Édition du 30 avril 2024

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Opinion

Images de guerre et opposition

Les stratégies de communication de l’armée canadienne, pour ne pas dire de sa propagande de guerre, sont en train d’intoxiquer toute une génération qui n’a connu que l’ère des restrictions, de l’appauvrissement, des appels incessants aux sacrifices et à la tolérance face aux coupures de services, d’un lent glissement des institutions de solidarité sociales vers celles de la compétitivité mondiale avec ses conséquences d’engagements militaires pour le partage des ressources, la répartition des marchés et l’accès à une main-d’œuvre à bas salaires.

C’est tout le credo, et le seul qu’elles connaissent vraiment, des transnationales, credo qu’elles s’entêtent à défendre dans des campagnes de publicité et « d’engagements dans la communauté ». Le marketing, et des armées, et des grandes compagnies, en vient à soutenir et légitimer les agressions qui sont passées à une vitesse de croisière depuis le 11 septembre 2001.

On a caché aux nouvelles générations tout le pan des réussites des expériences de solidarité, de proximité ou celles de la coopération internationale. En dépit de ce camouflage par des publicités dites « sociétales » vouées aux images de marque des transnationales, une masse critique de la jeune génération, la plus insatisfaite de ce qu’elle voyait ou expérimentait, est partie en quête d’un monde dont on a voulu lui cacher aussi la dure réalité de la misère engendrée par un monde encore dominé par de grandes puissances au sein desquelles dominait à son tour une bourgeoisie mesquine.

A émergé de l’indignation de ce qu’ils-elles ont vu, le mouvement altermondialiste, « jeunesse du monde » qui veut rendre possible un autre monde dont leur rêveuse imagination leur a donné des images concrètes d’évolutions réalisables. Ce qui a été pour ils-elles un motif d’actions engagées dans des formes nouvelles de militantisme.

S’il faut espérer une issue heureuse à cette identification au monde meurtri par l’impérialisme, la tendance dure du militarisme étasunien auquel s’associe un bien misérable et fourbe Canada, n’a pas d’avenir.

Mais l’affrontement entre le mouvement anti-guerre encore modeste et les institutions traditionnelles du militariste canadien est encore loin de départager qui, d’une volonté populaire excédée par l’agression, mais cherchant toujours plus de moyens de s’exprimer, par la rue ou autrement, ou d’un appareil d’occupation sophistiqué et soutenu, lui, par tout un réseau de communication moderne, qui, donc, de ces deux forces confrontées, l’emportera. Ou de l’approfondissement des conflits, ou de leur résolution pacifique.

Guy Roy

2659, rue Gravel

Lévis, QC

G6V 4X4

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Mots-clés : Opinion
Guy Roy

l’auteur est membre du collectif PCQ de Québec solidaire à Lévis.

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