Édition du 30 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Féminisme

À l’heure actuelle, la 14e est encore en vie

Québec, 17 juin 2021- Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale Nationale (RGF-CN) a organisé une marche contre les féminicides et la violence conjugale. Cet évènement a eu lieu le 17 juin au Parvis de l’Église Saint-Jean-Baptiste, en début de soirée.

Les féminicides, c’est assez !!

La transformation sociale pour mettre fin à la violence conjugale : Il y a urgence d’agir ! Le 2 avril dernier, nous étions des milliers de personnes à prendre la rue pour manifester et crier haut et fort : « Les féminicides, c’est assez, pas une de plus !!! ». Depuis, cinq autres féminicides ont eu lieu au Québec. La situation est plus qu’alarmante, elle est intolérable et cela doit cesser !

En conférence de presse, mardi dernier, la ministre Geneviève Guilbault a déclaré « Les services sont là, mais malheureusement, il semble qu’on ne pourra jamais tout empêcher  ».

Ces propos sont inacceptables et nous ont indignées ! Nous refusons de baisser les bras et d’accepter que d’autres femmes soient tuées. Des solutions pour mettre fin à la violence conjugale, il en existe beaucoup ! Pour y arriver, des changements radicaux et structurels sont nécessaires. Il est donc plus qu’urgent d’agir dans une visée de transformation sociale directement à la source où la violence conjugale prend racine, soit dans les rapports inégaux entre les femmes et les hommes.
Et cela commence en amont. D’un côté, en éduquant les jeunes sur la sexualité, le
consentement et sur des modèles de relations amoureuses positifs basés sur l’égalité entre les femmes et les hommes. D’un autre côté, il faut briser le silence, dénoncer les violences, déconstruire et transformer les discours véhiculés qui banalisent cette violence !

Selon Isabelle Boily, co porte-parole de la marche, «  il faut que la banalisation et la
déresponsabilisation collective cessent. Il ne s’agit ni d’un drame familial, ni d’un drame conjugal, ni d’une perte de contrôle et encore moins d’une chicane de couple ! Ces discours banalisent la violence en évacuant les notions de contrôle et de domination qui sont au cœur d’une dynamique de violence conjugale. Cela a pour effet de déresponsabiliser les agresseurs ».

Or, il faut au contraire adopter des approches reposant notamment sur la responsabilisation des hommes violents.

Des mesures concrètes et urgentes pour éradiquer les violences faites aux femmes
Mardi, la ministre Geneviève Guilbault invitait également les femmes victimes de violence conjugale à briser le silence, à dénoncer les violences et à quitter leur conjoint violent. Or, pour que cela soit possible, il faut non seulement entendre et croire les femmes, mais également mettre en place dès maintenant un filet de sécurité en offrant des mesures concrètes. Plusieurs obstacles à la sortie de la violence sont présents et le gouvernement doit s’assurer que les femmes aient accès notamment à des logements sociaux, à des revenus décents, à des services d’interprétariat pour les femmes sourdes et les femmes immigrantes, à
des services de transport adaptés pour les femmes en situation de handicap, etc.
Cela passe également par des formations obligatoires et continues sur la violence conjugale, et ce, pour tous les acteurs et les actrices qui interviennent auprès des femmes. L’objectif est de mieux dépister et reconnaître la violence conjugale, mais également de croire la parole de celles-ci et mettre en place des mesures de protection. Un trop grand nombre de victimes ne sont pas crues et prises au sérieux. Elles passent ainsi entre les mailles des filets, alors que plusieurs d’entre elles ont demandé de l’aide, ou alors que plusieurs signes indicateurs étaient présents. Pensons notamment à la violence post séparation, qui passe trop souvent
sous le radar des instances telles que la DPJ, les corps policiers et les tribunaux, entraînant ainsi des conséquences qui mettent la sécurité des femmes en jeu et maintiennent les familles dans un contexte de violence.

Enfin, nous insistons sur l’importance pour les différentes instances et institutions qui
interviennent auprès des victimes de violences conjugales, telles que le système de justice et les services de police, de prendre en compte certains angles morts qui se retrouvent trop souvent dans l’analyse contre la violence conjugale et les féminicides. Ces angles morts cachent différentes réalités vécues par les femmes marginalisées et davantage discriminées.

Pensons aux femmes autochtones, aux femmes que la société racise, aux femmes en situation de pauvreté, aux femmes en situation d’itinérance, aux femmes en situation de handicaps, etc. Pourtant, lorsque nous analysons les féminicides survenus dans les derniers mois, ces femmes marginalisées sont surreprésentées et meurent en plus grand nombre.

Nous clamons haut et fort : C’est assez, pas une de plus !!

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