Loi 78
J’ai 78 hémorroïdes qui m’empêchent de chier
Le gros Charest que j’ai dans l’cul.
C’est ça qui arrive quand on confit le parle et ment
Au plus épais de nos étrons.
J’ai 78 tiques collées dans les cils
Qui s’prennent pour des médias !
Y pensent que j’verrai pas
La grosse magouille que j’ai par là.
J’ai 78 infections à levure
Qui m’gratte la Courchesnes.
T’as vu le criss de pute
Qui pince les lèvres quand elle trahit
En prétendant garder sa plotte ouverte ?
J’ai 78 morpions coincés dans l’pubis
Qui se nourrissent de ma colère.
Ça va faire dur icit à souère !
78 grosses coquerelles libérales
Qui s’invitent dans ma cuisine
Pour effrayer ma liberté.
Y’a qu’la lumière pour les chasser.
J’ai 78 fois 78 gros taons avec des écussons,
des casques pi des matraques
Qui lâchent des gaz de chit,
Tirent à balle de plastique
Sur nos tannants intelligents.
Courez, courez, belle bande d’épais !
Au paradis de vos coliques
J’vomis le feu d’l’enfer de mon calvaire
78 mouches à marde inc.
Qui tournent autour de mes ressources,
Concoctent des plans Nord-Sud
D’argent content.
78 punaises de lite
En escalade dans la noirceur
De ta cervelle d’obéissant.
M’en va t’prévenir 8 heures avant
De t’en calisser une
En plein ta yueule de partisan.
M’a t’profiler avec ton masque
De monsieur l’maire des innocents.
J’ai 78 exposant 78 bonnes raisons
De refuser d’obtempérer
Autant de fois qu’il le faudra
Pi d’inciter qui tu voudras
À t’envoyer un doigt en l’air !
Charge-moi toutes les amendes que tu voudras.
Tu peux pas m’prendre ce que j’ai pas.
Un poète fou ça s’collecte pas…
Viens donc m’charcher, mon sacrement !
Essaye toué donc d’me mettre en d’dans !
M’en vas t’en fomenter toute une
Avec mes bums de durs à cuire.
C’pas là qu’on trouve les vrais ordures,
Les plus gros sales pi les baveux.
C’est dans les cabinets de tes minus
Pis dans toute ta clique de feseux
Qui prennent l’État pour le veau gras.
J’ai encore 78 gros vers blancs
Qui grugent la pourriture de l’opinion.
M’a t’les réciter à très haute voix
Aussi vulgaire que ça se peut en Québécois.
M’a te bloquer le pont de l’intransigeance,
Marcher sur le boulevard des collusions,
Arrêter le trafic des gnangnanieurs,
Faire dérailler le train d’la corruption.
Une fois partie la peur du risque,
Un peuple en beau sacrement
Ça s’arrête juste quand ça fini
Par faire un beau grand vide sanitaire.
M’a t’brandir ma pancarte d’éduqué
Qui réclame pas la gratuité
Comme on demande la charité
Ou comme caprice de solidaire.
Juste dans la poche des Desmarais
Y’a d’quoi bien faire et pour longtemps.
Dans les enveloppes brunes d’indignation,
Chez tes amis bien cravachés,
C’é là qu’à s’trouve la juste part !
Si là c’é moué qui avale de travers,
Pense pas t’en tirer comme ça.
Parce que l’histoire ne retiendra
Que MA révolte et TES dégâts.
Claude St-Pierre,
Inspiré par les fantômes de Michel Chartrand, Pierre Falardeau, Gérald Godin, Pierre Vallières et autres insoumis dans la nuit du 16 au 17 mai 2012