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Économie

Économie : le désaxement des planètes (4)

Les menaces d’une économie mondiale « désynchronisée »

En deux ans de présidence, Donald Trump a semé le chaos dans toute l’organisation économique mondiale. Ses attaques ont été d’autant plus faciles que les défenseurs de la mondialisation heureuse n’ont jamais voulu voir les ravages et les déséquilibres créés par ce système, comme ils n’ont jamais constaté la faillite du néolibéralisme après la crise de 2008. Aujourd’hui, le monde est plus divisé et instable que jamais. Certains parlent « d’une nouvelle guerre froide » commerciale.

28 octobre 2018 | tirée de mediapart.fr

-Désynchronisation.

Depuis quelque temps, les responsables politiques et économiques ne jurent plus que par ce terme technique pour décrire l’économie mondiale. Comme s’il fallait à tout prix se garder de mots plus précis pour parler de la situation actuelle. Comme s’il fallait surtout ne pas évoquer les risques de guerre commerciale, les divisions et les divorces entre les grandes zones régionales économiques, mais aussi au sein même de ces zones. Comme s’il fallait encore donner l’illusion de simples trous d’air passagers.

Pourtant, tout se délite sous nos yeux. Cela va si vite que les observateurs en restent stupéfaits. Jamais ils n’auraient pensé que les piliers de cette organisation mondiale, modelée par trente ans de néolibéralisme, étaient si vermoulus. En deux ans de présidence, Donald Trump a ébranlé tout l’édifice, au nom de « America First ».

Le monde vit désormais au rythme des tweets imprécateurs et vengeurs du président américain. Toutes les semaines ou presque, il agite de nouvelles menaces, promettant une guerre commerciale à tous les pays « qui abusent de la générosité américaine », remettant en cause unilatéralement des traités et des accords internationaux, répudiant d’un geste des organisations conçues au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sous les applaudissements d’une partie de l’opinion publique américaine, minée par le chômage et les inégalités (lire ici, ou là encore).

La confusion politique de Donald Trump est en train de créer un chaos mondial. Personne ne sait plus sur quel pied danser, quel sera l’environnement politique, économique, diplomatique dans les mois à venir. D’un tweet rageur, le président américain peut décider de tout bousculer dans la nuit. Même si les effets de la politique américaine ne sont encore qu’à leurs prémices, beaucoup s’alarment des risques potentiels qu’elle recèle : la destruction menace, et elle pourrait ne pas être créatrice, selon eux.

Les États, les alliés historiques, les organisations internationales assistent impuissants à cette décomposition. Ils sont d’autant plus démunis qu’ils ne savent défendre que l’ordre ancien, sans proposer la moindre réforme. La crise de 2008 a pourtant été le signal de l’épuisement du système néolibéral.
Il ne se passe pas une grande réunion internationale (G8, G20, sommet du FMI, etc.) sans que l’un ou l’autre des participants ne rappelle son attachement et celui de tous les autres à l’ordre existant, leur croyance dans les bienfaits du libre-échange. Tous, à des degrés divers, contestent les décisions du gouvernement Trump, montrant que le leadership mondial américain ne va plus de soi.

Tant bien que mal, ils tentent de préserver ce qui peut l’être, d’en appeler aux mécanismes habituels de résolution des différends. Ainsi, la Chine a fait appel à l’arbitrage de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) face aux décisions américaines d’imposer des sanctions douanières sur ses importations. L’Union européenne, le Canada, la Russie, la Turquie se sont joints à la requête de Pékin. Ces démarches concertées auraient pu paraître, il y a encore quelques années, comme une menace pour le gouvernement américain. Elles ont eu l’écho d’un froissement de papier dans le brouhaha mondial.

Car qui se soucie désormais de l’OMC ? L’organisation internationale chargée d’établir les règles des échanges mondiaux a tellement conscience de sa délégitimation qu’elle a annoncé ces dernières semaines sa volonté de se réformer, afin d’instituer de nouvelles règles de fonctionnement, d’établir un nouveau cadre pour les échanges internationaux afin de défendre le libre-échange.

Mais il est trop tard, bien trop tard. La faillite de l’OMC ne tient pas seulement à son échec à faire approuver le cycle de Doha, censé libéraliser encore plus les échanges internationaux, suivis par une succession de traités bilatéraux (Ceta, Tafta, Nafta, Traité des pays du Pacifique) qui ont pris le relais des accords internationaux. La faillite de l’OMC est d’abord morale. Pendant des années, cette organisation a défendu avec acharnement et aveuglement un néolibéralisme marqué par une financiarisation et une mondialisation à outrance. Elle a décidé de passer sous silence tous les écarts de concurrence de la Chine, le creusement des inégalités sans précédent, les destructions massives tant sociales qu’environnementales que ce commerce international dit libre et non faussé induisait.

