Édition du 23 avril 2024

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Opinion

Le "virage vert" de l’ADQ

Une réplique de droite à la droite : inconcevable

Un argumentaire de droite ne saurait répondre à un point de vue de droite. Comment les Verts ou les écologistes parviendront-ils à riposter aux discours et aux gestes de l’ADQ si ce parti doit se refaire une image en présentant un programme en faveur de l’environnement tout en soutenant Rabaska ? Voilà qui devrait obliger Verts et écolos à raffiner leur discours de manière à cerner ce qui se cache de menace à la planète derrière les prétentions nouvelles de l’ADQ de revendiquer un virage écologique de l’État québécois dont elle aspire à prendre la direction.

Qui doit donc se mettre au vert ? Les familles en fermant le robinet lors du brossage des dents ? Les individus en sélectionnant leurs déchets pour un recyclage économique pour leur municipalité ? Les femmes en usant de serviettes hygiéniques lavables ? Il n’y a bien sûr aucun risque à prétendre responsabiliser les gens, mais que devient le principe des « pollueurs payeurs » si chacun n’est plus responsable que du secteur privé ou de la niche qu’il occupe dans une société mondiale encore dominée par de gigantesques entreprises de démolition systématique des écosystèmes. Les sables bitumineux n’en étant que la pointe de l’iceberg et l’engagement des complexes militaro-industriels consacrant la touche finale à une œuvre de destruction massive dans leurs sales guerres.

À l’ADQ et à son auditoire, il faudra dire les choses en face : ceux qui menacent la planète sont leurs propres clients politiques, ceux qui se sont offerts bénévolement pour financer leur aspiration au pouvoir parce justement ils veulent garder une hégémonie sur la société qui leur assure, et richesses, et pouvoirs, arrachés aux petites gens. Leur demander de seulement envisager d’être cibler comme responsables les rend malades et ils trouvent réconfort dans les discours rassurant d’un Bush et de sa marionnette servile, Harper, qui ne souhaitent aucun objectif coercitif à la réduction des gaz à effet de serre. Qu’on se le dise, comme Dion l’affirme de son côté : il y aura des affaires à brasser en toute bonne conscience dans le vert. Qu’il soit entendu aussi que le sauvetage de la planète ne doive en aucune manière nuire à l’économie selon Bush.

Comprenez : à toutes ces richesses que les décisions politiques des dernières années, dans les parlements et avec la connivence honteuse de tous les partis, ont mises à leur disposition au détriment de la santé écologique et socio-politique du monde. La richesse est bien là, qu’il faudrait « créer » selon Madame Marois. Le pouvoir qu’il faut ébranler pour qu’il cède du terrain est bien là lui aussi, campé dans un statu quo auquel il s’accroche et dont presque tous les aspirants restent d’impuissants discoureurs de droite qui s’interpellent à droite, avec quelques subtiles et invisibles divergences, loyaux qu’ils sont les uns envers les autres et envers un régime capitaliste assez arrogant pour nier même les conséquences avérées de leurs prises de positions.

Mots-clés : Opinion
Guy Roy

l’auteur est membre du collectif PCQ de Québec solidaire à Lévis.

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