Édition du 30 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Israël - Palestine

Cohen se trompe ; c’est Israël qui, en termes de moralité, atteint le fond du baril

Le 6 décembre 2023, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, invoquant un article rarement utilisé de la Charte des Nations Unies, appelle le Conseil de sécurité, «  face au risque grave d’effondrement du système humanitaire à Gaza  », à «  faire pression pour éviter une catastrophe humanitaire et à appeler à un cessez-le-feu humanitaire complet ».1

Ovide Bastien, professeur retraité du Collège Dawson
photo Serge Ignacio

La réaction du ministre des Affaires extérieures d’Israël, Eli Cohen, est immédiate :
« Le mandat de Guterres est un danger pour la paix mondiale, affirme Cohen. Sa demande d’activation de l’article 99 et l’appel à un cessez-le-feu à Gaza constituent un soutien à l’organisation terroriste Hamas et une approbation du meurtre de personnes âgées, de l’enlèvement de bébés et du viol de femmes. Quiconque soutient la paix dans le monde doit soutenir la libération de Gaza du Hamas. (...) Guterres a atteint, en termes de moralité, le fond du baril (has reached a new moral low). »2

Cohen se trompe. C’est Israël qui atteint ce fond...

Ainsi que les États-Unis qui, hier 8 décembre, et pour la 45ième fois dans l’histoire du Conseil de sécurité, osent se ranger du côté d’Israël, utilisant leur droit de véto pour bloquer la motion de cessez-le-feu acceptée par tous (sauf le Royaume-Uni qui s’abstenait).
Bombarder massivement Gaza depuis deux mois, en utilisant entre autres les 300 avions de combat F-16 fournies par les États-Unis (aucun autre pays, à part les États-Unis, en possède autant) ; occasionner la mort de 17,700 Palestiniens, dont 7,250 enfants et 5,100 femmes ; la blessure de 48,000 ; le déplacement, parfois à plusieurs reprise, de 1,9 millions (85% de la population) qui peinent à trouver de quoi manger et boire, et où dormir ; la destruction massive de mosquées, écoles, et maisons de telle sorte que 80% de ces dernières se trouve ou complètement détruites ou très endommagées ; rendre inopérants la plupart des hôpitaux et centres de santé de Gaza, en les privant de ressources et les attaquant ; créer une situation où il devient de plus en plus évident, d’heure en heure, que le nombre de morts par faim et maladie va rapidement dépasser, et de beaucoup, le nombre de personnes tuées par fusils et bombardements...

Tout cela, selon Cohen, démontrerait, chez Israël, un haut niveau de moralité, le soutien de la paix dans le monde, l’effort de protéger les Gazaouis et de les libérer du monstre qu’est le Hamas !

Par ailleurs, tenter de mettre fin à ce carnage, qualifié de génocide par de nombreux observateurs ; tout faire afin qu’une aide massive arrive rapidement à Gaza pour empêcher que ne s’accentue une situation humanitaire déjà carrément catastrophique ; appeler à la libération de tous les otages, tout en préconisant une solution politique à une situation où, depuis des décennies, de millions de Palestiniens vivent, à toutes fins pratiques, comme otages dans des camps de concentration ; tout cela constituerait, selon ce même Cohen, la preuve par excellence que Guterres se montre carrément indigne de son poste et qu’il a vraiment atteint, en termes de moralité, le fond du baril !

Pourquoi une telle attitude chez Cohen, reflet de ce que pense sans doute la majorité des Israéliens ? Pourquoi, d’une part, cette grande sensibilité, on ne peut plus justifiée, quant aux atrocités énormes commises par le Hamas le 7 octobre - violence sexuelle et la mort de 1,147 Israéliens - et, d’autre part, cet incroyable aveuglement relativement aux atrocités que vivent les Gazaouis, non pas seulement depuis deux mois, mais depuis des décennies ? Pourquoi les médias israéliens, à la suite du 7 octobre, évitent de montrer les meurtres en masse d’enfants palestiniens et de civils innocents, et la destruction massive de Gaza, alors qu’ils n’hésitent pas à montrer, le 7 décembre, les images troublantes de nombreux Gazaouis civils, nus et en simple caleçons, qui viennent d’être détenus dans un abri de l’ONU ?

