« On met encore la charrue devant les bœufs en demandant du financement public pour un projet qui n’a pas reçu d’approbation et qui est toujours en cours d’évaluation environnementale. Si le projet Laurentia était réellement rentable économiquement, le PDG de l’Administration portuaire n’aurait pas besoin de mettre de la pression sur le maire Labeaume et le premier ministre Legault pour obtenir à toute vitesse des millions de dollars en fonds publics », explique Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec.
Nature Québec rappelle que, outre les impacts sur le bar rayé, une espèce menacée, le projet détruirait l’équivalent de 72 terrains de football de milieux naturels, il génèrerait le passage de centaines de poids lourds chaque semaine dans Maizerets et Limoilou, il ne règlerait en rien les problèmes de pollution atmosphérique que subissent déjà les citoyen-nes qui vivent près du Port, et il défigurerait la plage de la Baie de Beauport. « En pleine relance économique, nous devons faire des choix pour s’assurer que notre argent public va au bon endroit. Pour Nature Québec, il est clair qu’aucun financement des gouvernements provincial et fédéral ne doit aller pour Laurentia puisqu’il s’agit d’un projet qui n’a aucun sens du point de vue social, environnemental et économique », martèle Mme Simard.
Même si le projet Laurentia créait réellement 1000 emplois, ce dont Nature Québec doute à cause de la robotisation des opérations prévue dans le projet, avec un investissement public de 180 millions $ comme le demandent Mario Girard et le premier ministre Legault, les gouvernements québécois et canadien donneraient 180 000 $ de subvention par emploi. « On ne peut pas dire que le Port de Québec serait un créateur d’emplois grâce au projet Laurentia, mais on peut dire qu’il serait un bon siphonneur de l’argent des contribuables », se désole Mme Simard. « Le maire Labeaume exige du gouvernement canadien qu’il approuve et finance le projet avant les élections fédérales, en court-circuitant l’évaluation environnementale. On suggère au maire de respecter la voix des citoyen-nes et les institutions mises en place pour protéger l’environnement, en lui rappelant qu’il y aura aussi des élections municipales l’an prochain », conclut Mme Simard.
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