Les Premières Nations craignent que le renversement du flux de l’oléoduc et sa plus grande utilisation ne mène à des déversements qui pourraient contaminer la nappe phréatique. Ils font également valoir que le bitume albertain est plus « corrosif » que les produits pétroliers acheminés actuellement par le pipeline. Les Premières Nations sont également bien au fait des impacts catastrophiques de l’exploitation des sables bitumineux sur l’environnement et sur les communautés. Elles craignent la construction, l’inversion ou la conversion de pipelines qui sont essentielles à l’industrie et au gouvernement Harper qui souhaitent le triplement de la production des sables bitumineux.
Enbridge n’est pas digne de confiance selon le gouvernement de la Colombie-Britannique
Il y a moins d’un mois, la Colombie-Britannique s’est opposée au projet de pipeline Northern Gateway d’Enbridge. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a mentionné qu’ :
* Enbridge n’a pas démontré qu’elle serait capable de répondre de manière efficace à une fuite du pipeline ;
* Enbridge est responsable de 11 déversements de plus de 1000 barils entre 2002 et 2012 ;
* Enbridge n’a qu’un plan préliminaire d’intervention en cas de déversement ;
* Enbridge doit faire plus d’études et de planification ;
* Enbridge ne respecte pas les standards ;
* Enbridge ne suit pas les procédures ;
* Enbridge n’apprend pas de ses erreurs ;
* Enbridge n’est pas rassurante quand elle dit : « faites-moi confiance » (« Trust me ») ;
* Enbridge etc.
Quelques rappels troublants…
Récemment, nous avons aussi réitéré des inquiétudes concernant le projet d’Enbridge suite à la diffusion d’un reportage à la télévision de Radio-Canada révélant plusieurs faiblesses dans le pipeline Ligne9 d’Enbridge qui passe sous le terrain d’une résidente de la Rive-Nord de Montréal.
La Presse nous apprenait également qu’Enbridge doit faire cet été des dizaines d’excavations afin de vérifier des anomalies découvertes dans son vieux pipeline 9B, qui traverse toute la couronne nord de Montréal. Pour la seule municipalité de Mirabel, on parle de 75 excavations sur à peine 20 kilomètres.
Enbridge investit des millions dans une campagne de promotion et de relations publiques et tente d’acheter les municipalités situées sur le tracé du pipeline avec dons de milliers de dollars (voir ces intéressantes cartes intéractives ici et ici - en anglais) au lieu d’investir cet argent dans la sécurité.
Enbridge a été reconnue coupable et condamnée pour le plus grand déversement pipelinier de l’histoire des États-Unis où plus de 3 millions de litres de pétrole des sables bitumineux ont été déversés au Michigan en 2010 (déversement toujours en cours de nettoyage trois ans après et un milliard en frais de nettoyage).
L’Office National de l’Énergie a statué le mois dernier sur le fait qu’Enbridge avait violé les règles de sécurité dans 117 de ses 125 postes de pompage au pays, incluant celui de d’Hamilton.
Encore la semaine passée, nous apprenions que la rupture d’un pipeline a entrainé un déversement de 9,5 millions de litres d’eau toxiques en Alberta. Fait à noter ce pipeline n’était vieux que de 5 ans, comparativement à près de 40 ans pour la ligne 9 d’Enbridge.