Édition du 23 avril 2024

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Paix

Afghanistan : certaines choses bonnes à savoir !

Les médias ont fait grand cas récemment de l’aboutissement du processus électoral en Afghanistan : le président Karzaï est réinstallé dans ses fonctions grâce à la fraude et faute d’opposantEs en bout de course. Il y a là matière à inquiétude, mais si ça n’était pas l’essentiel ?

Le président Obama de son côté, discute et réfléchit à savoir s’il répondra positivement à son chef des opérations sur le terrain, et enverra des renforts ou non. Si oui, à quelle hauteur ?


Rappel du développement de la situation

Au moment de l’invasion du pays par les troupes américaines sous le chapeau de l’Otan, l’objectif déclaré était de chasser Al Qaïda du territoire. Les Talibans avaient perdu le pouvoir peu avant, chassés par des éléments armés afghans lourdement soutenus par les américains. [1] L’Alliance du nord constituait une forte partie de ces troupes.

Ceux que l’on nomme encore Talibans seraient maintenant plus des nationalistes afghans, principalement d’origine pachtoune qui luttent aussi pour la réunification de leur ethnie distribuée sur les deux côtés de la frontière afghane-pakistanaise.
Il est maintenant connu qu’Al Qaïda a quitté le pays et s’est réfugiée au Pakistan, principalement dans la zone dite tribale qui jouxte l’Afghanistan. L’organisation serait affaiblie et manquerait d’argent . [2]

C’est en cours de route que le gouvernement américain a ajouté des objectifs de démocratie, de lutte pour les droits des femmes et les droits humains. Le projet de tenir des élections libres en fait parti. Au point de départ, l’actuel gouvernement afghan a été constitué à l’intérieur d’une Loya Jurga, forme traditionnelle d’assemblée de débats et d’organisation de certains pouvoirs. Des élections locales avaient eu lieu pour y déléguer des députés.

Dès ce moment là, beaucoup d’Afghans se sont objecté à ce qui pour eux n’était que des ententes entre des hommes soutenus par les envahisseurs occidentaux, tel M. Kharzaï, et une clique de seigneurs de guerre, chefs de clans, connus et reconnus pour leur férocité et leur appétit pour le pouvoir et la domination . [3] Depuis le début de la guerre contre le pouvoir taliban, la RAWA en exil au Pakistan, conteste la participation au pouvoir de l’Alliance du Nord l’estimant tout aussi féroce, dangereuse et peu démocratique.
La plus jeune député de cette assemblée, Malalaï Joya, 23 ans, s’est levée pour y apostropher les participants en demandant comment le futur gouvernement pouvait se constituer autour de tels hommes. Elle a été expulsée des débats et deux ans plus tard de l’assemblée nationale. [4] L’essentiel du gouvernement afghan est composé de ces seigneurs de guerre, chefs de milices privées, liés à leur ethnie d’origine et qui contrôlent entre autre, les territoires correspondants et les populations qui y vivent. En clair ils y font la pluie et le beau temps et règnent en employant des moyens brutaux. L’un d’eux déclare, parlant de lui-même : « Les Talibans n’ont pas peur de l’Otan, ils ont peur de Dostum. » [5] Le général Dostum vit maintenant en Turquie pour échapper à une accusation de crime de guerre et contre l’humanité. Le président Karzaï lui a permis de revenir durant la période électorale contre une garantie de milliers de votes en sa faveur.

Certaines caractéristiques de la société afghane

Ce pays est encore une société clanique qui fonctionne avec des règles en bonne partie féodales . [6] Les liens familiaux sont déterminants pour tous et toutes et quelques familles, quand ce n’est pas une seule, dominent chacune des régions. À cela s’ajoute l’appartenance religieuse. Les Afghans sont musulmans mais pas tous de la même allégeance. Historiquement, jusqu’à l’invasion soviétique dans les années soixante-dix, c’est le roi qui unissait quelque peu tous ces éléments disparates.

Nous sommes donc dans une société où il y a peu de place pour les individus et où la rivalité entre les groupes pour les richesses et le pouvoir est constante.

Le pouvoir taliban

Littéralement, le mot Taliban signifie étudiant. Ce sont des étudiants en études coraniques, dans des écoles pakistanaises, qui ont constitué le gros des troupes combattantes contre le pouvoir soviétique installé à Kaboul depuis une dizaine d’années à l’époque. Et c’est le gouvernement américain des présidents Reagan et Clinton qui les ont soutenus, armés et financés en grande partie dans leur lutte. Il fallait à tous prix vaincre les Soviétiques qui faisaient déjà face à une opposition armée dans le nord du pays. On se rappellera du commandant Massoud, le lion du Panchir qui faisait les manchettes à l’époque, avec une réputation de démocrate. Les Talibans ont aussi bénéficié de l’aide de l’armée pakistanaise et de l’appui passif du gouvernement de ce pays. Dans ce cas, ce sont surtout des affinités religieuses qui ont joué.

