Édition du 7 mai 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Point de mire du 29 janvier 2019

Le débat sur la laïcité sera relancé à compter...

Dans ces points de mire, Presse-toi à gauche présente synthétiquement des éléments d’analyses d’articles publiés dans l’édition de la semaine et explicite ses partis-pris sur les points d’actualité et les débats en cours. Points de mire, pour bien marquer où nous voulons en venir !

Le débat sur la laïcité sera relancé à compter de février et personne ne peut l’éviter, des libéraux à QS en passant par le PQ. La CAQ veut jouer la carte du nationalisme identitaire, du « nous » contre « l’autre ». Elle proposera une laïcité du même type que celui de la Charte de la laïcité du PQ croit Jean-Claude Ravet dans un texte tiré du blogue de la revue Relations. La politique du PQ autour de la « Charte des valeurs » a alors entrainé le débat vers la bas-fonds de la bêtise et l’éveil des discours d’extrême-droite décomplexés. Ravet rappelle que la laïcité « n’est pas un jugement sur la religion et n’implique aucunement que des personnes croyantes soient exclues de l’exercice d’une fonction représentative de l’Etat. » Il affirme que « ce que la laïcité affirme, c’est que l’Etat, en tant qu’institution, ne s’identifie à aucune religion ».

François Legault était en France récemment et il a montré par ses prises de parole son image du « commis voyageur au service du grand capital » qui se moque totalement des enjeux environnementaux malgré les belles paroles émises par son gouvernement après son élection. Bernard Rioux et André Frappier rappelle les (non) engagements de la CAQ en matière de lutte aux changements climatiques et de justice sociale. Ils s’attardent notamment sur le projet visant à relier l’Ontario et le Québec par un gazoduc puis à exporter des énergies fossiles à partir de Saguenay. Les groupes écologistes dénoncent les manoeuvres de Legault et les auteurs soulignent à juste titre l’absence du premier ministre à la COP24 mais son empressement à participer à la grande messes du 1% à Davos.

Plateforme altermondialiste dénonce la situation au Venezuela ainsi que les visée impérialistes qui veulent favoriser un coup de force contre le gouvernement Maduro et mettre un terme à la révolution chaviste. Faisant un retour sur les dernières décennies dans ce pays ayant connu des émeutes de la faim et la répression policière, les auteurs montre que la période sous Chavez a été somme toute positive pour les plus pauvres de la société vénézuélienne. L’arrivée de Nicolas Maruro au pouvoir a provoqué une coupure et l’autoritarisme fut érigé en système. Puis la chute des prix du pétrole a coupé l’afflux de revenus permettant à l’opposition de droite de revenir à la charge et remettre la légitimité de Maduro en question et multiplier les tentatives de déstabilisation. Plateforme altermondialiste rejette les tentatives d’interventions impérialistes et appelle à appuyer le mouvement populaire et les intellectuel.le.s qui maintiennent la flamme de la démocratisation et de la justice sociale vivante.

Par ailleurs, Presse-toi à gauche souhaite faire écho au débat qui ne tardera pas de traverser QS et toute la société québécoise à propos de la laïcité. Le texte de Pierre Mouterde publié la semaine dernière ainsi que celui de Jean—Claude Ravet qui parait sur notre site cette semaine s’inscrivent dans cette volonté. Vous êtes invité.e.s à nous faire parvenir vos contribution à l’adresse suivante : redaction@pressegauche.org

Sur la scène internationale

Crises c’est le mot qui caractérise la situation mondiale. Crise d’abord au Vénézuela. Crise en France avec les gilets jaunes, crise au Moyen-Orient avec la militarisation d’Israël et enfin crise économique et rôle de la Banque Mondiale. Ce sont donc ces crises qui ont motivé nos choix d’articles.

VÉNÉZUELA

Contre l’intervention putschiste, pour une sortie démocratique de la crise. L’article articule clairement sa position : « Nous soutenons fermement les campagnes condamnant cette tentative de coup d’État et d’intervention impérialiste, qui viole le cadre minimum de la souveraineté nationale. » Découlant de cette position, il est important : « d’affirmer que seul le peuple brésilien peut décider de son avenir : « nous ne voyons aucune issue par le biais d’un coup d’État impérialiste. Laissons le peuple vénézuélien, libre, souverain, décider démocratiquement de son avenir.

L’article se termine en réaffirmant la souveraineté du peuple brésilien et la nécessité d’une solution démocratique. 

