Ce projet de loi, une fois adopté, confiera à un organisme indépendant la gestion, à même les fonds publics, des initiatives promotionnelles de la destination touristique québécoise. Le gouvernement contourne ainsi ses propres règles en matière de gestion contractuelle en octroyant, sans appel d’offres, le budget de promotion du ministère du Tourisme au secteur privé. « Pourquoi confier l’argent des contribuables à une organisation qui ne possède pas les mêmes mécanismes de reddition de compte que la fonction publique, surtout après les révélations troublantes du Vérificateur général sur les dérives de l’ex-PDG de Tourisme Montréal, Charles Lapointe, qui a touché une indemnité de départ controversée de 654 000 $ », se questionne Richard Perron, président du SPGQ.
Actuellement, les professionnels du ministère du Tourisme travaillent de manière concertée afin d’assurer le positionnement cohérent de l’offre touristique québécoise. De cette façon, chaque dollar dépensé maximise le retour sur investissement. Le Rapport annuel de gestion 2014-2015 du ministère du Tourisme l’illustre parfaitement : chaque dollar investi en relations de presse rapporte 50 $ en valeur publicitaire.
Le ministère du Tourisme, dont c’est la mission première, s’est toujours fait un devoir de promouvoir le Québec auprès des clientèles étrangères avec agilité, équité, compétence et efficience. « À des fins strictement idéologiques et avec toute absence de rigueur ou de vision, on jette le bébé avec l’eau du bain alors que le bébé se porte bien et que l’eau est saine » a réagi, M. Perron.
De plus, le gouvernement s’est montré ouvert à uniformiser la taxe sur l’hébergement (TSH) à 3,5 %. Il pourrait ainsi percevoir près de 10 millions $ supplémentaires de fonds publics qui financerait une organisation qui n’existe pas encore et qui n’a pas fait ses preuves.
« Encore une fois, la facture de la sous-traitance serait refilée aux contribuables québécois. Pourtant, les professionnels du gouvernement possèdent l’expertise nécessaire pour réaliser ces tâches à l’interne, et ce, à moindre coût », conclut Richard Perron.
À l’heure où l’économie du Québec a cruellement besoin de mesures de relance et que le gouvernement devrait encourager les Québécois à voyager chez eux, cette nouvelle taxe constituerait certainement un frein au tourisme québécois, surtout dans les régions, où les frais étaient maintenus volontairement plus bas, afin de leur permettre d’être plus concurrentielles.