Édition du 14 mai 2024

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Usine Olymel de Saint-Hyacinthe

Les syndiqués en grève depuis vendredi

Les 450 travailleurs syndiqués de l’usine Olymel de Saint-Hyacinthe ont déclenché une grève générale illimitée vendredi. Les négociations entre la partie patronale et les syndiqués en vue du renouvellement de la convention collective échue depuis le 30 septembre, sont au point mort depuis le jeudi 8 octobre.

Un arrêt de travail d’une durée d’une heure, le 15 septembre, laissait déjà présager la partie de bras de fer qui allait par la suite s’engager entre les deux parties.

Les syndiqués, qui ont déjà sacrifié 20 % de leurs salaires en 2005 afin de maintenir l’usine ouverte, n’ont visiblement pas le goût de voir leurs conditions de travail continuer de se détériorer.

« La partie patronale nous demande de geler nos salaires pendant quatre ans et elle veut revoir une lettre d’entente signée à l’arraché en 2005, et qui nous avait alors permis « d’accepter » les compressions, note Yves Dupont, principal négociateur syndical dans le dossier du conflit de travail.

Le carnet de commandes de l’usine est bien rempli et La Coop fédérée (propriétaire d’Olymel) a déclaré des profits en 2008, disent les syndiqués de l’usine de la rue Saint-Jacques. Dans ce contexte, ils ne voient pas pourquoi ce sont eux qui devraient à nouveau faire les frais du contexte économique mondial difficile, un des arguments évoqués par l’employeur pour justifier ses demandes.
Nous, il y a deux choses sur lesquelles nous allons insister : nous voulons des augmentations de salaires et nous aimerions récupérer notre fonds de pension. »

Les syndiqués déplorent également le fait que les offres patronales récentes ouvriront la porte à la sous-traitance et qu’ils seront obligés de faire du temps supplémentaire.

« Aucune reprise des négociations n’est prévue pour l’instant, mais on souhaite que ça négocie à nouveau le plus tôt possible, avoue le porte-parole d’Olymel, Richard Vigneault. Pour nous, le statu quo n’est pas une base de négociation acceptable. Les marchés se sont contractés depuis quelques mois et nous devons rester compétitifs. Nous avons besoin de plus de souplesse opérationnelle de la part des travailleurs. »

Les syndiqués de l’usine de Saint-Hyacinthe affirment disposer d’un fonds de grève bien garni, ce qui pourrait leur permettre de tenir le coup longtemps, même si leur représentant affirme qu’ils espèrent également un règlement rapide du conflit.
L’escouade anti-émeute
Malgré ces apparences de bonne volonté, l’escouade anti-émeute de la Sûreté du Québec a été déployée à deux reprises sur les lieux.

Vendredi, l’employeur a eu recours à celle-ci afin que les cadres puissent quitter les lieux dans le calme, tandis que dans la nuit de mardi à mercredi, l’escouade a rappliqué afin de permettre à des camions de l’entreprise de sortir de la cour avec leur cargaison. Une partie de la production de l’usine aurait été acheminée vers d’autres usines d’Olymel.

dbegin@lecourrier.qc.ca
(tiré du Courrier de St-Hyacinthe)

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