Dans une conférence qu’il donnait en 2015, le journaliste israélien fort respecté du journal Haarets, Gideon Levy, nous en offre la réponse.

Ci-bas cette conférence, que j’ai traduite en français. Lectrices et lecteurs intéressés pourront la visionner eux-mêmes (https://youtu.be/EnaacT4eBrA?si=w9vtBtnRMHZzM0RN). À la suite de l’attaque d’Israël par le Hamas le 7 octobre, cette conférence devenait rapidement virale dans les réseaux sociaux :

« Ce n’est qu’à la fin des années 1980, lorsque, tout à fait par hasard, j’ai commencé à voyager en tant que journaliste dans les territoires occupés, que j’ai réalisé que le plus grand drame d’Israël se déroulait à une demi-heure de nos foyers, dans notre sombre arrière-cour, » raconte Levy.
« Cependant, cet énorme drame n’intéresse pratiquement personne en Israël ; il est caché dans notre sombre arrière-cour. Même si tous ces crimes se déroulent à une demi-heure de chez nous, la plupart des Israéliens, ou ne veulent pas le savoir, ou ne le savent pas, ou, aussi et surtout, s’en foutent complètement.
« Israël s’est entouré de boucliers, de murs. Non seulement de murs physiques, mais aussi de murs mentaux.
« Je ne veux pas entrer dans les détails de tout cela – ce qui nécessiterait une autre conférence - mais je voudrais mentionner brièvement les trois principes qui nous permettent, à nous Israéliens, de vivre si facilement avec cette réalité pourtant brutale.
« Voici ces trois principes.
« Premièrement, la plupart des Juifs – pas tous – se voit comme le peuple choisi par Dieu. Si nous sommes le peuple choisi, se disent-ils, alors nous avons le droit de faire absolument tout ce que nous voulons.
« Deuxièmement, si nous examinons toutes les occupations qui ont eu lieu par des puissances dans l’histoire, celle d’Israël se distingue de toutes les autres. C’est la seule occupation, assez bizarrement, où c’est l’occupant lui-même qui se voit comme victime. Personne d’autre dans son entourage serait victime, selon Israël. Pas même le peuple qu’elle occupe. Voilà pourquoi nous sommes capables, comme Israéliens, de vivre en paix, malgré notre statut d’occupant.
« L’autre jour, le professeur Falk mentionnait la stratégie duale pratiquée par Israël, poursuit Levy. À la suite des attaques terroristes à Paris et à Copenhague, Benjamin Netanyahou lançait une invitation à tous les juifs du monde entier. ‘Venez tous vivre ici, en Israël, disait-il. C’est de loin la place plus sécuritaire pour vous ; ici vous êtes à l’abris.’ Pourtant, c’est le même Netanyahou qui affirmait, à peine 24 heures plus tard, qu’Israël se trouvait confronté à une menace existentielle, à cause d’une possible bombe iranienne !
« Je me suis alors demandé, ironise Levy, où se trouve la logique dans tout cela. Pourquoi mon premier ministre inviterait-il des gens à venir ici si l’Iran menace de nous bombarder ?
« J’arrive maintenant au troisième principe – et c’est sans doute le plus grave de tous.
« Nous, Israéliens, nous déshumanisons systématiquement les Palestiniens. S’ils ne sont pas des humains, alors la question des droits de l’homme disparaît automatiquement.