Dans un rapport publié fin septembre, la Cnucted a dressé le constat des bienfaits du libre-échange tel que défendu par l’OMC : une concentration sans précédent des flux commerciaux mondiaux entre quelques mains. 1 % des grands groupes ont 57 % du total des échanges en 2014, selon la Cnucted. La part des 5 % des premières entreprises exportatrices s’élève à plus de 80 % des échanges. Et le groupe des 25 % des premiers groupes exportateurs réalise 100 % du commerce mondial. « De véritables rentes et monopoles mondiaux se sont constitués », insiste la Cnucted. Ces situations « sont le résultat de barrières nouvelles et plus intangibles, reflétant les protections renforcées dont disposent les grands groupes et leur capacité à exploiter les lois et les règles nationales pour augmenter leurs profits et éviter l’impôt », analyse le rapport.

Dès lors, il n’y a rien d’étonnant à ce que les populations se révoltent, qui assistent impuissantes à la dégradation sans fin de leurs conditions de travail et de vie, constate l’économiste Stephen Roach. « La globalisation a perdu son soutien politique », dit-il.

L’économiste de Goldman Sachs – qui a inventé à la fin des années 90 le concept de BRICS (pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) – se montre sévère sur l’aveuglement des élites, sur les supposés fondements théoriques qui ont justifié cette mondialisation et les bienfaits du libre-échange, à l’heure du numérique.

« La vérité oblige à dire qu’il n’y a pas de théorie rigoureuse de la globalisation. Le mieux que les économistes puissent offrir est le cadre établi par David Ricardo [économiste britannique considéré comme l’un des fondateurs de l’économie classique – ndlr] au début du XIXe siècle […]. Sans surprise, le monde d’aujourd’hui ressemble peu à celui de Ricardo, il y a deux siècles. […] Et les économistes ont échoué à prendre en compte les problèmes inhérents à la globalisation. En s’accrochant à une théorie antique, ils ont ignoré l’ici et maintenant, la colère montante du monde du travail », accuse Stephen Roach dans un de ses récents articles sur la déconnexion de la mondialisation.

Vers une nouvelle guerre froide commerciale ?

C’est sur cette colère-là que surfe Donald Trump. Toutefois le président américain n’est pas un protectionniste à l’ancienne, mais plutôt un dérégulateur à tout-va, en fonction des intérêts d’une ploutocratie dominante. Ainsi, il rétablit des barrières douanières sur des produits industriels importés, mais prône en même temps une dérégulation totale de la finance, en demandant la destruction des maigres encadrements instaurés après la crise de 2008. Il est bien entendu contre la remise en cause des monopoles, créés notamment par les géants du numérique. Il est contre les accords commerciaux, disant préférer les accords bilatéraux, mais resigne sans changement réel le traité avec le Mexique et le Canada qu’il avait dénoncé auparavant. Sa seule constance est de repousser tout accord et tout règlement environnemental. Il a un avis tranché sur le sujet depuis longtemps : le changement climatique est une baliverne.

Le président américain veut voir dans les chiffres la justesse de sa politique. « Des milliards reviennent et vont revenir dans les coffres des États-Unis, grâce aux tarifs douaniers », se félicitait-il encore ces derniers jours. Alors que la Chine donne des signes d’essoufflement, que l’Europe elle aussi ralentit, l’économie américaine continue d’afficher des signes de bonne santé apparents. Au troisième trimestre, la croissance a été de 3,5 %.

Mais tout cela pourrait fondre comme neige au soleil, s’inquiètent des analystes, paniqués par l’effondrement en cours des places boursières. Le ralentissement économique du reste du monde risque, à un moment ou à un autre, d’avoir des répercussions aux États-Unis, selon eux. Ils voient dans les chiffres des messages d’essoufflement de la machine américaine. L’activité américaine, notent-ils, n’a pas été soutenue grâce à une reprise des investissements ou des exportations mais par une hausse de la consommation – soutenue par une relance budgétaire et les cadeaux fiscaux consentis en début de mandat – et par une reconstitution élevée des stocks. Ceux-ci représentent à eux seuls plus de 2 % de la croissance.

Faut-il y voir des achats de précaution par crainte de nouvelles surtaxes sur les importations, notamment en provenance de Chine ? Impossible à dire, à ce stade. Les nouvelles barrières douanières instituées par le gouvernement américain, cependant, sèment la confusion. Alors que les tensions montent entre Washington et Pékin, que Donald Trump menace de ne pas rencontrer son homologue chinois au G20 si celui-ci ne fait pas plus de compromis, les inquiétudes s’amplifient dans tous les grands groupes, ceux qui ont été les grands bénéficiaires de la globalisation.

