Édition du 23 avril 2024

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Climat : les dirigeants africains adoptent la déclaration de Nairobi

L’Africa Climate Summit, à Nairobi, premier sommet du continent sur le climat, a débouché sur une déclaration commune dans laquelle les signataires appellent à un allègement de la dette des pays, à la mise en place de taxes carbone et à des investissements dans les énergies propres.

Tiré de Courrier international.

“Le premier sommet africain sur le climat a abouti à la déclaration de Nairobi, où les responsables politiques du continent demandent aux pays développés de tenir leur engagement de financer le climat chaque année à hauteur de 100 milliards de dollars”, rapporte The Nation. Le quotidien kényan dresse le bilan du tout premier sommet africain pour le climat, pour lequel des chefs d’État et de gouvernement, leurs ministres de l’Environnement et des dirigeants de l’ONU, parmi lesquels son secrétaire général, António Guterres, et son prédécesseur, Ban Ki-moon, se sont réunis du 4 au 6 septembre à Nairobi.

“La déclaration de Nairobi servira aux nations africaines de position commune à l’approche des négociations pendant la Semaine du climat, à New York, en septembre, et pendant la COP28, qui se tiendra à Dubaï en fin d’année”, précise le quotidien britannique Financial Times.

Outre le financement climatique, cette déclaration comprend un appel à la mise en place de taxes carbone. “L’Afrique émet peu de destructeurs du climat, mais trinque énormément. Si elle parvient à l’adoption par les grands pollueurs du régime de taxe sur le carbone [...], et à ce que ces pays réduisent la voilure en matière d’émission de CO2, ce serait déjà ça de gagné. Évidemment, il faudra que l’argent suive, et ce sont les fonds qui manquent le plus !” souligne Aujourd’hui au Faso dans un éditorial.

Les dirigeants africains ont d’ailleurs appelé à un allègement de la dette à travers le continent pour permettre aux pays d’avoir les moyens de s’adapter à la crise climatique, et ils ont lancé un appel à débloquer des investissements dans les énergies propres.

“L’Afrique prend un nouveau départ, ce sera un tournant économique”, selon William Ruto, le président kényan, dont les propos sont relayés par The Nation. D’après lui, au moins 23 milliards de dollars (21,5 milliards d’euros) ont été promis par des banques de développement publiques, privées et multilatérales, des fondations philanthropiques et d’autres partenaires de la communauté du financement du développement.

Ce qui fait dire à The Standard, à la une de son édition datée du 7 septembre, que ce sommet est une “grande victoire”. “Les dirigeants africains se sont rassemblés pour exiger la justice climatique, faire tenir leurs engagements aux pays riches, et définir les ambitions d’un avenir plus écologique et équitable”, se gargarise le quotidien kényan.

“Disparités de centres d’intérêt”

Tout le monde ne partage cependant pas cet enthousiasme. D’une part, car toutes les puissances importantes n’étaient pas présentes : la Chine, le plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre, a brillé par son absence, tout comme les dirigeants de certaines des plus grandes économies d’Afrique, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria.

Et d’autre part, des “disparités de centres d’intérêt” entre les chefs d’État présents ont été observées, comme le souligne Le Pays dans un éditorial. Disparités qu’il juge “d’autant plus inquiétantes qu’elles semblent révélatrices d’une volonté de prêcher chacun pour sa chapelle, en privilégiant des intérêts plutôt égoïstes, au détriment de l’intérêt général”.

Les organisations de la société civile réunies à l’assemblée populaire en marge du sommet ont rédigé une lettre ouverte au président kényan, citée par The Guardian :

  • “Le tout premier sommet africain sur le climat se conclut par une déclaration insuffisante et inadaptée, et [il est] manifeste que les vieilles mentalités coloniales des pays riches dictent encore la politique climatique de l’Afrique, en imposant au continent de dangereux marchés du carbone qui n’ont pas fait leurs preuves.”

Interrogé par le Financial Times, Joshua Amponsem, fondateur de la Green Africa Youth Organization (Gayo), a déclaré se méfier des “grandes multinationales qui mènent une partie des débats”, mais n’avoir pas signé la lettre de protestation. “C’est la première fois que le continent se réunit de sa propre initiative, sans que les Nations unies s’occupent de l’organisation : c’est une bonne chose.”

Il craint que l’argent des crédits carbone, par exemple, ne profite de manière disproportionnée aux gouvernements, aux cabinets de conseil étrangers ou aux intermédiaires qui vendent les crédits, plutôt qu’aux petits propriétaires fonciers ou aux communautés rurales les plus pauvres. “Nous devons identifier les principaux bénéficiaires des nouveaux investissements, dit-il. On peut toujours dire que c’est l’Afrique, mais l’Afrique au service de qui ?”

Courrier international

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