Édition du 7 mai 2024

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Syndicalisme

Sévère pénurie de main-d'œuvre à prévoir dans le transport scolaire en Outaouais cet automne

Tandis que le conflit de travail dans le transport scolaire s’éternise en raison de l’incapacité du gouvernement à agir, de plus en plus de chauffeuses et chauffeurs se réorientent.

LAVAL, QC, le 14 juin 2023 - En grève depuis plusieurs semaines, et face à l’inaction du gouvernement provincial et aux positions inébranlables des transporteurs scolaires privés financés par des fonds publics, Autobus Campeau et Sogesco, de plus en plus de chauffeuses et chauffeurs d’autobus, à bout, se réorientent.

Nous estimons, à l’heure actuelle, que ce sont près de 25 % des grévistes du transport scolaire qui ont quitté les piquets de grève, ayant trouvé un autre emploi.

Cette situation laisse présager le pire à François Laporte, président de Teamsters Canada : « À moins d’un revirement de situation majeur, la grève s’étendra à l’été, et personne ne pourra blâmer ces travailleuses et travailleurs de chercher à subvenir à leurs besoins. Maintenant, si une entente survient avant la rentrée de classe, combien de chauffeuses et chauffeurs restera-t-il sur les 300 ? Se moquer de la dignité des gens, c’est ce que ça donne ! »

M. Laporte explique que Teamsters compte protéger ses membres jusqu’au bout : « Nous continuons à travailler à l’obtention d’un contrat de travail digne, mais si ça ne bouge pas dans les prochaines semaines, nous allons mettre en place une clinique d’emploi pour aider nos membres à se trouver d’autres emplois dans la région. Nous sommes rendus là. »

Jean Chartrand, président de la Section locale 106 du Syndicat des Teamsters, qui représente les grévistes, explique que le gouvernement a déçu dans ce dossier : « Depuis le début, on a des compagnies qui refusent de négocier. Elles avancent qu’elles n’ont pas assez d’argent du réseau scolaire pour opérer sans plonger leurs employés dans la pauvreté. On a rencontré le gouvernement, et tout ce qu’on nous a dit, c’est qu’ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir, en acceptant de nommer des conciliateurs, chose qu’il a faite à notre demande ! Vous cherchez un responsable de cette situation ? Ne cherchez pas plus loin. »

M. Chartrand termine en ajoutant que « le système actuel ne fonctionne simplement plus. Ils paient des parents pour transporter leurs enfants, mais on n’a pas d’argent pour les chauffeurs. À l’automne, on négocie plus d’une dizaine de conventions collectives du même genre à travers le Québec, combien de grèves le gouvernement va-t-il tolérer avant d’agir et nous aider à obtenir un règlement équitable ? »

Malgré cette situation, le syndicat des Teamsters souhaite régler ce problème le plus rapidement possible et reste à la disposition des compagnies de transport et du gouvernement pour en arriver à des ententes négociées qui permettront à nos membres de vivre dans la dignité.

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