Édition du 8 octobre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Sommet anti-impérialiste et anticolonialiste des peuples

Résolutions finales du sommet anti-impérialiste (première partie)

Ce vendredi (2 août 2013) a été le point d’orgue de la réunion du Sommet anti-impérialiste et anticolonialiste de Cochabamba. Ce sommet fut l’occasion de trois jours de travail, de partage d’expériences et de fraternité. Près d’un million de personnes étaient présentes pour entendre le discours d’Evo Morales. Au cours de la journée de mobilisation, on a lu les conclusions des ateliers organisés le mardi 31 juillet et le jeudi 1er août. Avant le début du sommet, cinq ateliers de travail ont été formés. Grâce à l’initiative et la proposition de plusieurs délégations, dont celle du Venezuela, on a créé un sixième atelier nommé « contre-offensive communicationnelle." Les ateliers de travail sont : 1) la souveraineté politique, 2) la souveraineté économique, 3) la décolonisation et de l’anti-impérialisme, 4) les traités internationaux relatifs aux droits humains et 5) l’espionnage 6) la contre-offensive communicationelle. Voici les propositions produites par ces ateliers.

Nous publions cette semaine les résolutions des deux premiers ateliers. Nous publierons la semaine prochaine les résolutions adoptées par les autres ateliers (NDLR Presse-toi à gauche !)

(Tiré et traduit de Rebelion)

ATELIER 1 : LE DANGER DE L’OTAN POUR L’AMÉRIQUE LATINE ET LES CARAÏBES

1. Fonder une organisation sociale puissante internationale pour transmettre les idées de libération, du socialisme communautaire, de l’anti-impérialisme et de la décolonisation et ainsi faire face au danger de l’OTAN pour l’Amérique latine.

2. Les mouvements sociaux d’Amérique latine et des Caraïbes doivent s’élargir à l’Afrique afin d’étendre notre relation de coopération Sud-Sud et de travailler en commun à la lutte anti-impérialiste.

3. Promouvoir le désarmement de l’OTAN et des coupures dans les dépenses militaires à la faveur de programmes sociaux.

4. Mettre en place un procès international contre le militarisme de l’OTAN, qui viole tous les traités internationaux et la coexistence pacifique.

5. Sensibiliser et mobiliser le monde contre la guerre, les essais nucléaires, les bombes biologiques, la production d’armes, et toutes autres choses qui menacent la Terre-Mère.

6. Concevoir une campagne de communication qui a comme acteur principal les gens qui rejettent catégoriquement les bases militaires de l’OTAN et tous les types de domination impériale sur l’Amérique latine.

7. Effectuer des manœuvres visant à dénoncer dans le monde contre l’OTAN.

8. S’unir pour défendre nos ressources naturelles, la création d’une armée forte en Amérique du Sud réalisant l’unité de tous les pays et des mouvements sociaux.

9. Renforcer la formation politique et idéologique.

10. Créer un observatoire sur l’intervention militaire américaine et de l’OTAN dans le monde, afin d’établir des rapports réguliers.

11. Faire du 2 juillet, la Journée internationale contre l’mpérialisme, date mémorable qui représente l’émancipation des personnes et en particulier de l’État plurinational de Bolivie, en rejeter le projet d’attentat contre le président Evo Morales.

12. Produire un document réaffirmant l’alliance et l’unité des organisations sociales latino-américaines, les signataires condamneraient l’intallation des bases militaires impérialistes et l’OTAN.

13. Se prononcer vigoureusement contre les attaques impérialistes américaines commises contre Cuba depuis des décennies. Il est nécessaire de lancer une action de solidarité, révolutionnaire et efficace pour défendre la Révolution cubaine et pour briser le blocus criminel et exiger le retrait de la base navale américaine de Guantanamo .

14. Renforcer l’unité et l’intégration efficaces de nos peuples, comme le seul véritable mécanisme de défense contre l’offensive impérialiste de l’OTAN.

15. Générer une conscience révolutionnaire et un sentiment d’unité dans toute l’Amérique latine et les Caraïbes, en jetant les bases de la décolonisation, du socialisme et de la lutte, anti-impérialiste et anti-capitaliste.

16. Effectuer le deuxième sommet anti- impérialiste, anti-capitaliste et pour la souveraineté des peuples et l’effectivité des droits de l’homme au Venezuela le 5 mars 2014 en l’honneur du commandant suprême Hugo Chavez.

17. Créer des médias communautaires pour les mouvements sociaux révolutionnaires et les organisations du monde entier.

18. Renforcer la collaboration avec le Conseil de défense de l’UNASUR pour apporter de la clarté sur le rôle de l’OTAN en Amérique latine et dans les Caraïbes.

19. Élaborer et diffuser du matériel éducatif et de formation politique pour construire une conscience commune entre les peuples de l’Amérique latine et des Caraïbes.

20. Rejoindre l’action du Conseil mondial de la paix.

21. Former un bloc anti-impérialiste de mobilisation internationale permanente pour dénoncer les interventions militaires dans le monde en solidarité avec les peuples attaqués par l’OTAN.

