La MRC des Maskoutains est reconnue comme la capitale de l’agroalimentaire au Québec. Saint-Hyacinthe a un statut international de technopole en matière de production, de transformation, de formation et de recherche dans le domaine agroalimentaire depuis 1993. Elle est l’hôte de plus de 20 groupes de recherche en agroalimentaire, vétérinaire ou agroenvironnementale. Les revenus agricoles et agroalimentaires de la MRC représentent près de 20 % du revenu québécois dans ces secteurs. On y retrouve aujourd’hui 1 240 exploitations agricoles alors que cette activité régresse un peu partout au Québec. « La MRC est fière du développement des terres les plus fertiles du Québec au bénéfice de tous. Cette vocation ne doit jamais être remise en question par une politique gouvernementale, notamment par la politique énergétique, » a déclaré madame Francine Morin, préfet de la MRC.
Pour les élus, il est clair que l’exploitation des shales gazifères est incompatible et inconciliable avec l’agriculture et le développement du secteur agroalimentaire. Par la multitude d’infrastructures qu’elle exige et par la technologie d’extraction utilisée, le développement de cette industrie ne peut par ailleurs se faire dans le respect des principes reconnus de développement durable. Elle compromettrait la qualité des eaux souterraines et engendrerait un ensemble de nuisances qui compromettraient de façon directe la qualité de vie des citoyens et citoyennes de la Grande région de Saint-Hyacinthe. Elle porterait aussi atteinte aux paysages identitaires de la MRC qui fait notamment partie du réseau Villes et villages d’art et de patrimoine (VVAP).
Toutefois, la MRC des Maskoutains est consciente des enjeux énergétiques et a déjà posé des gestes concrets en vue de réduire la consommation d’énergie et maximiser l’utilisation des énergies renouvelables. En 2010, la MRC s’est également dotée d’une vision stratégique qui prend en considération les grandes composantes du développement durable et confirme la vocation agroalimentaire de la MRC. Ces principes guideront le schéma d’aménagement et les plans d’urbanisme municipaux. La Ville de Saint-Hyacinthe a été la première au Québec à se doter d’une usine de biométhanisation pour traiter les matières résiduelles et en récupérer le biogaz. Des exploitants agricoles sont également intéressés à mettre en place des projets pour récupérer le biogaz (méthane) du fumier et d’autres résidus agricoles afin de produire de l’électricité ou le transformer en gaz naturel. Plusieurs projets de transport collectif ont aussi été mis en place dans la MRC.
En conclusion, le conseil des maires appuie le parti pris de la Commission pour la réduction des GES et l’efficacité énergétique. Le conseil est aussi ouvert à l’implantation de projets énergétiques sur son territoire. Toutefois, la poursuite et la pérennité du développement de son industrie agroalimentaire sont un prérequis non négociable. L’exploitation des shales gazifères est incompatible et irréconciliable avec la vocation agroalimentaire de la MRC des Maskoutains et ne sera acceptée sous aucune condition.
Les maires croient également que, pour atteindre les objectifs ambitieux proposés à court et moyen terme et pour que le Québec devienne un leader en matière d’énergie verte, le gouvernement doit mettre en place des directives claires et donner un appui financier aux projets les plus prometteurs.