Tous redoutent de voir remise en cause la « chaîne de valeurs » qui leur a permis de jongler entre les pays et les systèmes, de délocaliser ici pour bénéficier d’une main-d’œuvre toujours plus bon marché et là pour profiter d’une fiscalité zéro, en faisant faire trois fois le tour du monde à leurs produits, puisque le transport ne coûtait quasiment rien.

Déjà, les grands groupes de technologie hurlent, en insistant sur les risques de rupture tant ils sont devenus dépendants des approvisionnements en puces et en microprocesseurs en provenance de Chine. Sans Foxconn– le sous-traitant chinois d’Apple –, plus d’iPhone, ont alerté des analystes. Donald Trump, à l’été, a pris la peine d’appeler personnellement le président d’Apple, Tim Cook, pour lui indiquer qu’il n’y aurait aucune rétorsion douanière sur les importations chinoises du groupe.

Mais la crainte s’est installée. « Une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis risque de menacer toutes les avancées technologiques », préviennent certains économistes. Pour eux, la suprématie technologique américaine n’est pas si établie que cela. La Chine pourrait rapidement devancer les États-Unis. D’autant que le gouvernement de Xi Jinping, prenant acte de la rupture consommée avec l’Amérique, risque de décider de redoubler d’efforts afin d’affirmer le pouvoir chinois en ce domaine.

En attendant, les observateurs suivent avec attention les changements à Pékin. Critique de longue date de l’impéritie américaine, le gouvernement chinois est en train de créer un mouvement de revers pour contrer les décisions américaines. Le mouvement était déjà engagé depuis plusieurs années, mais il s’est accéléré à la faveur des oukases de Donald Trump, de l’embargo iranien. Une alliance formelle se constitue avec la Russie, l’Iran, et même des anciens alliés de l’Amérique comme la Turquie et des pays africains, afin de constituer un nouveau bloc d’échanges échappant au contrôle américain, en dehors du dollar.

Même le Japon, ennemi historique de la Chine mais totalement déstabilisé par l’attitude américaine, a renoué avec le gouvernement de Xi Jinping. Dans la semaine, le premier ministre japonais Shinzo Abe s’est rendu à Pékin pour rencontrer le président chinois. Les deux pays ont convenu de renforcer leurs relations commerciales et de coopération technologique.

L’émergence de ce nouveau bloc économique et commercial sonne le glas de la mondialisation, telle que ses thuriféraires l’avaient conçue après la chute du mur de Berlin. Certains prédisent que cette situation ne pourra conduire qu’à l’affrontement entre la Chine et les États-Unis. Un nouveau concept est apparu ces derniers mois : celui de « nouvelle guerre froide » commerciale. Et « elle pourrait durer des années », mettent en garde des économistes.

La fin de l’esprit de coopération

Entre ces deux blocs, il y a l’Europe, toujours aussi muette et inconsistante. C’est peu dire que les attaques de Donald Trump, les remises en cause du cadre issu de la Seconde Guerre mondiale, les sanctions imposées aux importations européennes aux États-Unis ont déstabilisé tous les responsables européens. Jamais ils n’auraient pensé qu’un gouvernement américain puisse désaxer cette alliance historique, cette « amitié indéfectible ».

Non seulement Donald Trump ébranle le cadre des relations entre les deux continents, mais il enfonce le plus de coins possible au sein de l’Union européenne, plus divisée que jamais, tant ses politiques imbéciles au moment de la crise de l’euro ont miné ses fondements. Les réactions européennes se font donc en ordre dispersé, l’Est jouant contre l’Ouest, le Nord contre le Sud, le président américain prenant un certain plaisir à rajouter du sel sur les plaies.

Pour le Royaume-Uni, qui a toujours choisi « le grand large » depuis 1945, l’attitude américaine a créé une déception magistrale. Il n’est plus l’allié privilégié, quelles que soient les circonstances, de Washington. Les difficultés du gouvernement britanniqueà trouver un cadre pour le Brexit s’expliquent aussi par cela. Non seulement il ne veut pas endosser les conditions de l’Union européenne, décidée à lui faire payer son divorce européen au prix fort, le plus élevé possible afin de dissuader tout autre candidat à la sortie. Mais il a aussi du mal à se projeter vers autre chose. Tous les schémas qui avaient été imaginés au moment du vote sur le Brexit, d’une Grande-Bretagne commerçant sans entrave avec l’ensemble du monde, restant le cœur financier des échanges internationaux, ont disparu. Le gouvernement britannique n’a plus en face de lui qu’une organisation internationale en voie de décomposition, un paysage où tout est devenu mouvant.

