Édition du 30 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

La santé dans la région Capitale-Nationale : 5 problèmes de fond qui requièrent 5 actions radicales

« Quand je regarde les problèmes de notre système de santé dans la région et que j’entends ce qu’en disent les 3 partis traditionnels, l’image qui me vient à l’esprit, c’est qu’ils sont à bord du Titanic, et qu’ils sont occupés à discuter de la façon de réarranger les chaises sur le pont. Aucun ne veut vraiment aller au fond du problème. La réalité est que notre système de santé a des gros problèmes de fond, des problèmes qu’il faut attaquer à leur racine même, c’est-à-dire de manière radicale.

Le mot radical ne signifie pas « extrémiste », il se réfère simplement au mot racine. C’est dans ce sens-là que nous parlons aujourd’hui de solutions radicales. » C’est avec ces mots que Martine Sanfaçon, co-porte-parole régionale et candidate dans Charlesbourg, a débuté la conférence de presse de Québec solidaire Capitale-Nationale aujourd’hui.

Après avoir décrit comment se vivent les problèmes d’accessibilité aux soins par des citoyen-nes de Charlesbourg et de Portneuf, elle a résumé les 5 problèmes de fond de notre système de santé :

1. la pauvreté, un facteur déterminant dans la santé des personnes et des familles, un fléau bien documenté dans le rapport du Directeur régional de la santé en avril dernier ;

2. la hausse du recours au privé, qui augmente les coûts, retarde les projets, et détourne les énergies à consacrer pour concevoir et implanter des solutions publiques ;

3. la hausse des coûts totaux des médicaments qui ont triplé en une dizaine d’année, au point de représenter maintenant près de 20 % des coûts du système ;

4. la baisse de la portion publique des dépenses en santé ;

5. le manque de respect envers le personnel des établissements de santé de la part du gouvernement qui a multiplié les mesures antisyndicales et abandonné le système public pour favoriser le privé.

Face à ces 5 problèmes de fond, son collègue Marc-André Gauthier, candidat dans Jean-Talon, a mis de l’avant les 5 solutions radicales préconisées par Québec solidaire :

1. implanter des mesures immédiates pour lutter contre la pauvreté, d’abord en augmentant le salaire minimum et les prestations d’aide sociale ;

2. sortir le privé de la santé – autant les cliniques privées que les projets en mode PPP ;

3. établir Pharma-Québec, un pôle public d’achats permettant de réduire considérablement les coûts totaux des médicaments et de réinjecter les économies dans les soins ;

4. augmenter les investissements publics dans les solutions publiques : investir en prévention 5% du budget de la santé ; ramener les CLSC à leur mission de base, soit les services de proximité ;
augmenter les services de soins à domicile ; appuyer financièrement les proches aidant-es ; augmenter les places en CHSLD ; accélérer le déploiement de cliniques de médecine familiale ;

5. respecter le personnel de la santé, en abrogeant les lois antisyndicales des dernières années, et en rebâtissant une relation de confiance et de collaboration avec le personnel.

« Tant qu’on n’appliquera pas ces solutions qui s’attaquent véritablement à la racine des problèmes de notre système de santé, on va continuer de parler des mêmes problèmes, année après année après année. » a martelé Marc-André Gauthier.

Reconnaissant qu’il s’agit d’un effort complexe et de longue haleine, Martine Sanfaçon a décrit les résultats qui suivraient l’implantation de ces solutions : « Dans notre région, l’implantation de ces solutions, en augmentant les places en soins de longue durée et les services à domicile offerts par les CLSC, ainsi que les efforts en prévention, permettra de réduire les cas d’hospitalisation et la demande dans les urgences, et donc, d’améliorer l’accessibilité aux soins. De même, en stoppant les cliniques privées, on mettra fin au maraudage pour recruter le personnel des établissements publics, une cause importante des pénuries de personnel. Enfin, les économies énormes qui découleront de l’implantation de Pharma-Québec seront réinjectées dans le système public, en particulier dans les CLSC, pour augmenter le personnel et continuer d’améliorer les services de proximité. »

Marc-André Gauthier est revenu sur le dossier du PPP de l’Hôtel-Dieu au sujet duquel il avait interpelé le ministre Yves Bolduc durant la récente élection partielle dans Jean-Talon : « Tout le monde a entendu parler de l’escalade des coûts, qui sont passés de 400 M$ à 635 M$. Nous n’avons toujours pas vu le rapport de l’Agence des PPP que nous avons demandé au ministre de rendre public. À notre demande d’accès à l’information, l’Agence des PPP nous a répondu que leur rapport est secret. La façon dont le projet de l’Hôtel-Dieu est géré nous apparaît comme un des symptômes du cancer qui ronge notre système de santé : le privé. Et on constate que, comme le cancer, le privé ronge le système de manière sournoise. »

« Pour des raisons idéologiques, on essaie de nous faire croire que le privé coûte moins cher, alors que l’évidence des faits, au CHUQ tout comme au CHUM, ainsi qu’ailleurs dans le monde, a démontré que ça coûte plus cher, pour moins de services. Madame Maltais formulait à peu près la même critique la semaine dernière, sans toutefois avancer des propositions qui s’attaquent vraiment à la racine des problèmes. » a conclu Martine Sanfaçon.

Mots-clés : Communiqués

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...