Édition du 23 avril 2024

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Le mouvement des femmes dans le monde

Un quart de la population mondiale trouve normal qu’un homme batte sa femme… et autres préjugés

Aucun progrès en 10 ans malgré #MeToo. Un rapport de l’ONU sur les normes sociales de genre note que, dans le monde, près de 90% de la population a au moins un préjugé sexiste et appelle les gouvernements à agir.

Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/05/un-quart-de-la-population-mondiale-trouve-normal-quun-homme-batte-sa-femme-et-autres-prejuges/

Le sexisme, ça commence dans les têtes. Et les préjugés sexistes y sont solidement « enracinés » révèle le dernier index des normes sociales de genre (GSNI), un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) rendu public ce lundi 12 uin. « Près de 90% de la population a au moins un préjugé » sexiste parmi les sept passés en revue. Et ces « préjugés sont répandus chez les hommes comme chez les femmes, suggérant qu’ils sont profondément incrustés et influencent les hommes et les femmes à des degrés similaires  », note le rapport qui ne voit «  aucune amélioration des préjugés à l’encontre des femmes en une décennie ».

Le chiffre le plus stupéfiant : 25% de la population dans le monde pense qu’il est justifié qu’un homme batte sa femme ! Ce chiffre s’inscrit dans une ambiance de domination masculine persistante. Les questions sur les dirigeants et le travail le montrent. 50% des personnes dans le monde pensent encore que les hommes font de meilleurs dirigeants politiques que les femmes et seulement 27% estiment qu’il est essentiel pour la démocratie que les femmes aient les mêmes droits que les hommes. Selon 43% de la population, les hommes font de meilleurs dirigeants d’entreprise que les femmes. Près de la moitié de la population (46%) estime que les hommes ont plus droit à un emploi. Et 28% pensent que l’université est plus importante pour les hommes.

Le rapport affirme que ces préjugés conduisent à un démantèlement des droits des femmes dans de nombreuses régions du monde, avec des mouvements contre l’égalité des sexes qui gagnent du terrain (scolarité interdite aux filles, recul de l’IVG…). Ces préjugés se voient également à la sous-représentation des femmes dans les instances dirigeantes. En moyenne, la proportion de femmes chefs d’État ou de gouvernement est restée aux alentours de 10% depuis 1995. Sur le marché du travail, les femmes occupent moins d’un tiers des postes de direction. Même dans les 59 pays où les femmes sont aujourd’hui plus instruites que les hommes, l’écart de revenu moyen entre les hommes et les femmes est de 39% en faveur des hommes.

Les gouvernements doivent agir «  Les normes sociales qui portent atteinte aux droits des femmes sont également préjudiciables à la société dans son ensemble, car elles freinent l’expansion du développement humain. En fait, l’absence de progrès en matière de normes sociales liées au genre s’inscrit dans le contexte d’une crise du développement humain : l’indice mondial de développement humain (IDH) a reculé en 2020 pour la première fois dans les annales, et de nouveau l’année suivante. Tout le monde a à gagner à garantir la liberté et l’autonomie des femmes  », a déclaré Pedro Conceição, chef du Bureau du Rapport mondial sur le développement humain du PNUD. Le rapport appelle les gouvernements à agir pour faire évoluer ces normes sociales. Par exemple, un congé parental partagé entre les deux parents modifie les perceptions concernant les responsabilités en matière de soins aux enfants.

Autre exemple : le calcul de la richesse. « Il est important de commencer par reconnaître la valeur économique du travail de soins non rémunéré. Cela peut être un moyen très efficace de remettre en question les normes de genre concernant la façon dont le travail de soins est perçu. Dans les pays où les préjugés sexistes à l’égard des femmes sont les plus marqués, on estime que les femmes consacrent plus de six fois plus de temps que les hommes aux soins non rémunérés  », a déclaré Raquel Lagunas, directrice de l’équipe du PNUD chargée des questions d’égalité entre les sexes.

Les auteurs du rapport appellent à mettre l’accent sur le développement humain par l’investissement, l’assurance et l’innovation. Investir dans des lois et des mesures politiques qui favorisent l’égalité entre femmes et hommes en matière de participation politique, renforcer la protection sociale et les systèmes de soins, et réprimer les normes sociales néfastes, les attitudes patriarcales et les stéréotypes sexistes. Par exemple, la lutte contre les discours de haine en ligne et la désinformation sur le genre peut contribuer à faire évoluer les normes de genre omniprésentes vers une plus grande acceptation et une plus grande égalité. Et bien sûr, le rapport recommande de s’attaquer directement aux normes sociales par l’éducation.

Isabelle Germain – lesnouvellesnews.fr
Courrier de la MMF n°417

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