Édition du 30 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Point de mire du 4 février 2020

Compter d'abord sur notre mobilisation

Dans ces points de mire, Presse-toi à gauche présente synthétiquement des éléments d’analyses d’articles publiés dans l’édition de la semaine et explicite ses partis-pris sur les points d’actualité et les débats en cours. Points de mire, pour bien marquer où nous voulons en venir !

Dans l’édition de cette semaine de Presse-toi à gauche, André Frappier brosse un tableau des candidats à la direction au PQ, Anne Rufiange décrit les enjeux entourant l’ouverture de la plus grosse exploitation de sables bitumineux en Alberta et Jonathan Durand-Folco répond au « manifeste » de jeunes conservateurs identitaristes québécois.

Pour André Frappier, la course à la direction qui débute au PQ montre l’étendue de la crise que connaît la formation péquiste coincée entre la droite caquiste et la gauche solidaire dans un espace de plus en plus étroit. Les candidats, il n’y a pas de femmes en liste, doivent « définir une orientation stratégique nouvelle dans un cadre politique somme toute identique » d’où l’impossibilité de rompre avec le cadre néolibéral dans lequel le PQ s’est enfoncé depuis des décennies et d’ainsi redéfinir le mouvement indépendantiste dans le cadre d’une transformation sociale de la société concernée.

Anne Rufiange explique brièvement les dégâts que provoquerait l’ouverture de la plus importante mine de sables bitumineux en Alberta, « deux fois la taille de Vancouver ». L’exploitation générera 26 000 barils par jour pendant 40 années, de quoi compromettre la lutte contre les changements climatiques au Canada. Le gouvernement Trudeau devra trancher d’ici la fin février sur l’opportunité de délivrer un permis pour l’exploitation de cette ressource. Une importante mobilisation doit empêcher ce désastre. L’auteure fournit, à la fin de son article, des informations sur les enjeux de ce projet.

Jonathan Durand-Folco répond aux conservateurs identitaristes qui ont produit un « manifeste » de lamentation sur le supposé monopole de la gauche universitaire et politique sur les lieux de pouvoir. Les lamentations de ces individus s’attaquent aux mouvements pour l’élargissement des droits et y voient un « complot gauchiste » alors qu’il est facile de constater que la société actuelle est plutôt dominée par une droite dure et décomplexée qui possède les canaux et les diffuseurs de masse nécessaire à son hégémonie. Comme l’auteur le souligne, « s’opposer à un Empire qui n’existe que dans sa tête, à l’instar de Don Quichotte qui se bat contre ses moulins à vent, ne peut que se traduire par de la pseudo-dissidence. »

De plus, nous attirons votre attention sur le texte d’un collectif qui confronte les patrons de presse qui offre le micro ou le clavier à des chantres de la droite dure et extrême, sur celui de Sébastien Barraud qui sonne l’alarme quant aux glissements à droite de la direction de Québec solidaire, glissements qui s’accompagnent d’entorses à la démocratie que devrait caractériser un parti de gauche, un texte du Réseau Québécois sur l’Intégration Continentale sur la plus récente entente de libre-échange Canada-Etats-Unis-Mexique] et le Collectif pour un Québec sans pauvreté démontre que les femmes sont toujours discriminées par rapport aux salaires des hommes.

Sur la scène internationale

Au niveau international, nous avons retenu cette semaine : le plan de paix de Trump pour Israël, la mission humanitaire au Chili, la mobilisation des femmes en Inde, la pauvreté et la crise écologique et nous finissons avec le Mois des Noir-e-s.

Concernant le plan de paix en Israël

Deux articles vont couvrir cette thématique. L’une portant sur la politique américaine et l’autre décrivant le désespoir que crée ce plan de paix.

Israël-Etats-Unis : Le plan de « paix » israélo-palestinien de Trump viole le droit international

Cet article commence par qualifier le plan de paix proposé comme la création d’un apartheid en Israël, car « Le plan de Trump donne essentiellement le feu vert à l’annexion unilatérale par Israël de vastes étendues de territoire occupé ». L’article se poursuit en explicitant la politique américaine au cours des dernières décennies concernant Israël et la Palestine. Il en ressort que les États-Unis refusent l’État palestinien et subordonnent toute politique dans cette région à celle d’Israël. « Les États-Unis ont fait pression sur les gouvernements étrangers et les agences de l’ONU, y compris en refusant une aide économique étasunienne, pour qu’ils ne reconnaissent pas le statut d’État palestinien. » « La politique étasunienne, sous l’égide des deux partis (démocrate et républicain), a été que tout règlement de paix est subordonné à l’accord volontaire du gouvernement de droite d’Israël. »

L’article conclut que des années d’une telle politique américaine conduisent à rendre officielle la création d’apartheid en Israël.

Trump a déclaré la troisième Nakba

Ce second article sur le plan de paix est un cri de désespoir. La situation est ainsi décrite « La droite israélienne est ravie, la gauche israélienne est perdue comme d’habitude, et le monde se tait. C’est la fin du monde. » Et l’auteur de situer dans l’histoire, la situation actuelle « C’est leur troisième Nakba. Après avoir perdu le plus gros de leurs terres, de leurs biens et de leur dignité dans la première et leur liberté dans la seconde, voici maintenant la troisième qui écrase tout ce qui leur restait d’ espoir. » Et de conclure « Ils ont tout essayé. Lutte diplomatique et lutte armée, protestation non violente et boycott économique. Rien n’a servi ».