France

Le phénomène des gilets jaunes fait les manchettes depuis plusieurs semaines. Mais le prochain mois sera aussi crucial dans le développement des mobilisations car le mouvement syndical commence à sortir de sa léthargie et à avancer le mot d’ordre de grève générale. Notre premier article est une déclaration à l’action du mouvement syndical Solidaire.

Nous publions le texte de l’appel à la grève générale du 5 février par la CGT , la réaction de Solidaires qui entre dans le mouvement et le soutien de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon à l’appel d’Eric Drouet figure connue des Gilets jaunes de faire du 5 février le début d’une grève générale illimitée. Olivier Besancenot du Nouveau parti capitaliste a également donné son soutien à l’appel d’Éric Drouet.Une véritable convergence va-t-elle se concrétiser ?]À suivre.

Le deuxième texte retenu pour les gilets jaunes doit absolument se lire avec un tasse de café ou de tisane. Il est loin de se lire facilement mais il demeure riche d’enseignements. Gilets Jaunes, l’urgence de l’acte. Ce texte situe le mouvement des gilets jaunes dans la crise sociale française que tout le monde avait prévue mais qualifier différemment : « Ainsi, depuis un certain temps déjà, un Jean-Luc Mélenchon diagnostique une « situation pré-révolutionnaire » et en appelle à une « révolution citoyenne » qui le porterait au sommet de l’État. Ces propos entrent en résonance avec le cycle des rébellions populaires ouvert par la crise de 2007-2008, des mouvements qui, à l’instar du mouvement espagnol d’occupation des places (15M), refusent pour la plupart de se situer sur l’axe gauche-droite[1]. Saisissant l’opportunité offerte par l’éclatement de ce clivage qu’elle s’emploie à également à récuser à sa façon, l’extrême-droite, de Marine Le Pen à Alain Soral, appelle de son côté à une « révolution patriotique » des « vrais Français » contre les « élites mondialisées ».

Au delà de ces visions politiques le phénomène des gilets jaunes est une phénomène alliant des idéologies contradictoires et des traits communs hors de l’ordinaire. C’est ce que ce texte tente de décrire dans toute sa complexité. Après cette lecture ardue, nos avons choisi deux témoignages de militante et militant en lutte. Du vrai bonbon à lire. Gilets jaunes : Témoignage de Barbara et Parole de Gilet Jaune

ISRAEL

La situation au Moyen-Orient est toujours explosive et Israël en est un élément essentiel. Dnas les deux articles, il y est décrit le rôle de l’armée israélienne.

Le retour du militarisme Dans ce texte c’est l’arrivée d’un nouveau chef d’état major qui illustre le retour à une idyllisation de l’armée dans l’ensemble de la société israélienne : « Une orgie militariste farouche est aujourd’hui à son apogée, comme elle l’était à l’époque, après la guerre des Six Jours de 1967. »

Et l’armée y est décrite comme : « Une armée dont les principales activités sont l’oppression, l’abus et le contrôle brutal de civils innocents, la lutte contre les garçons pieds nus, l’utilisation de tirs de sniper sur les manifestants et la défense contre les couteaux [de jeunes Palestiniens] jouit d’un halo d’héroïsme comme si elle était riche en expérience au combat. » Nous vous invitons à compléter ce tableau avec le document suivant :

Les soldats de « l’armée de défense israélienne » apprennent à tuer des civils désarmés. Mais ils jouissent de l’immunité face à toute enquête. Là l’armée est clairement caractériser comme killers : « Les soldats de « l’armée de défense israélienne » apprennent à tuer des civils désarmés. Mais ils jouissent de l’immunité face à toute enquête. »

CRISE ÉCONOMIQUE

La démission du président de la Banque mondiale doit inciter les pays à rompre tous les accords avec les institutions de Bretton Woods. Ce court article est vraiment instructif sur le fonctionnement de la banque mondiale, celle qui, en fait, contrôle le monde : « Si le Conseil d’administration de la BM est censé élire son président pour un mandat de cinq ans, une règle tacite impose en réalité que ce poste soit réservé à un représentant des États-Unis, directement désigné par le président étasunien, au mépris de tout principe démocratique. Depuis 1946, douze hommes ont été nommés au poste, tous de nationalité étasunienne.  »

L’article se termine en dénonçant le rôle international de la Banque Mondiale comme défenseur des intérêts capitalistes des pays riches au détriment des pays pauvres, des droits humains et de l’environnement.

Bonne lecture.

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