Édition du 23 avril 2024

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La tyrannie de La valeur - débats pour le renouvellement de la théorie critique

La tyrannie de la valeur. Débats pour le renouvellement de la théorie critique, ouvrage collectif sous la direction d’Eric Martin et Maxime Ouellet sera en librairie le 17 septembre prochain.

La crise économique de 2008 suscité un « renouveau » du discours critique sur le capitalisme. Mais pour les auteur-e-s de La tyrannie de la valeur,cela n’a pas pour autant donné lieu à un approfondissement de la théorie critique, si bien que la crise actuelle du capitalisme s’accompagne d’une crise de l’anticapitalisme, prenant la forme d’une carence théorique.

L’essentiel de ce discours critique, comme celui des mouvements de type Occupy, demeure superficiel en se limitant à une approche subjectiviste dénonçant l’élite du « 1% » et des « vilains » banquiers. Le grand mérite du courant dit de la « critique de la valeur » (Wertkritik ) est d’effectuer un retour au texte de Marx afin d’en dégager une critique substantielle et de retrouver, par-delà le Marx économiciste et subjectiviste, le Marx philosophe et sociologue.

Le capitalisme est ainsi abordé comme un « fait social total », et de sa critique ressort la nécessité d’instituer d’autres formes de médiations sociales et d’autres institutions que celles qui consolident la domination fétichiste du travail, de la marchandise, de la valeur sur la vie, la société, la nature. Le sujet du capital n’est dès lors plus identifié à la bourgeoisie ou au prolétariat eux-mêmes, mais plutôt au processus de valorisation capitaliste que bourgeois et
prolétaires entretiennent mutuellement, sans toutefois en tirer les mêmes avantages.

La tâche prioritaire de la théorie critique est donc double : d’abord comprendre de manière critique les médiations fétichisées du capitalisme, puis penser ce que pourraient être des médiations non aliénées. C’est à ce projet que La tyrannie de la valeur entend contribuer, en analysant l’impact de la valeur sur le salariat, le temps, l’histoire, la technique et la science, le travail féminin... etc, afin d’approfondir et de renouveler le discours de la théorie critique.

Eric Martin est professeur au département de philosophie du Collège Édouard-Montpetit. Maxime Ouellet est professeur à l’École des médias de l’UQAM. Tous deux ont coécrit Université inc. Des mythes sur la hausse des frais de scolarité et l’économie du savoir (Lux, 2011).

Sommaire

Introduction – La crise du capitalisme est aussi la crise de l’anticapitalisme, Eric Martin et Maxime Ouellet

Une histoire de la critique de la valeur à travers les écrits de Robert Kurz, Anselm Jappe

Marx : la critique du capitalisme comme critique du communisme, Jacques Mascotto

« Sérialité » ou « totalité » ? Ontologies du social, capitalisme et socialisme, Gilles Labelle

La valeur n’est pas une substance, Pierre Dardot

Ce que la valeur fait au temps et à l’histoire, Franck Fischbach

Activités féminines, travail et valeur, Marie-Pierre Boucher

Révolution du moteur et machination de la valeur (Essai sur la machine et le capital),
Louis Marion

Comment arrêter l’automate ?, Yves-Marie Abraham

Prolégomènes à une analyse comparative de la sociologie dialectique de Freitag et de la Wertkritik, Jean-François Filion

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