« Si vous creusez un peu le for intérieur de la grande majorité des Juifs, vous reconnaitrez chez eux cette attitude carrément déshumanisante par rapport aux Palestiniens. On ne les reconnaît pas comme des êtres humains. On ne les reconnaît pas comme nos égaux.
« Il m’est arrivé une fois d’écrire que nous les Juifs, nous traitons les Palestiniens comme des animaux. Cela, bien sûr, m’a valu une montagne de critiques.
« Combien d’Israéliens arrivent-ils à se mettre dans la peau d’un Palestinien ? Si ce n’est que pour une seule journée, ou un seul moment ?
« J’aimerais vous donner deux exemples qui illustrent ce que je veux dire.
« Il y a plusieurs années, j’interviewais Ehud Barak, qui était alors candidat au poste de Premier ministre.
« M. Barak, lui ai-je demandé, qu’est-ce qui vous serais arrivé si vous étiez né Palestinien ? »
« Je me serais certainement joint à une organisation terroriste, » m’a-t-il spontanément rétorqué.
« Barak m’a donné la seule réponse franche et honnête qu’il pouvait me donner. Car tel que je le connaissais, il n’était pas du tout le genre de personne passive, qui, si abusée, se laisserait faire. Il se serait engagé dans la lutte pour son peuple et n’aurait jamais accepté de jouer le rôle de collaborateur pour les occupants.
« Mon interview, bien sûr, a causé un grand scandale en Israël. Comment pouvais-je, comme journaliste, poser une telle question à Barak ?
« Un deuxième exemple. À la suite de la deuxième Intifada, je me trouve un jour à Jénine, la ville la plus fermée en Cisjordanie, qui est alors soumise à un siège absolu. Lorsque, en quittant Jénine, j’arrive au poste de contrôle, je vois une ambulance palestinienne stationnée là devant moi, ses phares rouges allumés.
« En ce temps-là, aucune voiture ne pouvait entrer ou sortir librement de Jénine.
« Alors que j’attends, je vois des soldats israéliens qui jouent au backgammon dans la tente à côté du poste de contrôle. Conscient que lorsque j’interviens avec les soldats, cela finit généralement très mal, je décide de patienter. Je reste dans ma voiture.
« Cependant, après 40 minutes d’attente, je perds patience. Je sors de la voiture, me rends à l’ambulance, et demande au chauffeur, « Qu’est-ce qui se passe ? »
« C’est toujours comme cela, » me répond-il. « Ils nous font toujours attendre une heure avant d’autoriser notre départ. »
« Apprendre cela me fait sauter au plafond, et je confronte les soldats.
« Bien sûr, ceux-ci tentent de se défendre. Mais la chose qui finit par les faire sortir littéralement de leurs gonds, c’est lorsque je leur demande :
« Vous est-il déjà arrivé d’imaginer que c’est votre propre père qui se trouve dans cette ambulance-là ? »
« Ils pètent les plombs et pointent même leurs fusils vers moi.
« Comment diable pouvais-je avoir le culot de comparer leur propre père à un simple Palestinien ?
« Voilà pourquoi, comme Israéliens, il nous est aussi facile de vivre en paix avec nous-mêmes tout en commettant des crimes et subjuguant de façon aussi brutale le peuple palestinien, » conclut Gideon Levy.