Pour les pouvoirs locaux afghans, les Talibans victorieux représentaient un autre pouvoir étranger. Leurs rangs comprenaient en effet beaucoup d’étrangers ou encore des Afghans d’origine qui avaient surtout vécu en exil. Il fallait donc s’en débarrasser. La résistance s’est organisée dans le pays sur la base des appartenances ethniques. Pour maximiser les chances de succès, une coalition s’est constituée, notamment dans le nord du pays. Elle a pris le nom d’Alliance du nord. Elle était dominée par les Tadjiks, deuxième ethnie du pays en nombre et le général Dostum en a été un des commandants les plus visibles, renommé pour sa férocité.

Cette coalition a été soutenue activement et financée par les Américains. Sitôt au pouvoir, les Talibans se sont empressés de donner asile à Al Qaïda qui a pu opérer à partir de là. Ce fait était suffisant pour que le gouvernement américain s’implique dans le renversement de ce gouvernement. Le caractère rétrograde et violent du gouvernement taliban a permis qu’un large appui international se développe pour leur renversement. Dans la foulée de la victoire sur les Talibans, la lutte armée s’est déplacée en autres, à l’intérieur de l’Alliance du nord. La rivalité pour le pouvoir a joué au maximum. Alors qu’il allait entrer dans Kaboul avec ses troupes, le commandant Massoud a été abattu. Les AfghanEs entraient cette fois, dans une guerre civile qui a duré quelques années, jusqu’à l’invasion des troupes de l’Otan qui sont totalement dominées par les AméricainEs.

Comme mentionné plus tôt, les objectifs étaient de chasser Al Qaïda de ce sanctuaire et d’empêcher une reprise du pouvoir par les Talibans qui tentaient un retour. En ce moment, les Talibans ne sont plus une vraie menace. De plus en plus ceux qu’on désigne ainsi sont des nationalistes, notamment pachtounes, ethnie d’origine de M. Karzaï et les combattants sur le terrain sont de jeunes hommes pauvres, sans travail ni avenir qui s’engagent pour gagner ne serai-ce que l’équivalent de 25$ par mois . [7]

On pourrait conclure : Mission accomplie ! Mais comme la démocratie a été ajoutée au programme en cours de route, il faudrait y arriver et ce n’est pas simple dans un tel pays. Et les États Unis ont toujours intérêt à y garder un certain contrôle. L’Afghanistan demeure une carte dans leur gestion du Moyen-Orient et de leur volonté de contrôler l’accès au pétrole de cette grande région.

Les dernières élections

En définitive, la base du gouvernement afghan est constituée de pouvoirs ethniques concurrents en perpétuelle négociation et affrontement pour le contrôle et l’accaparement des richesses de toutes sortes : contributions internationales dont les américaines, via le trafic d’armes et de drogues, etc. « La petite couche de démocratie pour laquelle les AméricainEs et les autres participants à la coalition de l’Otan se battent et meurent a maintenant disparu. » [8]

Ces tractations douteuses ont été au cœur de la lutte pour le pouvoir central dans le cadre électoral organisé par l’ONU. Hamid Karzaï a réussi à se maintenir en poste en négociant avec les seigneurs de guerre, en leur garantissant des avantages concrets en terme de pouvoir et d’argent. La nouvelle administration américaine y a participé. Elle a tenté d’imposer son poulain, M. Abdullah d’origine tadjique, ethnie traditionnellement plus proche de l’Iran par la langue et la religion. C’était l’homme de l’administration Obama qui tente d’impliquer les pouvoirs régionaux dans le jeu afghan, soit le Pakistan, l’Inde et l’Iran. [9] S’il s’est finalement désisté c’est qu’il a trouvé plus avantageux de le faire, ou qu’il a estimé qu’il ne réussirait pas à concrétiser ses projets. Sans doute que M. Karzaï a aussi réussi ainsi à maintenir au plus haut échelon du pays, un équilibre ethnique toujours délicat. Ce qui fait dire qu’il agit plus comme négociateur en chef entre les factions que comme représentant en chef de la population. Et c’est là une des bases du drame. Ce qui est central dans cette situation, c’est que dès le début de l’organisation d’un gouvernement central dans ce pays, les membres de l’Otan et l’ONU ont de fait installé les seigneurs de guerre, notamment de l’Alliance du Nord au pouvoir. M. Karzaï, l’homme du président Bush, y tenait aussi le flambeau pachtoune.

