Édition du 30 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Environnement

Le 26 octobre, marchons ensemble contre les bitumineux à Sorel-Tracy !

Bonjour,

Après avoir construit l’installation nécessaire pour recevoir du pétrole par train à sa raffinerie montréalaise, la pétrolière Suncor amène maintenant le brut de l’Ouest canadien jusqu’à Sorel-Tracy.

L’ installation de déchargement ferroviaire y est en opération. Le pétrole est entreposé temporairement dans des réservoirs que la compagnie Kildair a récupérés d’Hydro-Québec. Il est ensuite transbordé deux fois par mois dans des bateaux citernes géants qui, après avoir traversé le lac St-Pierre l’emmène aux États-Unis ou ailleurs dans le monde (Italie, notamment) en passant par le Golfe du Saint-Laurent.

Suncor et Kildair n’ont pas eu besoin de passer par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement pour faire transiter le pétrole albertain par Sorel-Tracy. « Il a été déterminé avec les autorités gouvernementales qu’il n’y avait pas de nécessité de faire des audiences publiques. On a travaillé avec le ministère de l’Environnement et la Régie du bâtiment pour avoir tous les permis requis », explique le PDG de Kildair, Daniel Morin.

Le ministère de l’Environnement explique qu’il n’y a des audiences publiques que pour l’implantation d’un installation. Or, dans ce cas, Kildair réutilise des réservoirs qui existaient déjà. La compagnie n’avait donc besoin que d’un certificat d’autorisation, qu’elle a obtenu en décembre 2013 après avoir démontré que les mesures de sécurité avaient été « renforcées ».
 
Et pourtant le pétrole transporté est loin d’être sans danger ; il est de nature bien plus volatile que le pétrole conventionnel.

De plus, en cas de déversement, le pétrole lourd issu des sables bitumineux serait encore plus dommageable pour le Saint-Laurent que du pétrole léger comme à Lac-Mégantic. « Les résidus bitumineux sont beaucoup plus récalcitrants, beaucoup plus difficiles à éliminer du milieu naturel et beaucoup plus toxiques », explique Émilien Pelletier, professeur spécialisé en chimie et écotoxicologie à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski. Il explique que le pétrole lourd est susceptible de couler plus rapidement au fond de l’eau et est moins vite dégradé par les bactéries que du pétrole de schiste, par exemple.

Équiterre rappelle que « le pétrole issu des sables bitumineux est un pétrole lourd qui coule lorsqu’il entre en contact avec l’eau », contrairement au pétrole léger qui a tendance à flotter ».

« Un déversement de pétrole des sables bitumineux survenu au Michigan en 2010 dans une municipalité de 7400 habitants a causé des dommages de plus d’un milliard de dollars. Quatre ans après l’incident, la compagnie n’a toujours pas réussi à nettoyer le pétrole déversé. Imaginez l’impact sur l’écosystème du fleuve Saint-Laurent ! », ajoute M. Guilbeault.

Greenpeace nous met en garde et nous donne plusieurs raisons de dire NON à ce projet d’exportation pétrolière :

 Le projet d’exportation de Sorel contribuera à l’expansion prévue des sables bitumineux, un des plus « sale » au monde.

 Le pétrole des sables bitumineux sera exporté sous forme non raffiné (c’est ce que les spécialistes avancent quoique la compagnie ne veut pas le confirmer).

 Les communautés n’ont pas accès à l’information sur le type de pétrole et le moment qu’il est transporté sur leur territoire.

 De 20 à 30 pétroliers partiront de Sorel chaque année augmentant ainsi les risques de déversements.

 L’an dernier, bien au courant des plans des pétrolières de l’Ouest, le gouvernement fédéral a modifié en douce la largeur permise des pétroliers naviguant sur le fleuve Saint-Laurent. Ces derniers sont passés d’une largeur maximale de 32 à 44 mètres (et peuvent donc contenir plus de pétrole... et en déverser plus).

 Les communautés locales n’ont pas été consultées ni même la Ville de Sorel-Tracy qui n’était pas vraiment au courant d’importants aspects liés à ce projet d’exportation de pétrole.

 Il n’existe pas de plan d’urgence contre un déversement pour la plupart des municipalités, incluant celle de Sorel-Tracy.

 Environnement Canada a confirmé que le pétrole lourd des sables bitumineux ne peut être récupérer grâce aux techniques conventionnelles, car il coule dans l’eau lorsqu’il y a présence de sédiments (et probablement en l’absence de ces derniers aussi, voir l’expérience de la rivière Kalamazoo).

 Il est impossible de récupérer de grande quantité de pétrole dans le fleuve. Seulement 5 à 20 % du pétrole pourrait être récupéré en cas de déversement dans le fleuve (sauf période de glace en hiver où cette opération serait impossible).

 Le Lac Saint-Pierre (qui commence à Sorel) est une Réserve mondiale de la Biosphère de l’Unesco et est un site RAMSAR en vertu de la Convention relative aux zones humides d’importance internationale. Elles comptent 103 îles.

Le 26 octobre, marchons ensemble contre les bitumineux à Sorel-Tracy !

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