Absence totale de la question palestinienne dans les immenses manifestations qui, avant le 7 octobre, déstabilisaient pendant des mois le gouvernement Netanyahou
On trouve une illustration spectaculaire du mur psychologique que décrit Gideon Levy dans les immenses manifestations qui, avant l’attaque du Hamas, ébranlaient pendant des mois le gouvernement de Netanyahou.

Si Israéliens de tendance séculière et Israéliens fondamentalistes religieux de droite s’opposaient carrément au sujet de la réforme judiciaire que proposait, début 2023, le gouvernement Netanyahou, les deux groupes, cependant, se montraient d’accord pour passer complètement sous silence l’oppression systématique que vivent les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie depuis des décennies.

Sitôt la proposition de réforme lancée, de dizaines de milliers d’Israéliens commençaient à manifester le samedi de chaque semaine en criant haut et fort leur opposition à celle-ci. Cette réforme, disaient-ils, va affaiblir la Cour suprême. Elle va même permettre à Netanyahou d’échapper aux nombreuses accusations de corruption portées contre lui.

• Le 22 janvier 2023, Al Jazeera rapportait que pour une troisième semaine de suite, une immense manifestation avait lieu à Tel Aviv. Les manifestants affirmaient que les changements proposés menaceraient les contrôles démocratiques et les contrepoids exercés par les tribunaux sur les ministres. Qu’ils renforceraient le contrôle politique sur les nominations judiciaires et limiteraient les pouvoirs de la Cour suprême d’annuler les décisions du gouvernement ou les lois de la Knesset. « Ils veulent nous transformer en dictature, ils veulent détruire la démocratie », déclarait le président de l’Association du barreau israélien, Avi Chimi. «  Ils veulent détruire l’autorité judiciaire ; il n’y a pas de pays démocratique sans autorité judiciaire. »

• Le 12 mars 2023, CNN rapportait qu’un « demi-million d’Israéliens descendaient dans la rue pour la dixième semaine consécutive de manifestations contre le projet du gouvernement de Benjamin Netanyahu visant à réformer le système judiciaire du pays.3

• Le 19 juillet 2023, Reuters rapportait que la « volonté de la coalition nationaliste et religieuse du gouvernement Netanyahou de modifier le système judiciaire et de limiter certains pouvoirs de la Cour suprême déclenchait des manifestations sans précédent, ébranlant l’économie et suscitant l’inquiétude des alliés occidentaux quant à la santé démocratique d’Israël. Certains réservistes, poursuivait Reuters, ont menacé de ne pas obéir aux ordres d’appel dans le cadre des protestations. »4

L’absence complète, dans ces manifestations tout à fait historiques, de la cause palestinienne, étonnait et troublait tellement 3,000 universitaires, membres du clergé et autres personnalités d’Israël/Palestine et de l’étranger, que cela les amenait, le 4 aout 2023, c’est-à-dire deux mois avant l’attaque surprise et fort meurtrière du Hamas dans le sud d’Israël, à signer une pétition intitulé ‘The Elephant in the Room.5

C’est bien, affirmaient les signataires de la pétition, de manifester contre la réforme judiciaire que propose le gouvernement Netanyahou. Cependant, nous nous inquiétons de voir l’absence complète, dans ces manifestations, de l’occupation illégale de millions de Palestiniens dans les territoires occupés. Les manifestants semblent ignorer, ou accorder peu d’importance, au fait que cette réforme vise à approfondir et étendre l’occupation illégale. Ce sont les colons d’extrême droite, affirment-ils, qui représentent le fer de lance d’une réforme qui ne vise rien de moins que l’annexion pure et simple de la Cisjordanie.

« Les Palestiniens, poursuivent les signataires de la pétition, sont privés de la quasi-totalité des droits fondamentaux, y compris le droit de vote et de protestation. Ils sont confrontés à une violence constante : rien que cette année, les forces israéliennes ont tué plus de 190 Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza et démoli plus de 590 structures. Les groupes d’autodéfense des colons brûlent, pillent et tuent en toute impunité. Sans droits égaux pour tous, que ce soit dans un État, dans deux États ou dans un autre cadre politique, il y a toujours un risque de dictature. Il ne peut y avoir de démocratie pour les Juifs en Israël tant que les Palestiniens vivent sous un régime d’apartheid, comme l’ont décrit les experts juridiques israéliens. En effet, le but ultime de la révision judiciaire est de renforcer les restrictions sur Gaza, de priver les Palestiniens de l’égalité des droits tant au-delà de la Ligne verte qu’à l’intérieur de celle-ci, d’annexer davantage de terres et de nettoyer ethniquement tous les territoires sous domination israélienne de leur population palestinienne. Les problèmes n’ont pas commencé avec le gouvernement radical actuel : le suprémacisme juif se développe depuis des années et a été consacré par la loi sur l’État-nation de 2018.6

«  Les juifs américains, poursuivent les signataires, sont depuis longtemps à l’avant-garde des causes de justice sociale, de l’égalité raciale au droit à l’avortement, mais ils n’ont pas accordé suffisamment d’attention à l’éléphant dans la pièce. C’est-à-dire, à l’occupation israélienne de longue date qui, nous le répétons, a engendré un régime d’apartheid. Au fur et à mesure qu’Israël se tourne vers la droite et tombe sous le charme du programme messianique, homophobe et misogyne du gouvernement actuel, les jeunes juifs américains s’en éloignent de plus en plus. Pendant ce temps, des milliardaires juifs américains soutiennent l’extrême droite israélienne.

