Édition du 14 mai 2024

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Femmes Autochtones du Québec : 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme

Kahnawake, le 10 décembre 2008 – Aujourd’hui marque le 60ième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Femmes Autochtones du Québec se réjouit, aux côtés des membres de la communauté internationale, pour la création de cet important instrument aux yeux des peuples du monde. Et tandis que le temps est à la célébration, il faut également rappeler que beaucoup reste à faire afin de promouvoir l’esprit et les principes fondamentaux de la Déclaration.

Ces principes sont solidement ancrés dans le coeur et l’âme de tous ceux et celles qui croient en l’égalité des êtres humains. Malheureusement, il existe encore des États qui ne respectent pas leur obligation de défendre les droits compris dans cette Déclaration.

La violence envers les femmes autochtones constitue une violation de leurs droits, mais plusieurs États, dont le Canada, ont échoué dans leur devoir de protéger et d’assurer un accès égal à la justice dans ce domaine. La discrimination sexuelle à l’égard des femmes autochtones, notamment contenue dans la Loi sur les Indiens, a d’ailleurs causé leur dévalorisation, en sapant leurs rôles d’aidantes naturelles et de détentrices de connaissances traditionnelles.

Dans les grands débats sur les droits de l’Homme, les droits des peuples autochtones sont souvent négligés et ignorés. Les législations étatiques imposées aux peuples autochtones, telle que la Loi sur les Indiens, affaiblissent leur droit à l’autodétermination et les empêchent de promouvoir, protéger et transmettre leurs langues, leurs coutumes
et leurs propres formes de gouvernance. Tel qu’énoncé dans la Déclaration, tous les peuples ont le droit à une nationalité et de protéger leur héritage culturel. De plus, par son refus de supporter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples
autochtones, le Canada a encore une fois démontré qu’il compte perpétuer ses pratiques colonialistes, tout en niant aux peuples autochtones leur droit d’accès à la terre et aux ressources naturelles.

Ainsi, malgré les excuses du 11 juin 2008 présentées aux anciens élèves des écoles résidentielles, le Canada continue de promouvoir ses pratiques colonisatrices, à travers l’application de la Loi sur les Indiens. Nous demandons donc au gouvernement canadien de supporter des instruments juridiques créateurs d’organes de contrôle efficaces qui
protégeront le droit des peuples autochtones d’avoir accès à leurs terres et à leurs ressources. Le Canada doit également signer la Déclaration des Nations Unies sur lesdroits des peuples autochtones et rallier l’ensemble de la société afin de veiller à la protection du groupe le plus marginalisé de cette population, les femmes autochtones.

Nous demandons aussi au Canada de développer un plan d’action national afin de combattre tous les types de violence présents dans la société et de s’assurer que la promotion de la non-violence devienne une norme dans les institutions scolaires, dans la législation et, bien entendu, dans ses rapports avec les communautés et les organismes
autochtones.

Dans la paix,

Ellen Gabriel

Présidente

Mots-clés : Communiqués

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