Elle est (mal) remplacée par un nouveau modèle, fait de moins en moins d’épargne, de plus en plus de dettes. Basé sur une politique d’argent facile, ce modèle navigue de bulle en bulle.
Isaac Johsua montre le lien entre surconsommation et crise financière. Lors des épisodes récessifs il faut pousser vers le haut la dépense des ménages. C’est la « titrisation des créances », qui permet aux banques d’accorder toujours plus de crédits. La « financiarisation de la consommation » rend cette dernière dépendante de la valeur du patrimoine, boursier ou immobilier, et permet ainsi de la propulser vers de nouveaux sommets.
Contrairement à ce qu’affirment de larges cercles de la gauche, la crise actuelle n’est pas une crise de sous-consommation. Il s’agit plutôt d’une crise de suraccumulation, c’est-à-dire d’une accumulation du capital qui s’effectue à un rythme tel qu’elle ne peut maintenir le taux de profit escompté par les apporteurs de capitaux.
Le libéralisme postule que la défense des intérêts privés converge en un équilibre collectif. A l’exact opposé, l’auteur montre l’actualité de la thèse de Marx : il y a contradiction entre le caractère de plus en plus social de la production et la forme étriquée d’une propriété privée maintenue. Les décisions que chaque propriétaire privé prend pour sa sauvegarde particulière menacent alors la stabilité générale du système.
On ne sortira pas de la crise sans un changement radical de l’édifice économique et social.
Isaac Johsua est économiste, membre du Conseil scientifique d’Attac
(tiré du site d’ATTAC France)