Édition du 30 avril 2024

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Le blogue de Louise Chabot

Les garderies sur la première marche du podium

En cette semaine de la persévérance scolaire, je ne peux m’empêcher de penser à l’ignorance de quelques chroniqueurs qui voient encore les travailleuses en petite enfance comme des gardiennes. Certains, notamment Réjean Tremblay, considèrent même les services de garde éducatifs comme des « parkings », des endroits où l’on « dompe » ses enfants, brimant ainsi leurs chances de réussite !

Une vision rétrograde

Ces propos ont été dénoncés sur plusieurs tribunes parce qu’ils expriment une vision rétrograde de la société et culpabilisent les parents et les mères qui souhaitent avoir des enfants tout en s’épanouissant dans leur vie professionnelle. Évidemment, en tant que femme, mère et grand-mère qui travaille, je ne peux que dénoncer cette vision archaïque de la société.

Cette dernière a changé, car les femmes ont pris leur place sur le marché du travail et le Québec ne s’en porte pas plus mal, au contraire ! Les travaux de Luc Godbout sont éloquents à cet égard : la création des services de garde éducatifs à contribution réduite en 1997 a permis à plus de femmes d’aller sur le marché du travail, ce qui a contribué à améliorer l’économie du Québec.

Culpabiliser les parents

Non seulement ces petites remarques sont culpabilisantes pour les parents et les mères de famille qui travaillent, mais elles sont extrêmement condescendantes envers le travail des travailleuses en CPE et en services de garde en milieu familial. Ce sont des femmes passionnées par la petite enfance qui contribuent au développement global des enfants.

Des effets bénéfiques

De nombreuses recherches sur la petite enfance le confirment, la fréquentation d’un service de garde de qualité a des effets positifs sur le développement cognitif, langagier, affectif, socio-émotionnel et moteur des enfants, particulièrement chez ceux issus de milieux défavorisés. Quant à la qualité des services, d’autres recherches exhaustives ont été menées sur les services de garde québécois et elles montrent clairement que les services de garde régis par l’État sont de grande qualité, contrairement aux services de garde privés.

Des services qui méritent l’or !

Nos enfants sont nos trésors et notre avenir. Il me semble que socialement, leur éducation et leur santé devraient être notre priorité. Le Québec s’est doté d’un modèle de services de garde éducatifs régi et à contribution réduite dont nous pouvons être fiers. Or, le gouvernement du Québec rendait public récemment le rapport du Chantier sur la qualité et la pérennité des services de garde et sur l’optimisation de leur financement dans lequel les associations patronales et les représentants du gouvernement laissaient présager une possible hausse des tarifs dans les services de garde.
Il s’agirait d’une grave erreur et il faudra être au rendez-vous pour défendre l’accessibilité et la qualité des services de garde pour la population québécoise. Une société éduquée est une société en santé et l’éducation, ça commence tout petit !

Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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