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LGBT

LGBTQI. En Russie, le quotidien des personnes transgenres “se réduit à de la survie”

Une loi sur la transidentité, signée le 24 juillet par Vladimir Poutine, réduit considérablement les droits de la communauté LGBTQI en Russie. “Die Zeit” a recueilli les témoignages de personnes transgenres, qui témoignent de leur quotidien devenu dangereux en Russie.

Tiré de Courrier international
26 juillet 2023

Un rassemblement de la communauté LGBTQI à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 12 août 2017. PHOTO ANTON VAGANOV/REUTERS

Adoptée par la Douma d’État, la nouvelle loi russe sur la transidentité est entrée en vigueur le 24 juillet, après avoir été signée par Vladimir Poutine, annonce Die Zeit. À travers de nouvelles mesures encore plus répressives envers la communauté LGBTQI, le pouvoir russe entend bannir les comportements considérés comme déviants.

Lire aussi : Durcissement. En Russie, la Douma adopte un projet de loi interdisant le changement de sexe

Désormais, il sera impossible pour les personnes transgenres “de modifier leur genre dans les documents officiels”, elles n’auront “plus accès aux traitements hormonaux” et “les mariages dans lequel l’un des conjoints a changé de genre après le mariage seront annulés”, liste l’hebdomadaire allemand.

Alors que le monde a les yeux rivés sur les actions menées par Vladimir Poutine en Ukraine, peu se concentrent sur les changements qui s’opèrent au sein même de la Russie. Pourtant, “les bouleversements sont énormes”, fait remarquer le titre hambourgeois, qui s’est entretenu avec huit personnes transgenres russes, dont certaines ont quitté le pays face à la répression qu’elles subissaient.

“Impossible de vivre en Russie”

Parmi elles, Anna Eroschenko, 22 ans, a fui son pays natal pour Berlin il y a quelques mois, à cause de sa transidentité. La jeune femme déplore des conditions de plus en plus dangereuses pour les personnes transgenres en Russie :

“Dans quelques années, il sera impossible de vivre en Russie en tant que personne trans. Leur vie se réduira de plus en plus à de la survie.”

Un constat partagé par Ada Blakewell, dont la mère refuse toujours d’accepter la transidentité. Pire encore, cette dernière l’a “fait interner dans un camp de rééducation”, témoigne la femme de 23 ans, qui vit encore en Russie.

Emmenée de force en Sibérie, la jeune Russe a subi des travaux forcés, avalé des pilules inconnues ou encore dû “se baigner dans une eau glacée par des températures négatives pour ‘laver ses péchés’”, rapporte Die Zeit.

Lire aussi : Homophobie. La Russie durcit un peu plus sa législation contre la “propagande LGBT”

Si le centre, dans lequel Ada Blakewell a été détenue, était géré par un groupe privé, “les thérapies de conversion devraient bientôt être adoptées par l’État”. Une initiative portée par Vladimir Poutine, déterminé à remporter l’élection présidentielle de 2024 en tant que “gardien des valeurs traditionnelles”.

Dans cette guerre contre les valeurs occidentales, “la vie queer est désormais complètement exclue de l’espace public russe”, signale l’hebdomadaire, avant de rappeler que “la Russie occupe la 137e place sur 197 du classement Equaldex des droits des LGBTQI +.”

Courrier international

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