22. Mener une grande campagne internationale pour forcer la modification de la composition du Conseil de sécurité et la démocratisation des Nations Unies.

23. Les progressistes exhortent les gouvernements à dénoncer les interventions des ambassades américaines dans les processus révolutionnaires et de chercher à les expulser dans de tels cas.

24. Se joindre au festival mondial de la jeunesse et des étudiants en tant que plate-forme mondiale de dénonciation à Quito en Équateur du 7 au 13 décembre 2013.

25. Renforcer et établir des liens entre les différentes écoles de formation politique révolutionnaire en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Atelier 2 : ALLIANCE DU PACIFIQUE OU LA SOUVERAINETÉ ÉCONOMIQUE

1. Décoloniser l’économie, c’est-à-dire se donner la liberté de décisions, parvenir à un développement des forces productives en harmonie avec la Terre Mère, et développer une doctrine économique fondée sur notre propre patrimoine culturel. Un projet économique alternatif devrait reposer sur la structure d’origine e nos villages ancestraux , aux niveaux de la consommation, de la production et la distribution et bâtir une économie autre que le capitalisme soit le socialisme et récupérer l’ensemble des connaissances en sciences sociales.

2. Le modèle capitaliste, s’oppose au modèle socialiste, fondé sur les entreprises de propriété sociale, la reconnaissance de l’économie rurale, l’État et la communauté sociale.

3. Nous devons consolider d’autres modèles de développement dans les pays pauvres indépendamment des conditions posées par l’empire à travers un renforcement des relations Sud - Sud.

4. Partout où les projets néolibéraux visent nos ressources naturelles, nationaliser les sociétés transnationales en les expropriant.

5. Là où le projet socialiste progresse, nous devons approfondir les processus de nationalisation des ressources naturelles pour arrêter l’exportation des matières premières à bon marché et favoriser l’industrialisation pour exporter des produits finis et prendre soin de l’environnement.

6. Nous devons renforcer le rôle de l’État dans le soutien aux industries stratégiques et aux entreprises publiques.

7. Dans la plupart des pays pauvres, les entreprises stratégiques devraient être dans les mains de l’État pour pouvoir profiter des fruits de l’industrialisation. Les entreprises stratégiques devraient servir à lutter contre la pauvreté et l’inégalité.

8.. Renforcer la souveraineté des pays et prendre des mesures pour empêcher le pillage des ressources naturelles, récupérer les redevances pour qu’elles restent dans le pays.

9. Ouvrir les marchés aux produits des entreprises nationalisées et générer des alliances pour les produits nationaux soient vendus à des prix équitables.

10. Au modèle capitaliste, nous devons opposer le modèle socialiste, fondé sur les entreprises de propriété sociale, reconnaître l’économie rurale, l’état social et communautaire.

11. Promouvoir la création dans les communautés sociales d’unités de production, en respectant la Terre Mère, avec une logique différente des entreprises capitalistes. L’entreprise communautaire vise à ajouter de la valeur aux produits et à renforcer la souveraineté alimentaire.

12. Assurer le soutien de l’État au secteur productif basé sur les petites et micro entreprises, sur les organismes sociaux et communautaires, aux unités économiques de l’économie sociale et solidaire et aux coopératives qui sont une source importante de travail qui ont créé d’autres logiques de travail et ont favorisé la construction d’une autre économie avec d’autres formes d’échange qui nécessitent une formation, le renforcement des ressources humaines, l’échange d’innovations techniques et l’accès au marché du crédit.

13. Développer les ressources humaines pour gérer ces entreprises et les organisations communautaires des artisans.

14. Lutter contre le consumérisme, développer nos politiques en matière alimentaire. L’utilisation de nos propres produits devrait être un axe fondamental de notre action. Pour cela, nous devrions renforcer la sensibilisation sur la question de la consommation et cesser d’utiliser les produits du nord, en provenance des pays capitalistes. Cela aidera à renforcer les entreprises nationales et les grandes entreprises régionales et nationales de l’ ALBA.

15. Chercher à résoudre le problème de la terre, et reconnaître le droit des paysans autochtones de gérer leurs propres terres, développer des processus globaux de réforme agraire. C’est une question clé pour assurer la souveraineté alimentaire. Refuser les ventes de la terre, reconnaître la fonction socio-économique de la terre.

16. Les questions de la santé et l’éducation sont des questions fondamentales qui nécessitent de nouvelles formes d’action. Et renforcer le rôle de l’État afin de protéger la santé et l’éducation, qui devraenit être des droits garantis.

17. Instaurer la souveraineté monétaire. La colonisation passe aussi par la politique monétaire, d’où l’imposition du dollar. Dans ce contexte, nous soutenons la proposition de Sucre comme notre monnaie régionale et favorisons l’avancée de l’intégration monétaire, de sorte que le Sucre devienne la monnaie d’usage courant.

18. Créer des accords dynamiques entre les pays de l’ALBA et le MERCOSUR dans le partage de nos produits.

19. Renforcer el Banco del Sur afin de financer des entreprises visant à atteindre la souveraineté alimentaire afin de ne pas dépendre des semences transgéniques en provenance des sociétés multinationales et de ne pas laisser Monsanto envahir nos territoires.

