Éric Martin et Maxime Ouellet viennent de publier chez Lux un livre de combat remarquable. Ils y démontent avec une clarté et une efficacité décapante les différents mythes néolibéraux cherchant à justifier la hausse des frais de scolarité.
L’élite économique est démasquée. Sa volonté d’utiliser l’outillage des universités pour en faire un instrument de recherche au service des entreprises est décrite en long et en large. L’enseignement sera réduit si on laisse faire le gouvernement et les défenseurs de la logique néolibérale en éducation, ils réduiront l’université à des centres d’optimisation et d’innovation de la production capitaliste comme disent les auteurs.
Tous les discours trompeurs sur les modalités de la hausse proposée par le gouvernement et les autorités universitaires sont passées au fil de la critique. La hausse des frais dans certains secteurs particuliers, qui est parfois suggérée, la médecine par exemple, aurait des effets d’exclusion extrêmement importants qui marginaliseraient les étudiant-e-s en provenance des classes populaires.
Le plus odieux, c’est qu’on veut faire payer par les étudiant-e-s et leur famille cette dénaturation du rôle des universités et le reniement de leur mission fondamentale. Les étudiant-e-s devront payer les conséquences de la hausse. Leur endettement s’approfondira et le nombre d’ heures travaillées durant leurs études sera de plus en plus important. Les étudiant-e-s issu-e-s des milieux moins bien nantis se verront bloquer l’accès à l’université pour des raisons économiques.
Mais les jeux ne sont pas faits. "La piraterie organisée par les affairistes et dirigée contre l’école et la pensée " rencontre une résistance importante parmi la population étudiante, chez les professeur-e-s et dans l’ensemble de la population. La manifestation du 10 novembre est la démonstration de la justesse de ce diagnostic.
Le livre se termine par des textes de Guy Rocher, Lise Payette, Omar Aktouf et Victor-Levy Beaulieu qui dénoncent, à leur manière, l’actuelle marchandisation des universités.
Un livre à lire et à relire. Un livre de combat. Un soutien essentiel à la lutte qui est devant nous !