La douloureuse position de la population

La population cherche un sens à tout ce cirque et un peu de tranquillité, prise qu’elle est entre tous les feux. La mort vient du ciel avec les bombardements par les drones américains, même s’ils ont diminué dernièrement, et de la violence au sol distribuée à la fois par les Talibans, qui contrôleraient de 70% à 80% du territoire selon RAWA, par les seigneurs de guerre et les troupes internationales. [10]
Toujours selon RAWA, les alliés ont tué plus de civils que les Talibans au cours des huit dernières années. L’association soutient que si la stratégie américano-occidentale d’alliance avec les seigneurs de guerre de l’Alliance du Nord continue, et il est clair que ce sera le cas, il n’y aura pas de changement dans la situation politique, militaire et sociale dans le pays. La terreur y augmente tous les jours et il n’y a pas de démocratie.

Malalaï Jaya [11] est formelle, la dernière parodie d’élection est une tragédie qui s’est tenue à l’ombre des fusils des seigneurs de guerre. Rien de positif n’en sort pour la population et surtout pour les femmes. Elle soutient, elle aussi que la sécurité va toujours en diminuant. Les femmes portent de plus en plus la burqa pour des raisons de sécurité, pour ne pas se faire tuer. Elles la portent comme un linceul. Elles font face à la violence familiale, au viol et aux meurtres qui augmentent constamment.

La culture du pavot n’a jamais été aussi prospère depuis le règne taliban. C’est une des rares ressources financières à portée du peuple et dont profitent les élites afghanes notamment un frère du président Karzaï [12]

Les attaques de ceux que les AméricainEs appellent les insurgés sont de plus en plus nombreuses et pénètrent maintenant au cœur des lieux les plus protégés de Kaboul.

Les alliés des alliés

On ne peut toutefois analyser la situation afghane sans tenir compte de ce que les spécialistes nomment l’économie de guerre. Il semble bien qu’elle constitue un élément central de la dynamique du pays et depuis un bon moment.

Cette économie de guerre est assise sur les sommes qui entrent dans le pays via la présence des armées étrangères. Que ce soit celles dépensées pour le maintien et le fonctionnement des troupes, l’aide internationale et les divers trafics qui les accompagnent. La totalité des sommes dépensées par les seulEs AméricainEs représentent plus que le produit intérieur brut afghan. [13] Les sommes attribuées au gouvernement afghan au titre de l’aide au développement vont en majeure partie dans les poches des seigneurs de guerre.

Il y a belle lurette qu’on entend parler de fraudes financières, de détournements de fonds et d’enrichissements illicites individuels. Les AméricainEs, entre autres, reprochent au gouvernement Karzaï d’être corrompu et de ne pas faire assez pour mettre fin à la corruption généralisée dans le pays. L’administration Obama est très dérangée par cette situation qui lui enlève une bonne part de crédibilité pour la poursuite de la guerre. Pourtant, les accusations fusent contre les pratiques des armées étrangères qui participent à cette corruption généralisée. Nous en savons plus sur les pratiques de l’armée américaine, mais les autres membres de la coalition de l’OTAN ne seraient pas en reste. La corruption est avérée à l’intérieur de l’armée américaine ; une compagnie a été accusée récemment. [14] Il existe un marché occulte des contrats qu’attribuent les armées notamment l’Américaine. « Bienvenue au bazar des contrats du temps de guerre en Afghanistan. C’est un carnaval virtuel où se retrouvent des personnages douteux aqui ont des liens occultes avec d’anciens Talibans et des Mujhaidines pour ramasser au passage les fonds américains destinés à l’effort de guerre. » [15]

Les seuls contrats attribués pour le transport du matériel militaire américain représentent 10% du produit intérieur brut (PIB) annuel de l’Afghanistan. [16] L’armée américaine sous-traite le transport de son matériel et les fonctions de protection que ça impliquent à des compagnies privées. Alors qu’en Irak ces juteux contrats ont été attribués presqu’exclusivement à des compagnies américaines, dont la célèbre Blackwater, en Afghanistan c’est à un large réseau de compagnies locales que la manne est allée. On compte une douzaine de compagnies de sécurité et plusieurs autres de camionnage toutes liées à des membres du gouvernement de prêt ou de loin. Chacun a sa milice privée qui s’acquitte des tâches. Il s’est donc développé des entreprises de taille énorme, souvent à partir de presque rien si ce n’est des liens avec des personnages bien placés dans l’économie américaine et son gouvernement. La plupart de ces propriétaires sont aussi mêlés au trafic de drogue.

