Sans convention collective depuis le 31 octobre 2017, la cinquantaine d’employés s’occupent de l’accueil, de l’animation et de l’entretien des plaines d’Abraham et de son musée. Ils sont membres du Syndicat des employés des Plaines d’Abraham du Syndicat des employées et employés nationaux (SEN), un Élément de l’AFPC.
« Plutôt que de négocier, l’employeur menace de couper nos emplois et d’envoyer tout au privé, dénonce le président de la section locale, David Tremblay. Cette privatisation tranquille des plaines d’Abraham n’a aucun sens. Ce site est chargé d’histoire et accueille plus de quatre millions de visiteurs par an. Le travail de nos membres a permis à la CCBN de remporter plusieurs prix. Pour que les plaines demeurent la fierté des Québécois, elles doivent être entretenues par des travailleuses et travailleurs qui ont à cœur leur travail, pas par des entrepreneurs qui cherchent à en tirer profit. »
La plupart des personnes salariées de la CCBN sont des saisonniers, avec les moins bonnes conditions de travail de tout le gouvernement fédéral. « Les membres ne demandent pas la lune, affirme le vice-président exécutif régional de l’AFPC-Québec, Yvon Barrière. Ils gagnent jusqu’à 42 % de moins que leurs homologues à la Commission de la capitale nationale ou à Parcs Canada. Il y a clairement un rattrapage à faire du côté des conditions de travail. »
La Commission a de la difficulté à embaucher parce que les salaires ne sont pas concurrentiels et la direction se tourne parfois vers des agences de placement temporaire pour combler ses besoins. Le syndicat a suggéré de rapatrier les opérations de déneigement et de tonte de la pelouse, ce qui permettrait de créer plus d’emplois à longueur d’année et d’éviter le chômage.
De toute évidence, la secrétaire-directrice générale, Michèle Gagné, préfère faire affaire avec des entreprises privées plutôt que de s’asseoir avec ses employés. Seulement quatre rencontres de négociation ont eu lieu en un an. L’employeur a fait parvenir un avis de différend au syndicat la semaine dernière, première démarche pour avoir droit de lockout d’ici la mi-janvier. Estimant que la CCBN n’agit pas de bonne foi et tente d’imposer des conditions de travail médiocres à ses employés mobilisés, l’AFPC a déposé une plainte pour pratique déloyale de travail devant le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) le 11 octobre dernier.
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