«  En ce moment d’urgence mais aussi de possibilité de changement, nous appelons les leaders du judaïsme nord-américain - dirigeants de fondations, universitaires, rabbins, éducateurs – à :
1. Soutenir le mouvement de protestation israélien, tout en l’appelant à embrasser l’égalité pour les Juifs et les Palestiniens à l’intérieur de la Ligne verte et dans les Territoires palestiniens occupés.
2. Soutenir les organisations de défense des droits de l’homme qui défendent les Palestiniens et fournissent des informations en temps réel sur la réalité vécue de l’occupation et de l’apartheid.
3. S’engager à revoir les normes et les programmes éducatifs destinés aux enfants et aux jeunes juifs afin de fournir une évaluation plus honnête du passé et du présent d’Israël.
4. Exiger des dirigeants élus des États-Unis qu’ils contribuent à mettre fin à l’occupation, qu’ils limitent l’utilisation de l’aide militaire américaine dans les territoires palestiniens occupés et qu’ils mettent fin à l’impunité d’Israël au sein des Nations unies et d’autres organisations internationales.
« Fini le silence. Il est temps d’agir. 
 »

Malheureusement, il a fallu le massacre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre pour briser, finalement, le silence.

Cependant, au lieu d’agir en se tournant vers le cœur du problème, ce que les signataires de la pétition appelle l’occupation inhumaine du peuple palestinien - The Elephant in the Room -, Israël riposte à un massacre en en perpétrant un autre.

Et un massacre qui, en termes de morts, blessés, et destruction massive de toute infrastructure civile, est non seulement infiniment plus brutale que celui du Hamas, mais qui enfonce encore plus profondément le clou d’une occupation carrément inhumaine et qui dure depuis des décennies.

Notes

1. Guterres exhorte leConseil de sécuritéà agir pour éviter une catastrophe humanitaire à Gaza, ONU Info, le 6 décembre 2023. Consulté le 7 décembre 2023.
2.Toi Staff and Agencies, Israeli FM accuses UN head of backing Hamas after he uses rare clause to urge truce, The Times of Israel, le 7 décembre 2023. Consulté le même jour.
3.Hadas Gold et Amir Tal, Half a million Israelis join latest protest against Netanyahu’sjudicial overhaul, organizers say, CNN, le 12 mars, 2023. Consulté le 23 novembre 2023.
4.Dan Williams, Thousands rally, Israeli reservists step up protest against judicial change, Reuters, le 19 juillet 2023. Consulté le 30 novembre 2023.
5.TheElephant in the Room, publié le 4 aout 2023. Consulté le 30 novembre 2023.
6.Cette loi a été fortement critiqué au niveau international. Dans son article, La fin de l’ « État juif et démocratique  » ?, Soline Schweisguth en faisait la critique suivante : « Alors que la Déclaration d’indépendance de 1948 précisait que l’État assurerait « une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe » ainsi que « la pleine liberté de conscience, de culte, d’éducation et de culture », la nouvelle Loi fondamentale ne donne le droit d’autodétermination qu’au peuple juif. De plus, la langue arabe était jusqu’à présent une langue nationale ; désormais, elle ne bénéficie plus que d’un « statut spécial ». Ce point contredit une des conditions posées par l’ONU en 1949 lors de l’entrée d’Israël dans l’organisation internationale. » Le média de l’histoire : herodote.net, le 19 juillet, 2018. Consulté le 2 décembre 2023.

**************
Le 9 octobre 2023, à peine deux jours après l’invasion surprise et meurtrière du Hamas dans le sud d’Israël, et alors que les cris de vengeance se font entendre un peu partout en Israël, Gideon Levy, dans sa chronique du journal Haarets, ose décrire ainsi l’effet de ce mur psychologique :
« Nous tirons sur des innocents, nous arrachons les yeux des gens et leur fracassons le visage, nous expulsons, nous confisquons, nous volons, nous arrachons les gens de leur lit, nous procédons à un nettoyage ethnique et, bien sûr, nous poursuivons l’incroyable siège de la bande de Gaza. Et malgré tout cela, nous continuons à croire que tout ira bien. » 
*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :

Abonnez-vous à la lettre

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Sur le même thème : Israël - Palestine

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...