20. Surmonter le fossé technologique et prendre des mesures pour parvenir à la souveraineté technologique. Nous devons nous pencher sur l’insuffisance de la technologie grâce à la coopération Sud-Sud, renforcer l’échange de connaissances, des innovations, de nos brevets, et ne pas dépendre de la technologie, de la science et les connaissances du Nord.

21. Inclure la santé dans le domaine de la coopération Sud-Sud, la promotion des échanges professionnels entre pays frères et échanger les progrès scientifiques en matière de santé. Concevoir des alternatives aux dangers posés par l’Alliance du Pacifique : Aborder la question de la concurrence des produits qui en sont issus, ils envahissent les marchés de l’ALBA, détruisant la production des pays de l’ALBA, car ils peuvent apporter des produits pas chers qui envahissent nos pays et détruisent nos marchés intérieurs.

23. Il est essentiel de renforcer le marché ALBA par le Traité de Commerce des Peuples, cela devrait devenir une réalité contre l’invasion des produits érangers.

24. Construire des alliances avec des zones d’intégration économique comme le font les Latino-Américains.

25. Renforcer le commerce qui reconnaît les différences entre pays et les économies, renforcer les échanges commerciaux complémentaires non fondés sur la concurrence, les traitements spéciaux et différenciés.

26. Renforcer les grandes entreprises nationales par des politiques communes d’industrialisation.

27. Créer le parlement de l’ALBA.

28. Rejeter et dénoncer le FMI comme un des principaux acteurs de l’espionnage mondial, qui fait la promotion des institutions, des personnes et des outils technologiques assurant la promotion de l’espionnage.

29. Reconnaître que la lutte contre l’impérialisme est anticapitaliste, anti-impérialiste, socialiste, anticoloniale et communautaire..

30. Caractériser l’impérialisme non seulement comme hégémonique, mais comme une BARBARIE, où certains pays peuvent en envahir d’autres.

31. Reconnaître qu’un assaut impérialiste n’est pas juste assaut économique et commercial, mais aussi un assaut militaire. La souveraineté territoriale est essentielle. Nous devons nous débarrasserr les bases militaires américaines et de la présence de ses navires de guerre. Actuellement, il y a plusieurs défis militaires et politiques à relever, comme le fort Estigarribia au Paraguay qui soutient la base militaire dans le Chapare, où 25 hectares de ce pays sont devenus des camps d’entraînement militaires. Au Pérou, il y a 3 autres bases militaires. Le Chili possède l’un des plus grands observatoires astrophysiques exploités par les puissances européennes. La Colombie est le territoire accueillant le plus grand nombre de bases militaires en Amérique latine. Ainsi, les Latino-américains devraient s’opposer à la présence des bases militaires en Amérique latine et demander leur démantèlement.

32. L’AP a été signé sans le consentement des peuples des pays qui la composent. Nous devons donc soutenir les mouvements sociaux de ces pays pour contester cet accord.

33. Les travailleurs doivent pouvoir être partie prenante des enjeux nationaux et y avoir une participation directe et active. Les travailleurs sont en dehors des enjeux définis par les gouvernements qui discutent souvent d’enjeux qui ne sont pas les leurs.

34. Reconnaître le contexte électoral de la plupart des pays d’Amérique latine, principalement des pays ayant des projets de transformation sociale progressiste.

35. Défendre la force des organisations populaires et construire à partir de la base un pouvoir territorial et populaire pour répondre à la nouvelle offensive impérialiste et renforcer les rapports diplomatiques entre les peuples.

36. Les mouvements sociaux doivent progresser dans le projet de construction d’une grande patrie. Dans ce sens, nous devons créer un espace de discussion pour les peuples au-delà des forums gouvernementaux.

37. Nous reconnaissons qu’il est nécessaire de construire un instrument favorisant l’action politique des mouvements sociaux, pour discuter des actions en défense des gouvernements et qui font progresser les options progressistes d’Amérioque latine. Nous soutenons les luttes des autres processus révolutionnaires progressistes en Amérique latine.

38. Création d’une coordination continentale des peuples entre le Pérou, le Chili et la Bolivie à pour assurer à la Bolivie un accès à la mer et développer une grande mobilisation pour nous permettre d’atteindre cet objectif d’accès à la mer tout en respectant sa souveraineté .

39. Nous devons récupérer les territoires d’Amérique latine qui sont occupés et reprendre les Malouines argentines soumies à un ouvoir étranger.

40. En finir avec le blocus de Cuba exercé par les États-Unis, exiger la libération des 5 camarades cubains emprisonnés aux États-Unis et permettre à Cuba de rejoindre de plein droit les organisations régionales.

41. Soutenir le processus de paix en Colombie.

42. Créer un Comité de solidarité avec la Bolivie d’Evo Morales pour dénoncer l’AFFRONT fait contre lui par l’Europe.

43. Exiger le retrait de la MINUSTAH d’Haïti.

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