D’abord précisons que la relation de l’industrie du gaz de schiste avec le gouvernement Charest, n’en est pas une de collaboration, mais de collusion au détriment de l’environnement et des intérêts du Québec. D’autre part, le BAPE et son mandat restreint, sont une manœuvre de diversion du gouvernement Charest pour éviter un débat public sur l’abandon des énergies fossiles.
Votre crédibilité et celle de vos « experts » sont pour le moins douteuses, si on se fie aux nombreux témoignages factuels et alarmants, venant de Pennsylvanie et de plusieurs autres états américains où l’extraction du gaz de schiste est un véritable désastre écologique. Vous n’auriez pas plus de crédibilité en prétendant que votre entreprise est différente.
Un grand nombre des prétentions rassurantes de votre industrie, véhiculées par André Caillé, se sont avérées fausses ou trompeuses. La mentalité des gazières canadiennes n’est pas différente de celle des gazières américaines. Dans les deux cas, le profit passe bien avant l’environnement et la responsabilité sociale. […]
Vous demandez : « Laissez-nous terminer l’exploration… nous pourrons ensuite décider si nous continuons avec l’exploitation ».
Discuter d’exploration, de forage en milieu urbain ou de niveaux de redevances, implique que les Québécois aient préalablement donné leur accord à l’extraction du gaz de schiste.
Ce n’est pas le cas. Le discours de l’industrie et du gouvernement Charest est donc une imposture, visant imposer de force gaz de schiste, sans qu’il y ait eu au préalable de débat public sur le développement de l’énergie au Québec.
Ce n’est pas à Questerre ou à Talisman et à leurs acolytes du gouvernement Charest de décider de l’avenir énergétique du Québec, mais à la population. […]
Nous ne voulons pas que l’industrie complète l’exploration, parce que nous ne voulons pas de l’exploitation de ce gaz, dont la méthode d’extraction possède une empreinte écologique désastreuse. Nous ne voulons pas détériorer notre qualité de vie, dévaluer nos propriétés et saccager le réseau routier de la vallée du St-Laurent, pour de l’énergie fossile qui nuit au développement des énergies vertes.
Nous ne voulons pas d’une énergie fossile polluante qui nous oblige à vendre nos surplus hydroélectriques à perte sur le marché de l’exportation. Nous ne voulons pas de moratoire. Nous voulons que l’exploration s’arrête net et que les entreprises lésées par les décisions biaisées et sournoises du gouvernement Charest, soient dédommagées. Nous voulons réduire notre dépendance aux énergies fossile et développer exclusivement des énergies vertes.
M. Binnion, en tant qu’homme d’affaires, vous auriez la possibilité de faire du profit dans les énergies vertes. Pourquoi vous entêter dans le développement rétrograde d’énergies fossiles, nuisibles à l’environnement ?
[…] Pourquoi accepterions-nous de compromettre notre qualité de vie pour des gens d’affaires qui refusent d’évoluer vers le développement des énergies vertes ?
Désolés, nous répondons non à votre demande. Nous n’allons pas vous aider à aggraver le réchauffement climatique et à saccager la vallée du St-Laurent de 8000 puits, simplement pour vous permettre de faire du profit.
Notre environnement, notre qualité de vie et notre santé ne sont pas à vendre pour de l’énergie fossile nuisible à l’environnement.
