extraire le gaz naturel. Malheureusement, le gaz est remonté radio-actif, et la peur de contaminer les sources d’eau potable mit fin à cette aventure qui devait être la trouvaille du siècle !

Alors, qu’est-ce qu’on doit faire avec la fracturation ? À tout le moins, nous avons besoin d’un moratoire sur les forages à qui mieux mieux des puits de fracturation, tant et aussi longtemps que le procédé s’avère sécuritaire ou rendu sécurhttp://www.blogger.com/img/blank.gifitaire. Les résultats préliminaires de l’étude de l’EPA doivent être rendus publics dans quelques années. Entre-temps, tous les Américains devraient être conscients que la fracturation est un autre génie qui une fois libéré, ne peut pas être remis dans la bouteille.

Le texte ci-haut est une traduction libre d’un papier écrit par Arnold Mann qui a écrit "They’re Poisoning Us ! From the Gulf War to the Gulf of Mexico, An Investigative Report" Lien : http://ppjg.wordpress.com/2011/05/23/theyre-poisoning-us/

Cet article est tiré du blogue des AmiEs du Richelieu (http://lesamisdurichelieu.blogspot.com/)

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