Concernant le Chili

Résultats préliminaires de la mission québécoise d’observations des violations aux droits humains au Chili

Une mission humanitaire formée avec des personnalités québécoises a enquêté sur la répression lors des dernières mobilisations au Chili. De retour au Québec, ils et elles ont produit un rapport préliminaire. D’abord, précisons « L’objectif principal de cette Mission est de documenter les violations des droits humains survenues au cours des trois derniers mois au Chili, afin de mettre à jour et de compléter les données des missions précédentes » Les premiers constats sont assez clairs : la répression se poursuit, les autorités minimisent la situation et les témoignages de la population sont éloquents.

Ce qui fait dire à la délégation que « De notre point de vue, la priorité du gouvernement chilien semble être de criminaliser la protestation sociale afin de démobiliser la population, au lieu de vraiment faire face à la brèche sociale et aux grands problèmes d’injustices sociales et de graves inégalités observés dans un contexte de privatisation des services publics de base (santé, éducation, eau, etc.) qui semblent constituer une des causes endémiques profondes de l’éclatement social actuel. » Des lueurs d’espoir sont possibles avec le processus d’une nouvelle constitution. Ce processus aspire à plus de démocratie et de justice.

À la fin de son rapport préliminaire, la délégation nous invite à apporter toute notre solidarité avec le peuple chilien et déplore le silence du gouvernement canadien « le gouvernement fédéral de Justin Trudeau fait preuve jusqu’à présent d’une discrétion excessive. Nous nous demandons si cette timidité de la part du gouvernement canadien a quelque chose à voir avec les investissements financiers importants du Canada au Chili, en particulier dans le secteur minier. »

Concernant l’Inde
Nous voyons, pour la première fois, un mouvement soutenu dans tout le pays dirigé par des femmes

Les femmes en Inde se mobilisent contre un nouveau projet de lois qui limiteraient leurs droits. Elles craignent de perdre leurs droits civils, dont le droit de vote. Ensuite elles craignent pour tout ce qui concernant documents et paperasseries « En Inde, les femmes de diverses conditions socio-économiques sont souvent privées de documents officiels. Depuis les années 1990, la préoccupation de l’État en matière de soins pré et postnatals dans les zones rurales a fait que de nombreuses naissances ont été assistées par des sages-femmes, ce qui a compliqué les possibilités de certifier les naissances ; le pourcentage d’enregistrement des mariages reste arbitraire ; de nombreuses femmes ne possèdent pas de biens immobiliers en leur nom ; et elles sont soumises à la responsabilité du père ou du mari après le mariage. Ainsi, la mise en œuvre du CAA et du Registre national de la Citoyenneté (NRC) établit un nouvel arrêté, une nouvelle définition de la marge et une nouvelle hégémonie, qui constitue une grave menace pour les femmes dans toutes les communautés, castes et classes. » Et troisièmement, elles craignent aussi de voir leur droit à l’alphabétisation, à la scolarisation, à l’éducation supérieure remise en question. Ce serait leur liberté et leur émancipation nouvellement acquise qu’elles perdraient. Et face à tout cela, les femmes se mobilisent. À suivre.

Concernant la planète
Le changement climatique n’aime pas les pauvres
https://www.pressegauche.org/LE-CHANGEMENT-CLIMATIQUE-N-AIME-PAS-LES

L’auteur souligne que dans la crise climatique actuelle, la recherche de coupables est plus fort que de comprendre les liens entre les changements climatiques et les inégalités socio-économiques. Il mentionne donc que les plus pauvres deviennent plus pauvres avec les conséquences des changements climatiques et que les femmes et les minorités sont aux premières loges. « Plusieurs études suggèrent que le 50% le plus pauvre de la population mondiale ne serait responsable que de 10% des émissions de carbone alors que le 10% le plus riche serait responsable du 50%. Plus représentatif, le 1% le plus riche polluerait 175 fois plus que le 10% le plus pauvre. »

Il poursuit en donnant des exemples et conclut : « La seule manière d’espérer relever ce défi serait de réduire les inégalités en partageant convenablement les richesses et de miser sur de nouvelles sources énergétiques telles que l’énergie éolienne, solaire et hydraulique. »

Concernant le mois des Noir-Es

Deux articles rendent compte de cet événement culturel et historique.

Pour souligner le mois de l’histoire des Noir·e·s

Dans ce premier article, nous apprenons la présence des personnes noires chez nous au Québec et au Canada . D’abord dans les Cantons de l’Est. Il y a eu des esclaves noir·e·s dans les Cantons de l’Est. Deux endroits en font état : un cimetière pour les personnes noires Nigger Rock et une grotte. C’est possible de visiter ces deux endroits. Ensuite la légende du nain de jardin Lawn Jockey nous est détaillée. Et enfin les luttes de deux pionnières des droits de femmes noires au Canada sont soulignées, celles de Chalotte Trim et Viola Davis Desmond.

Le deuxième article souligne la place des personnes noires dans le syndicalisme canadien
Les syndicats du Canada appellent à la justice pour marquer le Mois de l’histoire des Noirs

Il y est fait état de la situation de discrimination que vivent les personnes noires « Les statistiques indiquent que les personnes de couleur sont plus susceptibles que les autres d’occuper des emplois précaires à bas salaire ne comportant pas d’avantages sociaux. Elles ont aussi des taux de chômage plus élevés. En fait, le taux de chômage des femmes noires est près de deux fois plus élevé que celui des femmes non racialisées. Les hommes noirs gagnent 66 cents par dollar que gagnent les hommes non racialisés et les femmes noires n’en gagnent que 56 cents par dollar. »

Bonne lecture

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