Le pays le plus atteint par les attaques américaines est sans aucun doute l’Allemagne. La réunion de l’Otan cet été a été un choc pour Angela Merkel. « L’Amérique n’est plus un partenaire sûr », a dû constater la chancelière allemande ce jour-là. Depuis, les attaques de Donald Trump contre Berlin n’ont pas cessé, dénonçant un jour les excédents commerciaux allemands faramineux sur le dos de l’Amérique, un autre sa proximité avec la Russie, un troisième son irresponsabilité en matière de défense.

Berlin ne se fait plus aucune illusion : après la Chine, elle est devenue la cible privilégie de Donald Trump. Son modèle mercantiliste, reposant sur des excédents commerciaux gigantesques – 9 % de son PIB –, obtenus grâce à une compression inédite de la demande intérieure, concentre toutes les critiques du président américain.

L’Allemagne n’a jamais voulu jusqu’à présent entendre les reproches sur ce modèle, dénoncé par nombre d’économistes comme source de graves déséquilibres dans l’économie mondiale. Pour les Allemands, c’est juste la démonstration de leur vertu. Mais quand Donald Trump menace d’imposer une surtaxe de 25 % sur toutes les importations automobiles en provenance d’Europe, en clair sur les ventes de BMW, Mercedes, Audi et Volkswagen, premiers fournisseurs européens aux États-Unis, c’est une tout autre histoire. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a été dépêché en urgence cet été pour rencontrer le président américain.

Un compromis a été annoncé. Donald Trump a accepté de surseoir à sa menace de taxation sur les importations des automobiles européennes. En contrepartie, Jean-Claude Juncker a promis d’augmenter les importations de soja et de gaz de schiste américains. Une grande renégociation commerciale entre les États-Unis et l’Europe a été lancée. Le gouvernement américain souhaite la suppression de toutes les taxes sur les échanges entre les deux continents portant sur le secteur automobile. Mais il veut aussi obtenir la suppression de toutes les normes et réglementations sanitaires sur les produits agricoles et agroalimentaires, afin de favoriser les importations américaines en Europe. Au risque de détruire toute l’agriculture européenne.

Ces derniers temps, Donald Trump s’impatiente : les discussions entre les États-Unis et l’Europe ne vont pas assez vite à son goût. Il accuse les Européens de traîner des pieds. Même si le gouvernement allemand est très affaibli politiquement, il a envoyé de discrets signaux à Washington pour dire qu’il pèserait de tout son poids pour faire avancer les négociations commerciales. Est-ce de sa propre initiative ou avec l’assentiment des autres pays membres ? Berlin est-il prêt à vendre l’agriculture européenne pour sauver son automobile ? En tout cas, après des années de blocage, l’Europe accepte de discuter des importations de bœuf américain en Europe.

En attendant, le gouvernement allemand multiplie les gestes à destination de la présidence américaine pour calmer sa fureur. Il promet d’augmenter très rapidement ses achats de gaz américain au détriment du gaz russe, comme Donald Trump l’avait exigé au moment du sommet de l’Otan. Il met également tout son poids pour empêcher une taxation européenne des Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), dont ne veut pas entendre parler Washington. Pour éviter de s’opposer trop frontalement au projet français, Berlin a proposé d’instituer un impôt mondial sur les géants du numérique. Autant dire que cette proposition a toutes les chances de voir le jour aux calendes grecques.

« Les succès commerciaux de Donald Trump ne sont qu’apparence. Ils risquent d’être une victoire à la Pyrrhus », pronostique Joseph Stiglitz. Pour lui, l’ébranlement de l’ordre mondial tel que le provoque le président américain risque de se retourner contre les États-Unis, contre les démocraties occidentales. Tout aussi alarmiste,l’économiste très orthodoxe Barry Eichengreen redoute que « le dollar ne perde sa suprématie de monnaie mondiale d’ici cinq à dix ans ». C’en serait alors fini de l’hégémonie américaine.

L’histoire n’est pas écrite. Les tensions et les bouleversements provoqués par la crise du néolibéralisme et la politique de Donald Trump ont cependant déjà fait un mort : la confiance. S’il y eut une seule chose positive durant la crise de 2008, ce fut la volonté de coopération des États, leur désir d’apporter une réponse globale – même si l’Europe a beaucoup tergiversé – à une crise mondiale pour éviter l’effondrement de tout le système.

Aujourd’hui, cet esprit de coopération a disparu. Chacun joue pour soi. Si une nouvelle crise arrive, il y aura peut-être des actions coordonnées au nom des intérêts bien compris de chacun. Mais à quelles conditions ?

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