Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

L’affaire Gabriel Nadeau Dubois : J’accuse de mépris !

La semaine dernière, on apprenait que Gabriel-Nadeau Dubois était reconnu coupable d’outrage au tribunal, un outrage relatif à une injonction invalidée rappelons-le. Ce jugement en a fait sursauter plus d’un. On y perçoit un message, un avertissement, une correction pour la jeunesse désobéissante et rebelle. Ce jugement est une honte pour le système de justice, une honte pour le gouvernement, une honte pour la société québécoise tout entière.

Cette lutte à fais parler de la jeunesse québécoise à travers le monde. Elle a été source d’inspiration. Et cette lutte s’est soldée par une victoire ! Une victoire fragile, une victoire difficile, une victoire qui, nous l’aurions souhaité, se serait généralisée à la société de manière plus globale, mais une victoire quand même. Mais cette lutte nous a surtout fait prendre conscience du mépris violent et destructeur que l’ont porte à la jeunesse engagée et aux mouvements sociaux en général. Ce constat est difficile à avaler, mais il est nécessaire. Ce mépris il était palpable, palpable à travers une répression d’une violence inouïe, un refus obstiné de négocier, des injonctions farfelues accordées à des individus désaffiliés et égoïstes, une loi antidémocratique et violente et la diabolisation d’un mouvement tout entier. Ce mépris nous laisse à tous un goût amer et le jugement de la semaine dernière fait remonter l’amertume et la colère.

Ce jugement n’est pas un jugement juridique, il s’agit d’un jugement de valeur, d’un message clair envoyé par un juge libéral sans scrupule. Sans scrupule à l’idée de doter d’un casier judiciaire un homme dont le seul acte répréhensible a été de croire en un monde meilleur. Tout au long du jugement il fait référence au boycotte plutôt qu’à la grève. Le boycotte renvoie à une initiative individuelle, la grève quant à elle revêt un aspect collectif, un mouvement de solidarité, une lutte ensemble. En choisissant ce mot, il a choisi son camp, il a choisi d’être un juge partial au service d’une élite condescendante et avare. Il a choisi, comme les autres, le mépris.

Monsieur Morasse a lui aussi choisi le mépris, le mépris de ses propres camarades. Que ce dernier ait été en faveur de l’augmentation des frais de scolarité démontre une compréhension bien pauvre des dynamiques sociales et économiques de la société et une naïveté trop commune face au discours néolibéral, cela étant dit, il y a là matière à débattre. Ce qui n’est pas nécessaire de débattre c’est le manque de solidarité d’un jeune universitaire envers ses collègues. Il est déplorable de voir l’arrogance, l’égoïsme et le mépris de ce répugnant personnage ! En quel droit, sous quel prétexte, peut-on remettre en question une décision prise par une assemblée exerçant la démocratie directe. M. Morasse est le symptôme parfait d’une société pourrie et corrompue par un individualisme exacerbé. Les perceptions et les réflexions du pauvre spécimen ne peuvent s’étendre au-delà de son propre nombril. Et les soi-disant intérêts de son petit être lui semblent une justification suffisante pour nier les intérêts d’une majorité et pour traîner un militant intègre dans des déboires juridiques des plus exigeants.

La judiciarisation du conflit est un non-sens, elle nous éloigne des vraies questions, nous fait dérivés vers des questionnements bidon sur le respect des tribunaux. La réalité, s’est qu’il s’agissait et il s’agit toujours d’une lutte et d’un mouvement politique, la réponse ne peut être que politique. Cette judiciarisation du conflit est d’une violence structurelle inouïe puisqu’elle nous entraîne sur un terrain où il n’y a plus de place au débat, à la négociation, aux opinions, aux réflexions, un terrain où des dispositions sont décidées d’avance, où les lois sont écrites d’avance et doivent être respectées.

La semaine dernière Gabriel Nadeau Dubois a été déclarée coupable d’outrage, les médias ont présenté cela comme un fait divers juridique comme un autre, pourtant des milliers et des milliers de personnes hurlaient de rage dans leur salon. Je souhaite que les témoignages fusent de partout et à tout rompre pour dénoncer cette injustice ! Je souhaite qu’il soit soutenu moralement et financièrement et qu’il gagne en appel !

Et aujourd’hui, comme Émile Zola l’a fait en 1898 pour dénoncer un jugement injuste, j’accuse !!!!

J’accuse le gouvernement Charest de répression, de violence, de mépris de la démocratie et d’avoir permis cette judiciarisation insensée qui nous mène à l’absurdité aujourd’hui dénoncé ! J’accuse le l’ex-gouvernement Charest de mépris !

J’accuse les médias de traiter l’affaire avec légèreté alors qu’il s’agit d’une injustice sans nom. J’accuse les médias de masse de mépris !

J’accuse le Juge Jacques de partialité, de manque de jugement, je l’accuse d’être un donneur de petites leçons sans morale véritable ! J’accuse l’honorable Denis Jacques de mépris.

J’accuse M. Morasse et les autres d’individualistes, d’égoïsme, de recherche d’attention et de stupidité pure ! J’accuse M. Morasse de mépris.

Et j’accuse aussi le gouvernement péquiste de ne rien faire !

J’aimerais bien tous les inviter à me poursuivre pour diffamation !!! Mes les choses étant ce qu’elles sont et ayant peur de faire Banqueroute je demanderais plutôt la clémence et ferai référence à la liberté d’expression.

Pascale Rioux

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