Édition du 12 mars 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Féminisme

Petite histoire de la Marche mondiale des femmes

Née en 2000 à l’initiative de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), la Marche mondiale des femmes (MMF) est rapidement devenue un mouvement planétaire. Depuis cette date, tous les cinq ans, des millions de femmes à travers le monde marchent ensemble pour dénoncer la pauvreté et la violence.

tiré du site du Conseil du statut de la femme (CSF)
https://www.csf.gouv.qc.ca/egalite-et-societe/marche-mondiale-des-femmes/

1995 : les prémices

L’idée d’organiser un mouvement mondial de solidarité féministe a germé au sein de la FFQ à la suite de la marche des femmes contre la pauvreté et la violence Du pain et des roses, en 1995. À cette occasion, quelque 850 femmes avaient marché, pendant dix jours, entre Montréal et Québec. Portant alors avec elles neuf revendications pour l’amélioration de leurs conditions économiques. À leur arrivée à l’Assemblée nationale, 15 000 personnes les attendaient. Cette mobilisation a eu pour effet de presser le gouvernement d’adopter une loi sur l’équité salariale. Mais également d’augmenter le salaire minimum et de mettre en place diverses mesures pour contrer la pauvreté. Elle inspirera également aux militantes un projet mondial audacieux qui marquera le début du 21e siècle : la Marche mondiale des femmes.

2 000

À l’origine, la Marche mondiale des femmes est organisée pour dénoncer les politiques du Fonds monétaire international et pour exiger des pays membres de l’ONU des gestes concrets pour contrer la pauvreté. L’objectif des initiatrices était de réunir au moins une dizaine de pays autour de revendications communes.

En 2000, entre le 8 mars, Journée internationale des femmes, et le 17 octobre, Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, plus de 6 000 organisations non gouvernementales réparties dans 161 pays se mettent en marche dans leurs villages et villes. Elles portent ainsi les 17 revendications communes pour l’élimination de la pauvreté et de la violence, destinées à leurs décideurs. Ces revendications se déclinent également en version nationale dans la plupart des États.

Au Québec, on estime à 40 000 le nombre de personnes qui marchent dans leur région et qui participent au rassemblement national à Montréal le 14 octobre 2000. Il s’agit de la plus grosse manifestation féministe jamais tenue au Québec.

Malgré cette réussite extraordinaire et certains gains significatifs à l’international, au Québec, les résultats ne furent pas à la hauteur des attentes. Il y a eu quelques engagements de la part du gouvernement pour lutter contre la violence faite aux femmes, mais pratiquement aucun pour contrer la pauvreté.

2005

Le mouvement se poursuit en 2005 avec une deuxième action mondiale : la Charte mondiale des femmes pour l’humanité. Le texte de cette charte, rédigé collectivement, s’inscrit dans la continuité des 17 revendications de 2000. Ce document formule des propositions économiques, politiques, sociales et culturelles pour un monde plus égalitaire. La Charte repose sur cinq valeurs, soit l’égalité, la liberté, la solidarité, la justice et la paix, et sur 31 affirmations décrivant le monde que les femmes veulent construire.

Entre le 8 mars et le 17 octobre 2005, cette charte a circulé dans 53 pays sur les cinq continents, où des femmes ont organisé différentes actions pour la faire connaître aux autorités. Durant ce relais mondial, une courtepointe de la solidarité a été constituée avec un morceau de tissu de chacun des pays.

Au Québec, la Charte a été accueillie dans la capitale par plus de 15 000 personnes, avant de terminer son voyage au Burkina Faso.

2010

C’est sous le thème Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche ! que les femmes du monde entier se mobilisent en 2010. Les actions et les revendications s’articulent cette fois-ci autour de quatre grands champs d’action : le travail et l’autonomie économique, le bien commun, la souveraineté alimentaire et l’accès aux ressources, ainsi que la violence, la paix et la démilitarisation. Au Québec, au point culminant de cette mobilisation, le 17 octobre 2010, 10 000 personnes marchent dans les rues de Rimouski pour clôturer une semaine en faveur de l’égalité et des droits des femmes. Ce succès confirme que dix ans après la première édition, la Marche est soutenue par un réseau mondial organisé.

2015

Pour la quatrième action internationale de la Marche mondiale des femmes, en 2015, les femmes d’une cinquantaine de pays ont encore une fois uni leurs forces. Comme auparavant, la Marche s’est mise en action au Québec et à l’international le 8 mars. Sous le thème « Libérons nos corps, notre Terre et nos territoires ! », l’approche retenue cette année-là diffère de celles des autres éditions. Elle est basée sur une démarche d’éducation populaire. Plutôt que d’interpeller les décideurs, les militantes invitent les individus à se mobiliser avec elles pour s’opposer aux systèmes d’oppression et créer des rapports plus égalitaires entre les femmes et les hommes, entre les femmes elles-mêmes et entre les peuples. Pour clore les actions au Québec, le 17 octobre 2015, 10 000 personnes faisaient entendre leurs voix en parcourant les rues de Trois-Rivières.

2020

Depuis 2000, la base de la MMF est constituée de coordinations nationales dans plusieurs dizaines de pays, notamment au Québec avec la Coordination du Québec pour la Marche mondiale des femmes (CQMMF). Jusqu’en 2016, la CQMMF était sous le leadership de la Fédération des femmes du Québec. En 2018, la CQMMF s’est constituée en OSBL. Lequel regroupe des tables régionales de groupes de femmes ou coalitions régionales de la Marche mondiale ; regroupements nationaux de groupes de femmes, comités femmes de regroupements mixtes ou de syndicats nationaux, etc..

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