« Il est minuit moins une pour arrêter la déportation de Shaitan. Si le gouvernement canadien n’intervient pas, il sera expulsé mardi prochain. J’ai été témoin du travail infatigable que Shaitan a mené pour la défense des droits au Québec, que ce soit de son apport en tant que travailleur essentiel pendant la pandémie de COVID-19 ou de son implication en tant que bénévole à Parc-Extension, dans ma circonscription. Et comment nos gouvernements reconnaissent sa contribution ? On le met à la porte ! C’est inacceptable. » a déclaré M. Andrés Fontecilla.
Arrivé au Québec en 2019 en tant que demandeur d’asile, M. Rajpurohit a intégré rapidement le marché du travail québécois. Pendant 5 ans, il a cumulé des postes dans des domaines essentiels où il y a une grande pénurie de main-d’œuvre. « D’un côté, le gouvernement du Québec et nos entreprises font des efforts surhumains pour recruter, de l’autre côté, on déporte des travailleurs qui sont bien intégrés, qui vivent ici depuis des années ! » a ajouté le député solidaire de Laurier-Dorion.
Le chef adjoint du NPD, Alexandre Boulerice, abonde dans le même sens : « Je n’arrive pas à concevoir qu’une personne comme lui soit déportée de la sorte. Il est où le programme de régularisation promis par les libéraux ? Est-ce que le ministre Miller est en mesure de nous expliquer pourquoi on expulse un travailleur comme lui ? C’est une personne dévouée à défendre les droits des plus vulnérables et un ange gardien. Sa vie est ici. Il faut arrêter son expulsion maintenant », a affirmé le député de Rosemont-La-Petite-Patrie.
En 2022, M. Rajpurohit fut confronté à des conditions de travail précaires dans les entrepôts d’Amazon. C’est à ce moment qu’il décide de s’impliquer dans le processus de syndicalisation des employés de la multinationale. Il commence alors à militer au sein d’organismes de défense des droits, notamment à l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM).
« Shaitan est devenu un membre important de notre organisme, non seulement en militant pour faire connaitre les droits des travailleuses et travailleurs victimes d’accidents et de maladies du travail, mais également pour nous aider à mener des luttes collectives. Il serait très regrettable de se priver de la contribution d’une telle personne au sein de notre société » a souligné Félix Lapan, secrétaire général de l’UTTAM.
M. Rajpurohit faisait notamment partie de la délégation de l’UTTAM lors de la présentation du mémoire de cette organisation à l’Assemblée nationale du Québec dans le cadre des consultations sur le projet de loi 42 - Loi visant à prévenir et à combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en milieu de travail. Son travail est reconnu par une dizaine d’organismes québécois qui ont déjà interpellé le ministre de l’Immigration afin de demander l’arrêt des procédures de renvoi.
« Shaitan a lutté aux côtés de nos organisations pour renforcer les droits des travailleuses et des travailleurs au Québec. Il a fait preuve d’un engagement sincère envers notre société. C’est pour ça que nous demandons au ministre de suspendre sa déportation et de lui accorder un permis de séjour temporaire pour qu’il ait du temps pour régulariser son statut d’immigration », a renchéri Michel Pilon, fondateur et ancien directeur du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs agricoles du Québec (RATTMAQ).
« Je sens que mon travail au Québec n’est pas fini. Il me reste tellement à faire ! En plus, j’ai un emploi. Mon employeur me soutient et veut me garder. Il a besoin de moi. Je ne demande rien d’autre que de pouvoir continuer ma vie ici », a conclu Shaitan Rajpurohit.
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