« On comprend que dans l’urgence, au début, la collecte des bouteilles et des canettes consignées ait cessé temporairement. Il fallait adapter les environnements de travail pour limiter la propagation du virus. On a maintenant des directives claires sur les façons de faire sécuritaires. On invite les détaillants à reprendre rapidement la consigne, tout en appliquant des protocoles stricts pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs. L’avenir de centaines et même de milliers d’emplois au Québec dépend de la consigne », fait valoir le directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux.

Les Métallos représentent notamment près de 400 travailleurs et travailleuses de l’usine de fabrication de verre Owens Illinois à Pointe-Saint-Charles. Cette dernière, pour fonctionner, doit pouvoir compter sur un approvisionnement en calcin, soit du verre recyclé broyé. Alors que l’approvisionnement en verre blanc est déjà très compliqué en l’absence d’une consigne sur les bouteilles de vin, voilà que l’approvisionnement en verre brun issu de la consigne devient problématique, au point où la recette même des bouteilles a dû être changée radicalement pour réduire la quantité de verre recyclé.

« Il faudra changer cette année une des deux fournaises de l’entreprise, un investissement de plusieurs millions. Cet investissement est crucial pour l’avenir de l’usine. La reprise de la consigne sécurise l’approvisionnement en verre recyclé, une condition essentielle au bon fonctionnement », indique le président de la section locale 206G représentant les travailleurs d’Owens Illinois, Éric Dumas.

Les Métallos s’étaient réjouis de la décision annoncée à la fin janvier dernier d’élargir le système de consigne à partir de 2022 à tous les contenants de liquides prêts à boire, dont les bouteilles de vin et spiritueux. « Au-delà de la parenthèse COVID, on espère que le gouvernement ne tardera pas à aller de l’avant avec l’élargissement de la consigne, comme prévu. Le verre qui n’est pas recyclé vient grossir les dépotoirs, alors que celui qui est refondu permet de réduire les émissions de GES pour la fabrication de nouveau verre », ajoute Dominic Lemieux.