Il n’y a pas que l’attribution des contrats qui fasse l’objet de marchandages et de corruption. Pour que les convois ne soient pas attaqués par les insurgés en cour de route, l’armée américaine, via les compagnies afghanes de sécurité, les payent. Or, il est connu qu’une bonne partie des ces insurgés sont membres des milices des seigneurs de guerre. [17] On est face à une sorte de racket de protection très lucratif pour les insurgés à qui va l’argent en définitive ; on attaque pour se faire payer l’arrêt des hostilités ! Cette situation est d’autant importante que la majorité des convois empruntent la route nationale no.1 entre Kaboul et Kandahar. C’est un long parcours tout au long duquel les attaques son distribuéest Et les prix varient selon le nombre des camions et le type de marchandise. L’élimination des attaques contre de gros convois chargés de machines tels des Hummers, de pétrole ou d’armes, coûtera beaucoup plus cher que celle de que quelques camions transportant les rations des soldats et du papier de toilette. Il existe peu de routes alternatives et l’armée américaine interdit l’armement de ses propres accompagnateur-trice-s. Elle ne peut donc pas combattre elle-même pour la protection des convois.

Dans une interview récente, le président Karzaï a déclaré que l’argent introduit dans le pays par les armées étrangères faisait parti du problème de corruption. [18] On peut se demander ce qui se passerait si tout cet argent n’arrivait plus… Mais on ne peut pas dire qu’il ait tort non plus. Il demandait aussi, assez directement que les gouvernements étragers ne se mêlent plus de la politique afghane. Est-ce que nous sommes en train d’assister à la résurrection d’un pouvoir nationaliste afghan non démocratique qui s’opposerait à la présence étrangère dans le pays ?

Conclusion

Avec la dernière ‘opération élections’ et son échec flagrant, il semble bien que nous ayons assisté à une consolidation des structures non démocratiques de gouvernement qui devraient dominer pour un bon moment. Les vraies règles se décident et se jouent sur le terrain, dans les diverses parties du pays et le gouvernement central est surtout un lieu de tractations entre ces pouvoirs locaux et ethniques. Il ne peut rien imposer et l’intérêt public n’entre pas en considération. La maigre participation « volontaire » au vote est sans doute un signe du peu de confiance que la population porte à ces politicien-ne-s.

Il faut donc prendre avec un certain recul les appels de la communauté internationale, principalement des AméricainEs, à vouloir poursuivre la guerre pour installer la démocratie telle que nous la concevons. Il existe une opposition démocratique en Afghanistan. Elle est peu nombreuse et a du mal à se faire entendre. Mais, et RAWA et Malalaï Joya estiment que le premier pas que la communauté internationale peut faire pour commencer à développer une vraie solution, c’est de mettre fin à leur alliance avec tous les chefs de guerre et procéder au désarmement de leurs milices privées. Elles demandent ensuite le départ des troupes étrangères, pas leur augmentation qui ne ferait qu’ajouter aux souffrances actuelles. L’aide devrait ensuite être attribuée directement aux organisations civiles et aux partis démocratiques.


[1Il est à noter que les Américains s’étaient servis des Talibans pour arriver à mettre fin à l’invasion soviétique à la fin des années soixante-dix, dans les oppositions de la guerre froide.

[2Alexandre Adler, Les matins, France Culture, 28 oct. 09. Greg Kaufmann, The Nation, 9 oct. 2009,

[3[[Zoya (pseudo) de la Revolutionary Afghan Women Ass. Democracynow.org, 7 oct. 09.

[4Democracynow.org, 28 octobre 2009

[5[[Rick Rowley, cinéaste (Big House Film) à Democracy Now, 7-10-09.

[6Alexandre Adler op.cit.

[7Greg Kaufman, The Nation, 9 oct. 2009

[8Rick Rowley, op cit.

[9Alexandre Adler, op.cit. Cette possibilité d’implication de l’Iran en Afghanistan servirait d’atout dans les négociations avec ce pays pour qu’il accepte un contrôle international plus serré sur sa production nucléaire.

[10Zoya (pseudo) de la Revolutionary Afghan Women Ass., Democracynow.org, 7 oct. 09 Malalaî Joya, Democracynow.org, ……oct. 09

[11Op.cit. ……oct. 2009

[12Malalaî Joya, op.cit.

[13Georges Will, Washington Week, ABC, 15 nov. 2009,

[14Aram Roston, The Nation, 30 sept. 2009,

[15Aram Roston, The Nation, 10 nov. 2009,

[16Aram Roston, op. cit 10 nov. 2009,

[17Aram Roston, op,cit 10 nov 2009, L’essentiel des informations dans cette partie de l’article viennent de cette source. Le New-York Times a aussi fait état de cette situation.

[18PBS, Lherer News Hour, 9 nov. 2009

Alexandra Cyr

Retraitée. Ex-intervenante sociale principalement en milieu hospitalier et psychiatrie. Ex-militante syndicale, (CSN). Ex militante M.L. Actuellement : membre de Q.S., des Amis du Monde diplomatique (groupe de Montréal), animatrice avec Lire et faire lire, participante à l’établissement d’une coop. d’habitation inter-générationnelle dans Rosemont-Petite-Patrie à Montréal. Membre de la Banque d’échange communautaire de services (BECS) à Montréal.

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