Édition du 7 mai 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Lettre à Catherine Dorion

Ah Catherine, chère Catherine, on n’a pas fini de se battre autour de toi. Je me souviens de la première fois que je t’ai parlé. C’était dans une assemblée de cuisine chez un ami, durant la course à l’investiture dans Taschereau.

(Publié le 2019-11-08 sur Facebook)

Tu voulais rassembler les gens, me disais-tu. Créer du lien social, des espaces de créativité, de liberté, sortir des chemins battus, favoriser une prise en charge collective de notre avenir commun.

Depuis que tu es élue, je crois que c’est cela que tu fais, à ta façon. Les lignes de parti, les conventions, les évidences sociales, très peu pour toi.

Tu provoques, tu bouleverses, tu cherches à faire sortir l’authentique, l’inédit qui sourd des lignes profondes des êtres.

Et puis, tu as un talent pour la mise en scène : tes vidéos, ton habillement, ton langage, les événements auxquels tu prends part, sont autant de signes par lesquels passent ton action politique, ta relation avec la population, la mobilisation que tu souhaites pour la création d’un pays à nous. Un pays où nous pourrions déployer un vrai projet de société, pas une stratégie de mise en marché. Un pays conjugué sur le soin des gens et de la terre, sur la justice sociale et l’environnement, sur l’ouverture au monde et l’amour de la beauté.

Tu le fais d’une façon joyeuse, provocatrice, intéressante pour toute une génération jeune qui n’écoute plus le ronron des discours usuels et qui en a marre des analyses tendancieuses et des promesses fallacieuses.

Tu déranges en ta… Tu me déranges aussi : je suis parfois heurtée par ton langage, tes blagues, ta façon de foncer sans l’accord des autres. Mais ce qui me dérange encore plus, ce sont les attaques à ton égard. Car ce qui devrait être un débat public sur la place du peuple à l’Assemblée nationale, sur l’authenticité de la parole et sur les finalités de l’action politique, est devenu une chicane mesquine sur un décorum – en réalité déjà mille fois battu en brèche par les grossièretés de tant de parlementaires.

« Où est passé l’horizon magnifique qu’il y avait là ? » (Toi, dans Les luttes fécondes, p.27).

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