Pour Danick Soucy, président du secteur des sociétés d’État au SCFP-Québec, ce serait un signe de mépris à l’endroit des employés qu’il représente à la SAQ. « Le personnel de la SAQ est tout à fait en mesure de remplir cette mission avec la même fierté et le même professionnalisme dont il fait preuve en livrant dans le secteur de la restauration. Si le gouvernement est sérieux, il ne peut pas d’un côté encadrer la vente d’alcool dans ses succursales et d’un autre, confier la livraison à n’importe qui », a-t-il commenté.
Un projet pilote né de la dernière négociation entre la section locale 3535 du SCFP et la SAQ ayant pour but de tester la faisabilité d’un tel service tarde d’ailleurs à voir le jour.
Patrick Gloutney, président du SCFP-Québec, observe quant à lui qu’une telle décision irait à l’encontre des ambitions affichées par le premier ministre Legault. « Le gouvernement Legault ne cesse de dire qu’il souhaite créer des emplois de qualité pour les gens du Québec. L’ubérisation des emplois enferme plutôt les gens dans la précarité et des salaires inadéquats. Tous les services d’Uber mènent à un nivellement vers le bas pour les travailleurs, pour les consommateurs et pour les clients d’Uber. La SAQ n’en sortirait pas plus gagnante que le restaurateur du coin », a-t-il précisé.
« Les employés et les clients de la SAQ sont habitués à un standard qu’Uber ne serait jamais tenue de respecter de par la nature même de l’entreprise. Les personnes qui font affaire avec la SAQ n’accepteraient pas que ces standards soient abaissés au profit, encore une fois, d’une poignée d’investisseurs étrangers », a conclu Danick Soucy.
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