Ce sont ceux qui pensent encore que ce monde restera inchangé, que les nations libres seront soumises à nouveau (Irak), que les femmes vont docilement rentrer chez elles pour 1,200.00$ par année (garderies), que les immigrant-e-s vont accepter d’être des citoyen-ne-s de seconde classe, sans droits (Arar), que la jeunesse va se refroidir (étudiant-e-s), que les poêtes vont se taire (Festival de Trois-Rivières), que les révolutionnaires vont renoncer à la subversion (Colombie), que les ouvrièr-e-s vont courber l’échine indéfiniment (Chantier maritime Davie), que les syndicalistes vont baisser les bras (les centrales en campagne), que la science sera aveugle au lieu d’ouvrir des horizons nouveaux (cellules souches).
Les plus grands illusionnistes, ce sont ceux qui s’acharnent à faire croire que la solidarité entre humains va s’éteindre à cause de l’individualisme, que le progrès social est à bout de souffle et immobilisé et que vont mourir, faute d’espace où se déployer, les espoirs en un monde meilleur.
Notre plus grande misère serait de désespérer du potentiel d’un peuple qui se soulève subrepticement. Après vingt-cinq de prison, Mandela continuait de dire que "ce sont les masses qui font l’histoire". Nul peuple ne sera exempté de s’extirper de sa chrysalide pour progresser sur la voie de son émancipation. Surtout pas le nôtre, malgré la sclérose du PQ.